Caroline, l’amie d’enfance de Charlotte, et qui a entamé
depuis des mois une correspondance intime avec elle dans laquelle l’une et
l’autre se sont confiées quant aux habitudes de leurs maris respectifs en
matière de discipline conjugale, a révélé à Charlotte qu’elle a découvert les
affres mais aussi les secrets d’une correction à la canne. Caroline prend alors
conscience que son amie, qui était novice alors qu’elle avait déjà une assez
longue expérience de la fessée conjugale, a atteint des sommets et des
pratiques qui lui sont encore inconnus. Elle est restée plusieurs semaines sans
répondre à son amie et elle s’en explique dés les premières lignes de sa
nouvelle lettre.
Ma tendre amie, mon élève qui devient mon initiatrice,
Ne m’accablez pas trop vite de vos justes reproches. Oui, je
sais, je suis bien coupable de ne pas avoir répondu plus tôt à votre dernière
lettre qui, vous le savez avant même que je ne vous l’écrive, m’a bien sur
stupéfiée. Ainsi ma chère Caroline, qui découvrait il y a si peu de mois qu’un
mari pouvait fesser son épouse aimée et que celle-ci pouvait y trouver autre
chose que la seule souffrance, qui semblait s’étonner qu’une épouse puisse non
seulement tolérer mais parfois susciter des traitements cinglants sur son
postérieur, a déjà dépassée dans ce domaine les connaissances de celle qui, un
moment, s’était sentie son initiatrice. Bien sur, je savais que ce qu’il est
convenu d’appeler la canne existait, et qu’elle était utilisée dans certains
milieux, en particulier les écoles britanniques. Mais dans mon esprit, cet
instrument n’avait rien de commun avec ceux que les époux – et en tout cas le
mien – étaient susceptibles d’utiliser sur leurs épouses. Et voilà que ma
tendre amie me révèle que ces fesses si jolies ont été fustigées, abimées,
meurtries, par ce redoutable objet. Que vous dire de mes sentiments à la
lecture de votre récit ? Si je ne vous ai pas répondu tout de suite, c’est
justement parce que, moi-même, j’étais incapable de faire le tri entre les
sentiments confus et contradictoires qui m’assaillaient. La surprise, bien sur.
L’effroi, aussi. En lisant votre lettre, ma chérie, j’ai été véritablement
horrifiée. Et presque révoltée. Comment un homme pouvait-il imposer cela à son
épouse ? Comment une épouse, comment ma tendre Caroline, pouvait-elle
tolérer une telle torture ? J’en avais la chair de poule, et la gorge
serrée en pensant à ce que vous aviez enduré. Mais en même temps, mais j’aurais
été incapable de vous l’avouer alors, ma stupéfaction, ma colère même, mon
refus absolu d’accepter de telles pratiques se mêlaient à un trouble que vous
connaissez bien. Un dégout, mais un dégout mêlé de ce trouble attrait pour
l’insoutenable. Mes mains se crispaient de colère, ma gorge se serrait
d’angoisse, j’avais constamment la tentation de cesser de lire ce qui
m’apparaissait alors comme des horreurs. Et en même temps, et il n’y a qu’à
vous que je puisse l’avouer sans mourir de honte, je sentais une autre partie,
ô combien plus intime, de moi-même, se crisper aussi. Eh oui, ma toute belle,
je suis sur que vous, et peut-être vous seule pouvez le comprendre, j’étais en
même temps sincèrement scandalisée, et curieusement troublée. Pourquoi ne pas
l’écrire, j’étais intimement excitée. Nous sommes peut-être de curieux animaux,
nous les femmes, mais, en effet, j’avais le cœur au bord des lèvres et la
chatte en ébullition. Qui d’autre que vous pourrais comprendre que c’est des
larmes d’horreur plein les yeux que j’ai porté la main à cet autre endroit
humide lui aussi, jusqu’à m’en faire jouir. Alors, comme il y a longtemps que,
vous et moi, avons renoncé à toute fausse pudeur entre nous, j’aurais pu vous
écrire aussitôt, à la fois pour vous faire partager ce paradoxe, et pour
m’inquiéter de l’état de votre séant. Peut-être
même aurais-je du le faire. Mais je crains qu’un sentiment dont j’ai vraiment
honte m’a empêché de le faire. Je crains bien que ce sentiment d’appelle la
jalousie. Une part de moi-même vous plaignait. Sincèrement, je vous supplie de
le croire. J’avais vraiment le cœur brisé en pensant à ce que vous aviez subi.
