dimanche 29 janvier 2012

Correspondance 14

« Correspondance »

Chapitre 14 :

Lettre Mme De V** à son amie de Mme A

En répétant à son amie Caroline ce que son autre amie, Lucie, lui a raconté de la fessée qu’elle a reçue en compagnie d’une autre femme lors d’une soirée, Anne Charlotte a fait aussi allusion à Juliette de F* qui avait d’elle-même pris l’initiative de convier les deux femmes précédemment punies et leurs époux chez elle pour qu’elle la reçoive à son tour. Dans une précédente lettre (cf Correspondance n° 12) elle a indiqué à Caroline qu’elle avait elle-même rencontrée Juliette.

Ma jolie,

Je sais, je suis coupable d’avoir fait naître la curiosité chez vous sans la satisfaire tout de suite. La prochaine fois que mon mari me tannera le cuir des fesses, je vous dédierais la punition, je la recevrais en paiement de ma faute, c’est promis. Mais, franchement, ma précédente lettre était déjà fort longue, et il ne faut abuser de rien. Comme je vous l’écrivais alors, ce n’est plus à travers les confidences de Lucie que je découvre la fameuse Juliette de F* mais bel et bien en direct. Je ne vais pas vous lasser avec le récit des circonstances dans lesquelles nous nous sommes rencontrées, il vous suffit de savoir qu’elle savait fort bien, en me recevant, qui j’étais, et ce que je savais d’elle et de notre amie commune. Du reste elle a mis les choses au point dés le début de notre entrevue :

Juliette : Ainsi, madame, vous êtes amie avec cette charmante et tellement ingénue Lucie ?

A.C. : Mais oui, j’ai ce plaisir, et je trouve que l’adjectif charmante lui va vraiment comme un gant.

Juliette : Et celui d’ingénue ?

A.C. : Ingénue, je ne saurais dire. Peut-être naïve ? En tout cas d’un naturel et d’une franchise vraiment attendrissante.

Juliette : Ah certainement ! Je ne pense pas que sa naïveté soit feinte. Elle se raconte sans fard, sans rien cacher.

A.C. : Mais elle le fait avec un tel naturel qu’il n’y a rien de gênant à cela me semble-t-il.

Juliette : Certainement. Même si parfois elle a quelque peu tendance à dévoiler aussi l’intimité de ses amies …

A.C. : Vous voulez dire que …

Juliette : Ho ne vous sentez pas mal à l’aise madame, il n’y a pas de quoi fouetter un chat …si j’ose dire (rire franc)

A.C. : le terme est en effet tout à fait celui qui convient !

Juliette : Je vous avoue que j’ai essayé de dire à notre charmante Lucie qu’elle devrait être parfois plus discrète. Mais, à vrai dire, je ne suis pas vraiment fâchée qu’elle vous ait dévoilée ainsi les petites habitudes de notre couple. Dés lors que j’ai cru comprendre que ce sont aussi les vôtres.

A.C. (hésitante) Euh.. enfin …Je veux dire …Lucie vous a dit ….

Juliette (souriante) He oui ma chère. Elle n’a pas été plus discrète pour vous que pour moi ! Comme vous le disiez, c’est tout son charme. Mais ne vous alarmez pas, je ne suis pas, moi, du genre à répéter les choses à tout va. N’ayez crainte, votre petit secret, si secret il y a, restera entre nous… Je veux dire entre vous, moi …et Lucie !

A.C. : Un secret … je ne sais pas… Il est vrai que il n’est pas habituel de parler de ces choses, mais notre ingénue le fait avec un tel naturel que je n’ai pas cru devoir entendre ses confidences si troublantes sans m’ouvrir à elle avec la même franchise.

Juliette : C’est bien ce que j’avais compris. Et finalement, vous avez réagit comme moi, en considérant qu’il vous fallait en quelque sorte être aussi transparente à l’égard de notre jeune amie qu’elle l’avait été avec vous.

A.C. Eh bien oui, je pense qu’en effet je me suis sentie en quelque sorte obligée de ne rien lui cacher, dés lors qu’elle-même …

Juliette : Je vous comprends d’autant mieux que j’ai fait de même … sauf que pour moi cela ne s’est pas limité à des mots !

A.C. Comment …ah oui, excusez moi, je comprends. Vous voulez dire que vous vous êtes sentie en quelque sorte obligée de subir ce qu’elle avait endurée ?

Juliette : Obligée, je ne dirais pas cela. Après tout ni moi ni mon mari n’étions pour rien dans le fait que la jolie Lucie soit déculottée par son époux, même si l’un et l’autre avions apprécié le spectacle de son joli postérieur rougit par la dextre maritale. Et ce n’est pas non plus de notre fait si notre hôte avait en quelque sorte proposé à sono épouse d’y passer elle aussi.

