dimanche 15 juillet 2012

Chapitre 18: Lettre Mme De V** à son amie de Mme A


Caroline, l’amie d’enfance de Charlotte, et qui a entamé depuis des mois une correspondance intime avec elle dans laquelle l’une et l’autre se sont confiées quant aux habitudes de leurs maris respectifs en matière de discipline conjugale, a révélé à Charlotte qu’elle a découvert les affres mais aussi les secrets d’une correction à la canne. Caroline prend alors conscience que son amie, qui était novice alors qu’elle avait déjà une assez longue expérience de la fessée conjugale, a atteint des sommets et des pratiques qui lui sont encore inconnus. Elle est restée plusieurs semaines sans répondre à son amie et elle s’en explique dés les premières lignes de sa nouvelle lettre.

Ma tendre amie, mon élève qui devient mon initiatrice,
Ne m’accablez pas trop vite de vos justes reproches. Oui, je sais, je suis bien coupable de ne pas avoir répondu plus tôt à votre dernière lettre qui, vous le savez avant même que je ne vous l’écrive, m’a bien sur stupéfiée. Ainsi ma chère Caroline, qui découvrait il y a si peu de mois qu’un mari pouvait fesser son épouse aimée et que celle-ci pouvait y trouver autre chose que la seule souffrance, qui semblait s’étonner qu’une épouse puisse non seulement tolérer mais parfois susciter des traitements cinglants sur son postérieur, a déjà dépassée dans ce domaine les connaissances de celle qui, un moment, s’était sentie son initiatrice. Bien sur, je savais que ce qu’il est convenu d’appeler la canne existait, et qu’elle était utilisée dans certains milieux, en particulier les écoles britanniques. Mais dans mon esprit, cet instrument n’avait rien de commun avec ceux que les époux – et en tout cas le mien – étaient susceptibles d’utiliser sur leurs épouses. Et voilà que ma tendre amie me révèle que ces fesses si jolies ont été fustigées, abimées, meurtries, par ce redoutable objet. Que vous dire de mes sentiments à la lecture de votre récit ? Si je ne vous ai pas répondu tout de suite, c’est justement parce que, moi-même, j’étais incapable de faire le tri entre les sentiments confus et contradictoires qui m’assaillaient. La surprise, bien sur. L’effroi, aussi. En lisant votre lettre, ma chérie, j’ai été véritablement horrifiée. Et presque révoltée. Comment un homme pouvait-il imposer cela à son épouse ? Comment une épouse, comment ma tendre Caroline, pouvait-elle tolérer une telle torture ? J’en avais la chair de poule, et la gorge serrée en pensant à ce que vous aviez enduré. Mais en même temps, mais j’aurais été incapable de vous l’avouer alors, ma stupéfaction, ma colère même, mon refus absolu d’accepter de telles pratiques se mêlaient à un trouble que vous connaissez bien. Un dégout, mais un dégout mêlé de ce trouble attrait pour l’insoutenable. Mes mains se crispaient de colère, ma gorge se serrait d’angoisse, j’avais constamment la tentation de cesser de lire ce qui m’apparaissait alors comme des horreurs. Et en même temps, et il n’y a qu’à vous que je puisse l’avouer sans mourir de honte, je sentais une autre partie, ô combien plus intime, de moi-même, se crisper aussi. Eh oui, ma toute belle, je suis sur que vous, et peut-être vous seule pouvez le comprendre, j’étais en même temps sincèrement scandalisée, et curieusement troublée. Pourquoi ne pas l’écrire, j’étais intimement excitée. Nous sommes peut-être de curieux animaux, nous les femmes, mais, en effet, j’avais le cœur au bord des lèvres et la chatte en ébullition. Qui d’autre que vous pourrais comprendre que c’est des larmes d’horreur plein les yeux que j’ai porté la main à cet autre endroit humide lui aussi, jusqu’à m’en faire jouir. Alors, comme il y a longtemps que, vous et moi, avons renoncé à toute fausse pudeur entre nous, j’aurais pu vous écrire aussitôt, à la fois pour vous faire partager ce paradoxe, et pour m’inquiéter de l’état de votre séant.  