Mais il m’a bien fallu finalement me l’avouer à moi-même avant de trouver le
courage de vous l’avouer aujourd’hui, une autre partie de moi-même, la plus
secrète, la moins avouable, la plus honteuse, se révoltait à l’idée que vous
ayez découvert un continent qui m’était encore inconnu. Et si j’ose enfin vous
en faire l’aveu, mais je suis sur que vous l’avez déjà devinée, c’est seulement
parce que je n’ai plus de raison de vous jalouser. C’est surtout que, d’une
certaine manière, j’ai payé, avec la peu de mes fesses, ce sentiment si peu
charitable. Voilà, c’est dit, ce n’est que parce que ma peau a elle aussi connu
cette déchirure insoutenable, ce n’est que parce que j’ai en quelque sorte été
punie – et comment – de ces pensées inavouables, que je puis vous en faire
l’aveu aujourd’hui. Oui, ma chérie, ce n’est qu’après que mon derrière ait
découvert cette autre dimension que je retrouve le courage, l’envie, que dis-je
le besoin, de vous écrire et de vous conter à mon tour comment j’ai rencontré
cet instrument fabuleux. Il est fabuleux à mes yeux – ou à mes fesses ! –
à la fois par la puissance de ses coups, par l’érotisme brutal qui naît de son
usage, mais aussi et pour dire vrai surtout parce que pour la première fois
depuis cette fessée baptismale que je vous ai confiée en son temps, j’ai eu le
sentiment, la certitude, de mener le jeu, de subir mais aussi d’avoir décidé de
le faire. Je m’explique. Après avoir lu votre lettre, j’ai eu l’envie
irrépressible de me renseigner sur cet objet que je ne connaissais que de
réputation. J’ai donc consulté, recherché, fouillé, et j’ai trouvé chez un
bouquiniste, une brochure déjà ancienne dont le titre en anglais « cane
for spanking » ne laissait planer aucune ambiguïté. Heureusement,
l’illustration était relativement « soft » La couverture était barrée
d’un dessin évoquant des jambes
surmontées d’une cane en bois noir. J’étais parvenue à surmonter ma gêne
pour acheter cette brochure, et de retour chez moi je l’ai parcouru, ou plutôt
dévorée. Comme je lis assez facilement l’anglais j’ai pu comprendre sans trop
de peine l’essentiel de la brochure et je me suis astreinte à la traduire en
pensant à vous.
La première partie de l’ouvrage présente les différentes
catégories de cannes. Des plus fines, qui sont aussi les plus flexibles, aux
plus épaisses. L’auteur précise que les premières peuvent être très
douloureuses par leur finesse même, et qu’il convient donc de veiller à ne pas
cingler trop violemment au risque de couper la peau. Alors que les plus
épaisses peuvent certes être appliquées sans risque d’égratigner la peau mais
pourraient provoquer des hématomes si elles étaient maniées trop lourdement.
Or, précise l’auteur avec une sorte d’humour anglais, « si le bas du dos
de la victime doit garder les marques d’une séance un peu appuyées, il doit
s’agir de traces fines, jamais de traces de coups » Il explique aussi les
différents bois, précisant pour chacun d’eux sa plus ou moins grande souplesse,
mais aussi sa résistance. Il parait en effet qu’il arrive que des cannes de
mauvaise qualité se cassent en cours d’opération, ce qui, bien sur, casse
l’ambiance. L’article est illustré non de photos mais de dessins la plume d’une dizaine de cannes. La seconde partie de l’ouvrage est en quelque
sorte un « mode d’emploi », destiné aux hommes qui vont manier ces
instruments. Je ne résiste pas au plaisir de vous recopier un extrait de
celui-ci :
« Ce n’est pas
avec le bras que l’on doit manier la canne, mais seulement avec le poignet.
C’est le mouvement de celui-ci qui donnera la précision et la force de l’impact
sur la partie à fustiger. Il ne faut jamais oublier que c’est la vitesse à
laquelle l’instrument fend l’air avant de frapper la peau qui détermine la
puissance du coup. De nombreux utilisateurs aiment du reste à tester celle-ci
en maniant la canne « à vide », juste pour en apprécier la souplesse
et entendre le doux chuintement quand elle fend l’air. Certains tiennent aussi
à donner quelques coups légers sur la paume de leur main, comme pour apprécier
la qualité de l’objet qu’ils manient. Ces préliminaires peuvent aussi utilement
contribuer à mettre la personne qui va recevoir la canne en condition de le
faire. Bien sur, comme souvent elle est déjà en position pour ce faire, elle ne
verra peut-être pas les préparatifs. Mais à coup sur elle les entendra, et
pourra ainsi déjà anticiper ce qu’elle va connaître. L’anticipation fait en
effet partie intégrante de la séance. Il ne saurait être question de se mettre
tout de go à asséner des coups presque par surprise. Il importe que celle qui
va les recevoir y soit préparée, qu’elle sache quand le coup va être porté, et
même où il va l’être. Pour cela il convient d’abord de poser délicatement
l’instrument sur les fesses de l’impétrante. La canne sera juste posée pour
qu’elle en sente la douce pression, qu’elle en apprécie la douceur du bois.
