jeudi 18 février 2010

Correspondance 2

« Correspondance »

Chapitre 2 :

Réponse de Mme De V*à son amie Mme A*

Dés qu’elle eut pris connaissance de la lettre de son amie de toujours, Mme De V* s’est mise en devoir de lui répondre :

Ma douce amie,

Ne vous fâchez pas en lisant les premiers lignes de cette lettre, mais mon Dieu que la votre m’a amusée ! Non que je me réjouisse de la meurtrissure de vos fesses – qui sont bien jolies s’il me souvient de nos baignades d’il n’y a pas si longtemps après tout. Que je me gausse en quoi que se soit de ce qui vous est arrivé. Je compatis, croyez le bien. Mais c’est votre étonnement qui m’a amusé, et avant tout … étonnée. Oserai-je vous l’avouer, ce qui m’a surpris, ce n’est pas tant que votre mari en ai usé de cette manière à votre endroit – encore qu’en l’occurrence l’envers serait mieux adapté – mais bien plutôt qu’il ne l’ait pas fait plus tôt. Enfin quoi, bientôt 8 mois de mariage N, et votre mari ne s’était jamais montré …autoritaire ? C’est donc que vous seriez devenue bien sage – ce qui m’étonne quelque peu vous connaissant – ou qu’il soit fort patient. Et votre stupéfaction devant sa décision et son comportement me laisse moi-même interdite. Êtes-vous vraiment si naïve que vous ignoriez que ces manières sont le lot de la plupart des maris ? Seriez vous si étonnée de savoir que la plupart de celles que vous fréquentez ont ainsi plus ou moins régulièrement affaire avec la main de leurs époux ? Et s’il est une chose qui, encore une fois, m’étonne fort, c’est que votre mari n’ait pas agit ainsi plus vite. Car s’il est un point sur lequel je partage entièrement son avis, ma tendre, c’est que vous avez un postérieur tout à fait adapté à ce genre de privauté. Eh oui ma chère, comme il parait que certaines d’entre nous ont « des têtes à chapeau », certaines ont des « derrières à fessée ». Et c’est votre cas ! Ne le prenez pas comme une critique, bien au contraire. Mon propre mari a usé de cette expression à mon intention, et je suis bien sur que, dans son esprit, c’était un compliment. Mais voilà, il en a usé avant même de le découvrir, comment dire ? Intégralement. En quelque sorte il n’ pas attendu que nous soyons mariés pour m’informer de ses intentions. Je m’en souviens comme si c’était hier. Quelques mois avant que nous passions devant Monsieur le curé et monsieur le Maire, nous étions déjà fiancés et pouvions donc nous écarter quelque peu du cercle familial les dimanches après-midi, en tout bien tout honneur, bien sur. Il ne se serait pas permis ce qu’il est convenu d’appeler « un geste déplacé » et notre intimité se limitait encore à une main dans la sienne, un bras autour de mes hanches et un chaste baiser au moment de nous quitter. Ce qui ne l’empêcha pas de me dire un jour tout à trac :

« J’espère que vous ne serez pas toujours aussi sage quand nous serons marié, ma douce »

Et comme je m’étonnais qu’il puisse souhaiter une telle chose et lui en demandais ingénument la raison, il me répondit en riant :

« Mais pour que je puisse vous fesser pour de bonnes raisons ma chère ! »

Vous le voyez, il ne cachait ni ses intentions, ni le plaisir qu’il aurait à agir de la sorte. Bien sur j’ai été pour le moins interloquée, mais pas un instant je n’ai envisagé de cesser notre relation pour cela. Je venais d’apprendre que Monsieur de V* comptait bien flanquer la fessée à son épouse, cela ne m’empêcherait certes pas de vouloir être celle-là ! Il est vrai que mes dernières fessées de gamines n’étaient pas si lointaine – ma maman avait considérée que je restais dans la catégorie concernée jusque tard dans mon adolescence – et que je n’en gardais, finalement, pas un souvenir si terrifiant. Même si pourtant maman avait la main leste et savait faire rougir mes rondeurs de belle façon. Mais comme elle le disait avec une gouaille qui détonnait chez cette grande bourgeoise distinguée :