A.C. Si j’en crois ce que m’a raconté notre amie ce sont même les mots d’Eliane qui vous a amené à ..

Juliette : Oui, c’est vrai. J’ai trouvé Eliane très digne. Je sais qu’elle n’avait jamais été fessée autrement que dans la stricte intimité de leur couple. D’ailleurs, comme vous le dite, son mari ne lui a pas vraiment imposé d’être punie devant nous, il lui a suggéré. Et sa femme s’est alors levée, un peu pâle, et a dit, en regardant notre petite Lucie qui reniflait encore un peu que c’était pour elle qu’elle acceptait, en ajoutant ces mots qui, en effet m’ont touché : « il y a de la grandeur à être fessée par l’homme qu’on aime »

A.C. Et vous avez pensé alors vous aussi « passer à la casserole » sur le champ ?

Juliette : Non, pas vraiment. Je savais bien sur que la vision de ces deux derrières fessés n’avait pas pu laisser mon mari insensible. J’avais bien compris qu’il avait déjà fantasmé sur l’idée de me la flanquer en public, cela m’était d’ailleurs presque déjà arrivé, mais je savais aussi que jamais il ne m’aurait mis en situation ni de d’accepter contrainte et forcée, ni de le ridiculiser en étant la seule à refuser.

A.C. Cela vous était « presque » arrivé dites – vous ?

Juliette : Oui, je sais, on ne peut pas être « presque » fessée en public … on l’est ou on ne l’est pas ! Mais je veux dire par là qu’à plusieurs reprises mon cher mari avait décidé de me claquer les fesses dans des circonstances où d’autres pouvaient sinon voir tout au moins entendre …

A.C. Ah mon dieu mais que tout ces hommes se ressemblent !

Juliette : Comment cela ?

A.C. : Eh bien …le mien aussi a eu bien souvent la main qui le démangeait quand, « comme par hasard » il y avait d’autres oreilles pour entendre le bruit si caractéristique …

Juliette : Vraiment, cela vous est arrivé aussi ?

A.C. : Oh oui … pour ma plus grande honte parfois, et oserai-je dire aussi pour mon plus grand trouble ? Il nous arrive, mon époux et mois, de voyager et de loger à l’hôtel, où parfois les cloisons entre les chambres sont tout sauf épaisses. Et j’ai tout lieu de penser qu’il est arrivé à plusieurs reprises que les occupants des chambres voisines n’aient rien ignoré de ce que la dame de la chambre d’à coté subissait. Certes, je m’efforçais de rester aussi stoïque que possible et de ne laisser échapper ni cri ni râle, mais les rafales de la paume maritale sur la peau de mon revers ne pouvaient pas ne pas être entendues du voisinage.

Juliette (souriant) Eh bien en effet, ma chère, nos maris ont visiblement des habitudes communes, et nous des hontes, mais, je confirme, des troubles, communs ! Pour tout vous dire, c’est d’ailleurs parce que, lors d’un séjour à Paris, je protestais du bruit occasionné par une séance un peu rude que mon cher mari me laissa le choix, continuer ainsi à informer le voisinage de mon infortune ou faire, selon ses mots « moins de bruit » en remplaçant sa main par ce qu’il avait sous elle…

A.C. : »Sous elle » … ?

Juliette : En l’occurrence la ceinture de cuir fauve qui retenait son pantalon !

A.C. Et vous avez donc, de vous même, choisi d’être flagellée ?

Juliette : Eh oui …A l’époque il me semblait moins cruel d’avoir le fondement meurtri à coup de ceinture que d’entendre, dans le silence de cet après-midi si calme, le bruit des claques résonner dans les couloirs déserts. Il faut dire qu’alors, je n’avais pas l’expérience de ce qu’une lanière de cuir peut faire sur la peau tendre de notre fondement !

A.C. Pour ma part, mon mari n’a jamais utilisé ce genre d’instrument … mais il a très vite exigé que nous fassions l’acquisition de l’instrument que mes fesses avaient connus dans mon enfance …

Juliette : Ah … votre mari est donc adepte du martinet enfantin ?

A.C. Eh oui … vous avez du, vous aussi en subir les morsures ?

Juliette : Non, jamais. Il faut vous dire que, jusqu’à mon mariage, jamais mes fesses n’avaient été fustigées. Cela a d’ailleurs bien fait rire mon époux quand il a appris que, enfant, je n’avais jamais été fessée. et il me semble qu’il s’est donné la mission de rattraper le temps perdu !

