dimanche 29 novembre 2009

Découverte 8

Jusqu’ici tout a été maitrisé, contrôlé, organisé. Il a respecté scrupuleusement les étapes convenues, ou plus exactement celles qu’il avait sinon imposé tout au moins suggéré avec assez de persuasion pour qu’elle ne puisse s’y opposer. Les premiers mots échangés, les yeux bandés, la mise en place, l’ouverture par-dessus la jupe, son retroussage, la poursuite sur et autours de la culotte, toutes ces stations de ce qui n’est pourtant pas – pas encore ? – un calvaire, ont été toutes lenteur. Il fallait en effet qu’elle prenne conscience des choses, qu’elle ait le temps de les comprendre, de les intérioriser, de les découvrir. Rien n’aurait plus rebuté celui qui se veut Initiateur qu’une découverte de la fessée en quelque sorte bâclée. Il aurait eu le sentiment de lui forcer la main, encore que le terme soit en l’occurrence mal choisi ! Mais maintenant, il sent, il sait qu’il va accélérer le rythme. Il sent, il sait, qu’il lui faut conclure. Il sent, il sait qu’elle le veut aussi, qu’elle l’attend, qu’elle le lui demande. Alors, brusquement, comme après un coup de tonnerre dans un ciel d’été, l’averse crépite, violente, rageuse, déferlante. La main claque, claque et claque encore. A coups redoublés, rapides, implacables. La main se lève et s’abat à un rythme infernal. Le bruit des claques emplit la pièce. La résonnance de l’une est recouverte par l’impact de la suivante. Le derrière était déjà rouge, il est maintenant cramoisie. Tout à l’heure, quand la main ouverte s’écrasait sur la peau laissée à sa portée, il arrivait qu’elle y imprime furtivement en rose plus vif la marque de ses doigts. Maintenant, au contraire, sur cette lune rouge brique, la main est marquée par une trace plus claire, come celle que laissent les pieds sur le sable mouillé d’une plage à marée basse. Mais l’avalanche des claques est si drue que les marques se recouvrent l’une l’autre, se sublimant en une rougeoyante lumière qui semble sourdre de ce cul enflammé. Il frappe, vite, fort, presque rageusement. De plus en plus vite. La large main ouverte recouvre presque la totalité d’une fesse chaque fois qu’elle s’y abat. Il sent la sueur lui couler dans le dos. Il est en nage. Il halète. Les dents serrées, Tendu comme un arc.
A la seconde même où cette apothéose de la fessée a commencé à lui ravager le derrière, elle a su et comprit qu’elle entrait dans une autre dimension. Jusque là elle avait reçu de cet inconnu des claques sur les fesses. Maintenant elle est fessée, et c’est tout différent. Elle n’identifie plus les claques, elle ne les ressent plus séparément. Ce que son cul reçoit c’est autre chose, une déferlante, une cascade, un torrent. Elle a mal, bien sur. Mais elle a au mal aux fesses dés les premières claques, même protégée par ses vêtements. Ce qu’elle subit maintenant est au-delà de la douleur. Elle n’a pas « plus » mal. Elle découvre un « autre » mal. Une autre facette de la douleur. Tout son être s’est come concentrée dans son cul martyrisé. Elle n’existe plus que par lui, que par là. Elle n’est plus que cela. Elle n’est plus qu’un cul frappé à tour de bras. Son derrière est un champ de bataille ravagé. Une plaine labourée. Un métal martelé. Et le forgeron continu, martèle encore, et encore. Tout à l’heure – mais c’était quand ? Hier ? Il y a un siècle ? Tout à l’heure – quand elle était encore une jeune femme, et pas encore une femme fessée, un cri ou deux lui ont échappés. Elle s’est reprise, elle s’est contrôlée, s’imposant de garder dans sa gorge les cris qu’elle sentait venir du fond d’elle – même. Elle s’est aussi raidie, son corps fixé dans la rigidité, tendu, presque