D’un petit mouvement du poignet, on pourra alors donner trois ou quatre coups
très légers, comme pour préciser à celle qui va les recevoir l’endroit précis
où le vrai coup va tomber. Ces coups seront si légers que, bien sur, ils ne
seront en rien douloureux. Ils ne sont qu’une mise en bouche, une entrée en
matière, presque un brouillon. Et c’est aussi le contraste entre ces simulacres
et le vrai coup qui donnera toute son importance à la découverte de celui-ci.
Il faut donc que celle qui les reçoit soit en mesure de bien ressentir la
différence. C’est donc immédiatement après le dernier des coups de semonce
qu’il faudra asséner le premier vrai coup. Il devra tomber aussi exactement que
possible à l’endroit des coups préliminaires. A l’inverse, il ne faut pas
redoubler immédiatement en appliquant un deuxième coup tout de suite. Il est
nécessaire de laisser le temps à celle qui a reçu le premier d’en ressentir
tout les effets. L’impact immédiat, la ligne fulgurante qui lui coupe les
fesses, puis la diffusion lente de la douleur à partir de celle-ci, comme une
tâche qui s’élargie jusqu’à recouvrir tout le derrière. Si celle qui reçoit est
débutante, il est probable qu’elle ne pourra s’empêcher de se redresser, voire
de porter les mains là où elle a le sentiment que la peau a éclaté. Il
conviendra d’être tolérant à cette réaction impulsive et irrépressible. A
condition toutefois que la position soit reprise sans tarder. Et qu’une
deuxième fois la canne puisse annoncer là où tombera le prochain coup. Un peu
au dessus, ou un peu au dessous du premier. Les fesses, dans leur rondeur
confortable seront le lieu privilégié pour les premiers coups. Celui qui manie
l’instrument doit veiller à ce que les coups marquent les fesses de belles
marques aussi parallèles que possible. Il est tout à fait possible d’appliquer
six coups espacés depuis le haut des fesses jusqu’à la limite des cuisses sans
que les traces ne se superposent. »
Et, pour illustrer cette perfection, un dessin fort
explicite d’une paire de fesses plutôt rebondies striées de six marques
régulièrement espacées. L’auteur précisait d’ailleurs que ces marques ne
restaient visibles que quelques jours, mais que leur présence faisait aussi
partie de l’initiation à ce qu’il appelait « la discipline conjugale
assumée » En effet, se faisant philosophe tout autant que technicien,
l’auteur expliquait que des marques visibles et sensibles permettaient à celle
qui les portaient de se souvenir de ce moment si important pour elle. Et,
magnanime, il précisait qu’il ne convenait pas de recouvrir ces marques par un
quelconque vêtement juste après la séance. Il conseillait donc à l’épouse,
puisqu’il apparaissait évident que ce manuel était bel et bien destiné aux
couples mariés, de porter des jupes amples sans « pantalon », puisque
tel était le terme employé pour ce que nous nommons aujourd’hui une culotte.
Tout aussi magnanime il conseillait d’ailleurs à l’époux de ne pas appliquer
d’autres sanction, fusse manuelle, sur les rondeurs de son épouse tant que ces
marques seraient visibles. Il semble donc qu’à ses yeux, la séance de
« canning » restait exceptionnelle, alors que la fessée manuelle
devait être quasiment le pain quotidien des épouses. Et pour que ce délais de
carence ne se prolonge pas outre mesure, celles-ci sont, selon lui, tenues de
faire constater l’état de leur séant à la moindre demande de leurs maris.
Ceux-ci pouvant alors, selon les termes utilisés par l’auteur, vérifier que le
postérieur des leurs femmes portaient visiblement la « preuve de leur
amour »
Vous vous doutez bien, ma chère, que cette lecture, après
celle de votre témoignage, tout en m’effrayant, m’avait amené à avoir en quelque
sorte le besoin irrépressible de connaître par mon corps et ma peau ce qui
était ainsi décrit. Et puisque mon époux n’en avait pas pris l’initiative,
c’est moi qui l’est prise. Ce fut donc à moi d’aller acheter, outre Manche,
l’instrument nécessaire. Je vous raconterais prochainement cet achat et la
découverte de cette boutique incroyable. Sachez seulement, pour l’immédiat, que
quand il a découvert en même temps cette tige de bois d’ébène et en quelque sorte son mode d’emploi, mon mari
n’a pas été long à comprendre ce que j’attendais de lui …
Je vous embrasse, et je vous remercie de m’avoir amené, moi
aussi, à cette nouvelle étape, si douloureuse, si insupportable, et pourtant,
j’en suis convaincue si nécessaire.
Votre reconnaissante
Anne Charlotte.