A.C. : Et donc il vous a fait découvrir la meurtrissure de la ceinture dans cet hôtel ?

Juliette : Tout à fait. Il me semble que c’était hier ! Quand je lui ai demandé d’arrêter parce que j’avais trop honte du bruit il m’a mis le marché en main : « tu sais bien que je n’arrêterais pas en cours de route. Mais si tu me le demande, je veux bien remplacer ma main par ma ceinture, mais je te préviens, elle sera plus silencieuse, mais je ne suis pas sur que tu ne le regrette pas » Et il m’a donc fallu lui demander « explicitement » selon ses termes. Et pour que je choisisse « en connaissance de cause » il m’a précisé que si je faisais ce choix, et comme j’étais « novice » ce serait « une douzaine »

A.C. : Il voulait dire douze coups de ceinture ?

Juliette : Exactement. J’ai donc du, toute honte bue, lui demander à voix haute « une douzaine sur les fesses, s’il vous plait, monsieur » J’ai alors du me relever, me mettre nue alors que jusque là il n’avait fait que relever ma robe et baisser ma culotte, et me tenir debout, juste les mains appuyées sur le rebord de la fenêtre. Je me souviens que je voyais la Sacré Cœur par-dessus les toits de Paris pendant que les douze coups me lacéraient le derrière.

A.C. : mais au moins êtes vous parvenue à ne pas crier ?

Juliette : Oui, mais à quel prix ! Je me suis mordu les lèvres au sang, mais en effet pas un bruit ne m’a échappé. A tel point qu’après mon mari, devenu tendre, m’a félicité en ajoutant « Désormais j’épargnerais mes mains, ma chérie … » Et depuis il est en effet très rare qu’il me punisse autrement que par cette fameuse ceinture qu’il a appelé par jeu, et je ne sais pourquoi « la Simone »

A.C. : (en riant) Encore un point commun, le mien appelle le martinet « Marcel » !

Juliette (riant elle aussi) Et « Marcel » vous accompagne donc dans vos déplacements ?

A.C. : oui, bien souvent ! Mais cela n’empêche pas mon mari de préférer parfois la traditionnelle fessée manuelle et bruyante. Surtout quand il pense – et moi avec – que des voisins ou le personnel de l’hôtel peuvent entendre.

Juliette : Et vous pensez que c’est parfois le cas ?

A.C. : Hélas oui ! J’en suis même sure ! Une fois, à peine ma fessée terminée, nous avons même entendu, sans aucun doute possible, qu’une autre fessée était administrée dans la chambre voisine !

Juliette : Vraiment ?

A.C. : Tout à fait ! Alors que mon mari était devenu tendre et que nous en étions à des jeux un peu moins douloureux, et même franchement agréables, nous avons entendu la pétarade tout à fait caractéristique d’une fessée crépitante. Laquelle a du reste donné à mon mari une nouvelle vigueur !

Juliette : Et vous avez pu savoir qui en était la victime ?

A.C. : Tout à fait ! Le jour de notre départ, j’ai pris l’ascenseur avec une dame, plutôt bon chic bon genre, qui au moment où je la saluais en ajoutant « peut-être à une autre fois ? » puisque nous fréquentons régulièrement cet hôtel quand nous séjournons à Paris, a répliqué avec un charmant sourire : « j’espère bien que non, votre mari donne trop d’idée au mien ! » Et comme, sur le moment, je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire, elle a ajouté en tapotant sans équivoque son derrière « j’ai encore du mal à m’asseoir, pas vous ? »

Juliette : Cela a du être un moment de complicité rare !

A.C. : Certainement ! Et curieusement, j’ai trouvé moins pénible le fait de savoir que cette dame connaissais mon infortune que de devoir, comme c’est généralement le cas, affronter les regards lors du repas du soir ou lors du petit-déjeuner sans savoir qui « a entendu »

Juliette : Je vous comprends tout à fait. Mais en même temps, je dois avouer qu’il est extrêmement troublant dans ces circonstances, de voir les autres convives et de se demander, en effet, « qui ». Et puis, soyons franche ma chère, au fond, si nous nous laissons ainsi traiter, ne croyez vous pas que, « quelque part » comme dirait les psychanalystes, c’est parce que nous trouvons un certain plaisir à cette idée que d’autres partagent ces moments ?

A.C. : Vous voulez dire qu’au fond de nous nous souhaiterions être … vues dans ces moments là ?

Juliette : peut-être pas explicitement, bien sur. Mais si je veux être honnête avec moi-même, je suis bien obligée de reconnaître que, bien avant cette fameuse soirée chez Eliane, je savais en quelque sorte que je serais un jour confrontée à la même situation.