Peut-être même aurais-je du le faire. Mais je crains qu’un sentiment dont j’ai vraiment honte m’a empêché de le faire. Je crains bien que ce sentiment d’appelle la jalousie. Une part de moi-même vous plaignait. Sincèrement, je vous supplie de le croire. J’avais vraiment le cœur brisé en pensant à ce que vous aviez subi. Mais il m’a bien fallu finalement me l’avouer à moi-même avant de trouver le courage de vous l’avouer aujourd’hui, une autre partie de moi-même, la plus secrète, la moins avouable, la plus honteuse, se révoltait à l’idée que vous ayez découvert un continent qui m’était encore inconnu. Et si j’ose enfin vous en faire l’aveu, mais je suis sur que vous l’avez déjà devinée, c’est seulement parce que je n’ai plus de raison de vous jalouser. C’est surtout que, d’une certaine manière, j’ai payé, avec la peu de mes fesses, ce sentiment si peu charitable. Voilà, c’est dit, ce n’est que parce que ma peau a elle aussi connu cette déchirure insoutenable, ce n’est que parce que j’ai en quelque sorte été punie – et comment – de ces pensées inavouables, que je puis vous en faire l’aveu aujourd’hui. Oui, ma chérie, ce n’est qu’après que mon derrière ait découvert cette autre dimension que je retrouve le courage, l’envie, que dis-je le besoin, de vous écrire et de vous conter à mon tour comment j’ai rencontré cet instrument fabuleux. Il est fabuleux à mes yeux – ou à mes fesses ! – à la fois par la puissance de ses coups, par l’érotisme brutal qui naît de son usage, mais aussi et pour dire vrai surtout parce que pour la première fois depuis cette fessée baptismale que je vous ai confiée en son temps, j’ai eu le sentiment, la certitude, de mener le jeu, de subir mais aussi d’avoir décidé de le faire. Je m’explique. Après avoir lu votre lettre, j’ai eu l’envie irrépressible de me renseigner sur cet objet que je ne connaissais que de réputation. J’ai donc consulté, recherché, fouillé, et j’ai trouvé chez un bouquiniste, une brochure déjà ancienne dont le titre en anglais « cane for spanking » ne laissait planer aucune ambiguïté. Heureusement, l’illustration était relativement « soft » La couverture était barrée d’un dessin évoquant des jambes  surmontées d’une cane en bois noir. J’étais parvenue à surmonter ma gêne pour acheter cette brochure, et de retour chez moi je l’ai parcouru, ou plutôt dévorée. Comme je lis assez facilement l’anglais j’ai pu comprendre sans trop de peine l’essentiel de la brochure et je me suis astreinte à la traduire en pensant à vous.
La première partie de l’ouvrage présente les différentes catégories de cannes. Des plus fines, qui sont aussi les plus flexibles, aux plus épaisses. L’auteur précise que les premières peuvent être très douloureuses par leur finesse même, et qu’il convient donc de veiller à ne pas cingler trop violemment au risque de couper la peau. Alors que les plus épaisses peuvent certes être appliquées sans risque d’égratigner la peau mais pourraient provoquer des hématomes si elles étaient maniées trop lourdement. Or, précise l’auteur avec une sorte d’humour anglais, « si le bas du dos de la victime doit garder les marques d’une séance un peu appuyées, il doit s’agir de traces fines, jamais de traces de coups » Il explique aussi les différents bois, précisant pour chacun d’eux sa plus ou moins grande souplesse, mais aussi sa résistance. Il parait en effet qu’il arrive que des cannes de mauvaise qualité se cassent en cours d’opération, ce qui, bien sur, casse l’ambiance. L’article est illustré non de photos mais de dessins  la plume d’une dizaine de cannes.  La seconde partie de l’ouvrage est en quelque sorte un « mode d’emploi », destiné aux hommes qui vont manier ces instruments. Je ne résiste pas au plaisir de vous recopier un extrait de celui-ci :
« Ce n’est pas avec le bras que l’on doit manier la canne, mais seulement avec le poignet. C’est le mouvement de celui-ci qui donnera la précision et la force de l’impact sur la partie à fustiger. Il ne faut jamais oublier que c’est la vitesse à laquelle l’instrument fend l’air avant de frapper la peau qui détermine la puissance du coup. De nombreux utilisateurs aiment du reste à tester celle-ci en maniant la canne « à vide », juste pour en apprécier la souplesse et entendre le doux chuintement quand elle fend l’air. Certains tiennent aussi à donner quelques coups légers sur la paume de leur main, comme pour apprécier la qualité de l’objet qu’ils manient. Ces préliminaires peuvent aussi utilement contribuer à mettre la personne qui va recevoir la canne en condition de le faire. Bien sur, comme souvent elle est déjà en position pour ce faire, elle ne verra peut-être pas les préparatifs. Mais à coup sur elle les entendra, et pourra ainsi déjà anticiper ce qu’elle va connaître. L’anticipation fait en effet partie intégrante de la séance. Il ne saurait être question de se mettre tout de go à asséner des coups presque par surprise. Il importe que celle qui va les recevoir y soit préparée, qu’elle sache quand le coup va être porté, et même où il va l’être. Pour cela il convient d’abord de poser délicatement l’instrument sur les fesses de l’impétrante. La canne sera juste posée pour qu’elle en sente