« Il ne sera pas plus fendu après qu’avant, ma fille. Et comme on dit, c’est par là que la sagesse vient aux filles ! »

Par ailleurs, pour tout vous dire, la continuation de ce type d’activités claquantes chez les couples mariés ne m’était pas tout à fait inconnue. Il m’était arrivé, quand j’avais une dizaine d’année, de passer quelques jours chez ma sœur ainée qui avait convolé en justes noces quelques mois auparavant. J’étais bien entendu encore innocente, mais je n’ignorais quand même pas tout à fait les choses de la vie. Et ma chambre étant assez proche de celle des jeunes mariés, il m’était arrivé d’entendre des soupirs et des grognements dont j’avais fort bien deviné l’origine Un soir il m’avait semblé que les deux tourtereaux étaient un peu tendus. Et à un moment, sans que j’en aie vraiment compris la raison, mon beau-frère a lancé à l’intention de son épouse :

« Dînons toujours dans le calme, nous réglerons nos petits problèmes plus tard »

Ma sœur avait brusquement rougie, et n’avait presque plus desserré les dents de la soirée. Je suis monté me coucher avant eux, mais je l’avoue, un peu après qu’ils aient regagné leur chambre nuptiale, la curiosité m’a moussé à sortir dans le couloir et – je sais c’est très mal et j’aurais bien mérité d’être punie pour cela, mais c’est la vérité, je ne peux la nier – j’ai été collé mon oreille à la porte de leur chambre. Je me revois encore, en chemise de nuit, pieds nus, grelottant de froid dans ce grand couloir glacé. Je n’ai entendu d’abord que les classiques bruits d’étoffes froissées et d’ablutions, et j’allais regagner mon lit quand j’entendis ma sœur qui soufflait à voix si basse que je l’ai à peine entendu :

« Non, pas ce soir, tu sais bien que la petite … »

Et la voix de son mari, qui lui ne semblait pas chercher à murmurer, qui répliquait :

- « Allons, tu sais bien que je ne remet jamais ce genre de choses au lendemain. Viens vite te mettre en place. »

- « Non, je t’en pris, elle pourrait entendre tu sais. »

- « Mais non, d’abord elle est couchée, et de toutes manières, je suis chez moi et je n’ai pas l’intention de renoncer pour une gamine. Après tout, il ne tient qu’à toi d’être silencieuse ma chérie. Et plus vite tu seras prête, moins tu auras de mal à le rester. Et plus tu me fais trainer, plus cela durera, et plus tu risques de t’exprimer, tu le sais bien. »

- « Mais même si je ne dis rien… le bruit…dans la maison, ça résonne tu sais… »

- « Ho, mais si ce n’est que cela tu n’as rien à craindre ma chérie, j’ai pensé à tout. Tu crains le bruit de ma main ? Elle n’en fera aucun, je te le promets. J’ai justement préparé pour toi un joli petit bouquet … »

Pour vous dire si j’étais peu au fait, sur l’instant j’ai pensé que le mari avait vraiment préparé un bouquet de fleurs pour sa femme pour se faire pardonner leur querelle. Je n’ai donc pas tout de suite saisi le sens de la suite de leur dialogue :

« Non…s’il te plait...demain quand nous serons seuls, si tu veux … »
« Maintenant les enfantillages, ça suffit ! En position, tout de suite, et relève moi tout cela ! »