arqué. Mais maintenant la bonde lâche. Avant même qu’elle le sache, il sait, lui, qu’elle est arrivé là où elle devait aller. Il l’a senti dans sa main, qui ne frappe plus ce caillou dur et ferme qu’elle avait fait de son cul, mais, brusquement, une masse alanguie, ballotante, secouée de droite à gauche, de haut en bas. C’est cet abandon qu’il a perçu dans la paume de sa main. Les fesses s’entrouvrent, s’écartent, béent. Par intermittence c’est toute l’intimité féminine qui apparaît. L’anneau de son petit trou, l’ouverture luisante de sa fente. Elle est au-delà de la pudeur, il est au-delà du voyeurisme. Elle n’est plus une femme – ou bien est-elle plus qu’une femme ? - elle est un derrière, elle est une femme fessée, elle est une fessée. Et lui n’est plus un homme, il n’est plus que cette main qui frappe, qui meurtrit, qui martyrise, mais qui honore, qui magnifie, qui rend hommage.
Le bruit n’est plus non plus le même. Aux claquements secs comme ceux d’un fouet, a succédé instantanément une sorte de roulement confus et presque sourd. En même temps que son cul s’abandonnait, c’est tout son corps qui le faisait. Il a du assurer la prise de con bras gauche pour éviter qu’elle ne glisse de ses genoux. Il a senti sur ses cuisses et sur son sexe de plus en plus durcit l’amollissement de son corps. Il a perçu aussi cette sorte de hoquet venu du plus profond de son ventre, venu de l’origine d’elle – même. Et qui lui a fait comprendre que les larmes allaient venir, avant qu’elle-même ne le sache. Elle ne s’est pas mise à hurler. Mais elle a laissé sortir d’elle-même une sorte de rumeur, quelque chose entre le cri et le feulement. Une sorte de psalmodie ondulante qui résonne dans la chambre et qui, peu à peu, se transforme en sanglots. Il sait qu’elle a atteint ce sommet qu’elle voulait découvrir, qu’il voulait lui faire découvrir. Il ne cesse pourtant pas immédiatement la fessée. Il lui a dit dés qu’ils se sont mis à détailler les composantes d’une vraie fessée, il ne faut jamais que ce soit celle qui la reçoit qui décide ou détermine du moment où il convient de l’arrêter. Ce serait une sorte d’escroquerie, une sorte de trahison. C’est lui qui l’a amené à ce point, c’est lui aussi qui décidera qu’il est l’arrivée.
C’est le silence qui règne soudain qui lui a fait comprendre que la fessée était terminée, avant qu’elle ne ressente la différence sur ses fesses. Elles sont à un tel point de meurtrissure que la fin de l’avalanche n’a pas eu d’effet sensible. Elle a continué un moment encore son cri de gorge, ses sanglots, ses pleurs. Elle a senti qu’il lui dénouait le bandeau qu’elle avait gardé sur les yeux. Elle était arrivée à l’aboutissement. Elle allait maintenant découvrir son compagnon de voyage.

3 commentaires:

  1. Un récit, un voyage dont on ne sort pas indemne, mais ébranlée, essoufflée, fébrile, meurtrie et demandeuse...
    Sentiments qui vont nous poursuivent surement encore un moment !

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  2. Elle allait maintenant découvrir son compagnon de voyage... Son amant de service, sous le vice sans camouflage.

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  3. J'ai suivi les "découvertes" (expertes) sur le blog d'Ange solaire, et je suis absolument éblouie par les vérités qui éclaboussent les sens à chaque ligne ou presque. Il y a quelque chose d'unique et d'universel à la fois dans ces "découvertes" à travers lesquelles je peux pas à pas refaire une partie de mon chemin, et ses sens-interdits ;-)
    Bravo, un beau talent d'évocation! (et un hommage merveilleux à la dame...)
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