la douce pression, qu’elle en apprécie la douceur du bois. D’un petit mouvement du poignet, on pourra alors donner trois ou quatre coups très légers, comme pour préciser à celle qui va les recevoir l’endroit précis où le vrai coup va tomber. Ces coups seront si légers que, bien sur, ils ne seront en rien douloureux. Ils ne sont qu’une mise en bouche, une entrée en matière, presque un brouillon. Et c’est aussi le contraste entre ces simulacres et le vrai coup qui donnera toute son importance à la découverte de celui-ci. Il faut donc que celle qui les reçoit soit en mesure de bien ressentir la différence. C’est donc immédiatement après le dernier des coups de semonce qu’il faudra asséner le premier vrai coup. Il devra tomber aussi exactement que possible à l’endroit des coups préliminaires. A l’inverse, il ne faut pas redoubler immédiatement en appliquant un deuxième coup tout de suite. Il est nécessaire de laisser le temps à celle qui a reçu le premier d’en ressentir tout les effets. L’impact immédiat, la ligne fulgurante qui lui coupe les fesses, puis la diffusion lente de la douleur à partir de celle-ci, comme une tâche qui s’élargie jusqu’à recouvrir tout le derrière. Si celle qui reçoit est débutante, il est probable qu’elle ne pourra s’empêcher de se redresser, voire de porter les mains là où elle a le sentiment que la peau a éclaté. Il conviendra d’être tolérant à cette réaction impulsive et irrépressible. A condition toutefois que la position soit reprise sans tarder. Et qu’une deuxième fois la canne puisse annoncer là où tombera le prochain coup. Un peu au dessus, ou un peu au dessous du premier. Les fesses, dans leur rondeur confortable seront le lieu privilégié pour les premiers coups. Celui qui manie l’instrument doit veiller à ce que les coups marquent les fesses de belles marques aussi parallèles que possible. Il est tout à fait possible d’appliquer six coups espacés depuis le haut des fesses jusqu’à la limite des cuisses sans que les traces ne se superposent. »
Et, pour illustrer cette perfection, un dessin fort explicite d’une paire de fesses plutôt rebondies striées de six marques régulièrement espacées. L’auteur précisait d’ailleurs que ces marques ne restaient visibles que quelques jours, mais que leur présence faisait aussi partie de l’initiation à ce qu’il appelait « la discipline conjugale assumée » En effet, se faisant philosophe tout autant que technicien, l’auteur expliquait que des marques visibles et sensibles permettaient à celle qui les portaient de se souvenir de ce moment si important pour elle. Et, magnanime, il précisait qu’il ne convenait pas de recouvrir ces marques par un quelconque vêtement juste après la séance. Il conseillait donc à l’épouse, puisqu’il apparaissait évident que ce manuel était bel et bien destiné aux couples mariés, de porter des jupes amples sans « pantalon », puisque tel était le terme employé pour ce que nous nommons aujourd’hui une culotte. Tout aussi magnanime il conseillait d’ailleurs à l’époux de ne pas appliquer d’autres sanction, fusse manuelle, sur les rondeurs de son épouse tant que ces marques seraient visibles. Il semble donc qu’à ses yeux, la séance de « canning » restait exceptionnelle, alors que la fessée manuelle devait être quasiment le pain quotidien des épouses. Et pour que ce délais de carence ne se prolonge pas outre mesure, celles-ci sont, selon lui, tenues de faire constater l’état de leur séant à la moindre demande de leurs maris. Ceux-ci pouvant alors, selon les termes utilisés par l’auteur, vérifier que le postérieur des leurs femmes portaient visiblement la « preuve de leur amour »
Vous vous doutez bien, ma chère, que cette lecture, après celle de votre témoignage, tout en m’effrayant, m’avait amené à avoir en quelque sorte le besoin irrépressible de connaître par mon corps et ma peau ce qui était ainsi décrit. Et puisque mon époux n’en avait pas pris l’initiative, c’est moi qui l’est prise. Ce fut donc à moi d’aller acheter, outre Manche, l’instrument nécessaire. Je vous raconterais prochainement cet achat et la découverte de cette boutique incroyable. Sachez seulement, pour l’immédiat, que quand il a découvert en même temps cette tige de bois d’ébène et  en quelque sorte son mode d’emploi, mon mari n’a pas été long à comprendre ce que j’attendais de lui …
Je vous embrasse, et je vous remercie de m’avoir amené, moi aussi, à cette nouvelle étape, si douloureuse, si insupportable, et pourtant, j’en suis convaincue si nécessaire.
Votre reconnaissante
Anne Charlotte.