A partir de cet instant je n’ai plus entendu qu’une sorte de bruissement presque imperceptible à travers la porte de bois. Avec aussi quelques plaintes étouffées de la voix de ma sœur. Des sortes de « umff » « oumm » puis, brusquement un bref cri beaucoup plus fort « aille ! » lancé d’une voix cassée par les larmes. C’est alors que je me suis enfuie à toutes jambes et réfugiée dans mon lit. Ce n’est que le lendemain, pendant qu’ils étaient sortis, qu’en furetant dans leurs appartements – oui je sais, c’est encore mal et j’aurais mérité une deuxième sanction pour ma curiosité – que j’ai compris que le bouquet n’était pas de roses. Dans le petit boudoir attenant à la chambre, là où ma sœur se changeait, j’ai découvert, pendu au mur, un faisceau de brindilles souples reliées entre elles par un fort ruban rose. Je n’avais bien entendu jamais gouté de ce genre d’instrument, mais j’ai su beaucoup plus tard combien ils pouvaient être mordants et cruels pour la peau de celles qui le reçoivent. J’ai su aussi qu’il laisse des marques plus durables et qui rappellent parfois plusieurs jours la séance qui les a provoquées.
Ma sœur ne m’a fait aucune confidence, et bien entendu ne ne lui ai pas posé de question. En tout cas, le lendemain, son visage ne m’a pas semblé refléter une nuit de douleur, mais au contraire une sorte de tranquillité sereine. J’étais trop ignorante des choses du mariage pour en tirer des conclusions. Pourtant ma propre expérience d’auditrice aurait pu me faire comprendre qu’être actrice ne pouvait pas laisser les sens endormis. Puisque vous avez été franche et directe avec moi, je vais l’être aussi, ma toute douce. Ce soir là, bien qu’effrayée, refugiée dans ma chambre, avec dans les oreilles le bruissement cadencé par les petits cris de ma sœur … je ne me suis pas endormie tout de suite. Bien sur, ce souvenir est trop lointain pour que je sache si je me suis consciemment référée à ce que je venais d’entendre pour alimenter mon imaginaire. Il me semble pourtant – mais peut-être est-ce en référence à des expériences plus récentes – que les doigts ne se sont pas limités à fouiller mon buisson adolescent mais ont du aussi s’égarer vers les rondeurs postérieures et le petit chemin secret qu’elles cachent.

Voilà, ma toute douce, vous n’êtes pas si extraordinaire, et en tout cas pas anormale d’avoir eu du mal à distinguer entre douleur cuisante et plaisir fulgurant. Et c’est là mon second sujet d’étonnement, et un peu de sourire. Enfant que vous êtes ! Vous ne comprenez pas que l’un et l’autre peuvent se conjuguer ? Vous vous étonner qu’une fessée qui fouette les sangs puisse aussi fouetter le désir et les sens ? Mais pourquoi diantre pensez-vous que tant de femmes la tolère s’il en était autrement t ? Bien sur la sévérité claquante d’un mari peut être le moyen pour lui d’établir son autorité dans la maison. Mais vous savez aussi que pour la plupart ils n’ont pas besoin de l’imposer de cette manière. Et d’ailleurs que bien souvent cette autorité que nos mères et nos confesseurs nous rappellent d’avoir à respecter est bien souvent illusoire. Et puis, que diable, nous sommes des êtres civilisés ! Nous avons lu Voltaire, Rousseau et même Diderot, même si nos prêtres nous l’interdisaient. Et si la fessée maritale n’était qu’un acte d’autorité, elle ne serait, me semble-t-il, pas de notre siècle. Mais vous devez savoir, ma petite, que le corps a ses raisons que la Raison, justement, ne connait pas. Et si votre corps s’enflamme plus vite à l’issue d’une bonne fessée, vous n’avez pas à en rougir. En tout cas pas du visage ! En tout cas vous n’êtes pas la seule à découvrir cet étrange résultat, celle qui vous l’écrit peut en témoigner. Pour tout dire, il me semble que si ces séances nous mettent dans cet état c’est peut-être aussi parce qu’elles ont le même résultat sur nos maris. Vous l’avez, je pense, constaté vous-même. Pour ma part j’en ai eu témoignage le soir même de mes noces. Je vous arrête tout de suite, non, ma chère, je n’ai rien fait ce jour là qui me la fasse mériter. Cela n’a pas empêché celui qui était mon époux depuis quelques heures seulement de m’annoncer dés que nous nous sommes retrouvés dans la chambre nuptiale :

« Ma chère, je vais vous coller votre fessée d’épouse »

Et comme je lui faisais remarquer, respectueusement, que rien ne la motivait, il a souri et admis, beau joueur :

« En effet, je vous l’accorde. Mais j’en ai trop envie. La refuser serait une raison pour la mériter, alors vous voyez … »