A.C. : Vous le souhaitiez ?

Juliette : Non, bien sur … encore que, c’est peut-être plus compliqué que cela … En tout cas, quand j’ai vu notre chère Lucie ainsi fessée, puis quand j’ai compris que mon amie Eliane faisait le choix de l’être elle aussi, j’ai su, immédiatement, qu’il me faudrait en faire de même.

A.C. : Et pourtant vous n’avez pas suivi l’exemple d’Eliane en revendiquant de l’être sur le champ.

Juliette : Non, en effet. Mais peut-être est-ce surtout parce que mon mari n’en a pas pris l’initiative. Je ne me voyais quand même pas le lui demander !

A.C. : Mais en glissant que « vous ne seriez pas en reste » vous vous y engagiez pourtant de manière presque explicite.

Juliette : C’est vrai. D’ailleurs ni mes deux amies ni mon mari ne s’y sont trompés. Bien sur il a fait semblant de ne pas avoir compris. J’ai donc du lui dire clairement que j’étais prête, moi aussi, à me montrer obéissante. Je dois dire qu’il a eu l’élégance de ne pas faire mine de se faire prier. Nous avons donc décidé, presque tout de suite, d’organiser ce repas chez nous. Je pense que notre amie commune vous a expliqué que nous avions prévus, peut-être en référence à ce que nous avions vécu chez Eliane, que je franchirais le pas en fin de repas. Eh bien je peux vous dire aussi que quand Eliane a en quelque sorte proposé à mon mari de procéder à la chose dés l’apéritif, j’ai été presque soulagée. Peut-être en quelque sorte l’attente était-elle plus difficile à affronter que la chose elle- même.

A.C. : J’imagine cependant que ces instants ont du être difficile à vivre.

Juliette : A vrai dire, dés l’instant où j’ai su que les dés étaient jetés tout c’est passé comme si d’une certaine manière j’étais moi-même spectatrice de ce qui arrivait. En tout cas, je peux vous jurer que je n’ai pas vraiment eu honte. Pourtant, croyez moi si vous voulez, je suis plutôt prude de nature. Je ne suis pas du genre à me mettre seins nus sur la plage, et jamais je n’ai imaginé un instant pratiquer le naturisme. Mais là, il ne s’agissait pas de me montrer nue, comprenez vous ? Il s’agissait d’être fessée, et pour cela, eh bien il faut être cul nu, voilà tout !

A.C. (en riant) Je ne suis pas sure de voir la différence ….

Juliette (plantant son regard gris dans les yeux d’Anne – Charlotte) Je suis sure que vous verrez très bien quand cela vous arrivera, ma chère.

Voilà, ma toute belle. J’interromps là le récit de ce dialogue qui, vous vous en doutez, ne m’a pas laissée insensible. J’avoue avoir été très impressionnée par la force de caractère de Juliette, et sa capacité à s’analyser sans rien se cacher à elle-même. Obligeant ainsi l’autre – en l’occurrence moi – à faire de même. Vous comprendrez que sa dernière phrase avec ce « quand cela vous arrivera » m’ai longuement trottée dans la tête. Elle a eu l’élégance de changer très vite de conversation, m’évitant ainsi d’y revenir. Je n’ai donc eu ni à m’offusquer d’un « jamais de la vie » ni à sembler attendre que cela effectivement m’arrive. Et je vous avoue qu’aujourd’hui encore je ne suis pas sure de mes sentiments. Etre fessée devant d’autres. Imaginez-vous cela ? En ai-je peur, ou, tout au fond de moi, là où vous seule avez accès, en ai-je envie ? En tout cas, pour reprendre les termes du début de cette lettre, la prochaine fois que mon mari sévira à mon égard, je vous dédierais d’autant plus ma fessée que je vais vous donner une autre raison de me maudire, ou en tout cas d’attendre avec plus d’impatience ma prochaine lettre. Mais vous savez que je ne vous l’écrirais que quand, de votre coté, vous m’en aurez dit plus sur la manière dont Monsieur votre mari use désormais de ce que le mien appelle « son Marcel » Pour l’instant qu’il vous suffise de savoir qu’avant que je la quitte, et alors que nous en revenions à notre belle ingénue et son absence de discrétion, celle qui est devenue maintenant mon amie a glissé en riant : « En tout cas après la fessée que je lui ai flanqué pour lui apprendre à ne pas parler à tort et à travers, peut-être sera-t-elle plus discrète »

A très bientôt ma toute belle …

Votre

Anne Charlotte qui découvre chaque jour un peu plus ce continent qui lui était inconnu.