Est-ce le souvenir de cette soirée chez ma sœur, la curiosité ou simplement l’acceptation de ce que je sentais inéluctable ? En tout cas je n’ai pas prolongé la discussion. Et puisqu’il m’avait vousoyé alors que d’habitude il n’utilisait pas ce langage d’un autre temps, je suis entrée d’instinct dans son jeu :

« Bien, monsieur, je suis prête «
« C’est bien. Relevez votre robe et votre jupon, bien haut s’il vous plait »
« Bien, monsieur. Est-ce suffisant comme cela ? »
« Oui, madame. Maintenant penchez vous sur le montant du lit et laissez-y vos mains quoi qu’il arrive »

Je devais être une élève douée, voyez-vous, puisque j’avais de moi-même ramené les grands volants de mon ample robe de mariée devant pour les coincer entre mon ventre et le lit. Je dois dire franchement que pour cette première il y a été avec beaucoup de modération. Il a commencé par quelques claques sur ma jolie culotte soyeuse de mariée. C’était, bien sur, une culotte à l’ancienne. Pas une de ses prisons que les femmes portent aujourd’hui. Mais bien une jolie pièce de soie rosée, nouée à l’arrière, et que mo cher époux s’est mis en demeure de dénouer un peu comme on retire les nœuds d’un cadeau avant de l’ouvrir. Il m’a donc déculottée avec délicatesse, puis a continué la cavalcade des claques sur ma peau nue. Bien sur cela m’a semblé fort douloureux, même si en comparant avec ce que la vie conjugale m’a réservé par la suite je sais aujourd’hui qu’il s’agissait presque d’un simulacre. Mais, comme vous, j’ai senti naitre cette boule de chaleur qui nait sure le séant et se diffuse dans le ventre jusqu’à venir incendier le plus secret de nous même. La position qu’il m’avait imposée m’a aussi évité, pour ce premier soir, la découverte, parfois traumatisante parait-il pour les jeunes oies blanches, de la virilité érigée de mon époux. Quand l’averse de claques s’est tarie, j’ai gardé la même position, essuyant mes yeux au pli de mon coude, et cherchant à calmer la brûlure en caressant mes globes. Un instant après il était derrière moi, passant les mains sous ma robe pour passer devant et faire jaillir mes seins du corset qui les emprisonnait. Je ne vais pas aller plus loin dans ce récit, ma toute douce. Mais je peux vous dire, sans choquer votre pudeur, que j’ai constaté depuis que jamais, quelles que soient les caresses que nous échangions, la virilité de mon mari n’est aussi triomphante que lorsque mon postérieur a été tanné en première partie. Et puisque nous sommes entre femmes, et que dans ce domaine là aussi l’excès peut nuire, laissez moi vous dire que, dés ce premier jour, quand il a décidé de s’introduire en moi sans même me retourner – j’ai appris plus tard qu’il appelait cela du joli nom de « levrette » - la dimension pourtant respectable de son membre ne m’a pas fait vraiment souffrir. Preuve, s’il en fallait, que la fessée m’avait moi aussi rendue perméable au plaisir.

Voilà, ma tendre amie, que vous m’avez entraîné sur des terrains que je ne fréquente plus guère. J’espère sincèrement vous avoir rassurée. Mais, je dois le dire, ces souvenirs m’ont étrangement troublés. Je ne peux chasser de mon esprit l’image charmante de votre personne le bas du dos dénudé sur les genoux de votre séduisant mari. Cette image me bouleverse tant que, tandis que ma main droite s’active sur cette feuille, sa consœur est partie d’elle – même vers d’autres voyages, et que je sens mon jardin secret s’humecter de rosée. Voilà, vilaine, que vous avez poussé une femme – presque – honnête à reprendre ces pratiques que la morale réprouve. Je vous souhaite qu’une telle faute, avouée ou non, vous vaille dés que possible une mémorable fessée. Et c’est en imaginant celle-ci et en me laissant couler vers le plaisir que je vous embrasse.

Votre bien tendre et presque envieuse
A-C de V*

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