dimanche 16 mai 2010

Orient Express N°7

Deux hommes à mes mains

Une fois entrés dans la cabine, et sans que j’ai eu besoin de l’exprimer par des mots, il semble acquis que c’est à moi de prendre la direction des opérations. « Il » s’est assis sur la banquette, et son compère qui s’était arrêté, un instant à sa propre cabine l’a rejoint presque aussitôt, les bras chargés d’une bouteille et de trois petits verres. Comme j’ai signifié d’un geste que je ne partagerais pas leur digestif, il a servi emplit deux verre de ce que j’identifie comme un vieux cognac tandis que, restée debout, j’entreprends de m’effeuiller pour eux. D’abord relever la robe pour atteindre les jarretelles, défaire celles-ci, puis faire rouler sensuellement les bas jusqu’aux pieds. A l’excitation que le crissement des ongles sur le nylon me procure, je peux comprendre que peu d’homes résistent à cette opération. Surtout que, garce jusqu’au bout, je fais cadeau à chacun de mes admirateurs d’un bas encore chaud de mon corps et plein de mon odeur femelle. Ne portant plus aucun sous-vêtement, le strip-tease sera nécessairement rapide, faute d’éléments à enlever. Il ne me reste donc qu’à me retourner, à passer les mains dans mon dos pour baisser la fermeture à glissière, puis à laisser tomber la robe sur le sol, « comme une écorce d’orange sur le parquet ciré » comme le chantait Yves Montand. Je leur laisse le temps d’admirer comme il convient – et comme il le mérite ! – mon coté pile, je dénoue mes cheveux pour les laisser tomber en cascade sur mes épaules, puis je me retourne d’un bloc pour leur présenter, mains nouées derrière la nuque, mon coté pile. Les seins dressés, le ventre plat, le sexe juste orné de son étroite bande de poils noirs et drus, les cuisses longues. Qu’ils s’en emplissent les yeux, la chaleur de leurs regards met du soleil sur mon corps offert.

Ils regardent, sagement, comme deux enfants sur les bancs de l’école. Sauf qu’ils ont aussi un verre à la main et se sont allumé chacun un cigare, reproduisant à merveille une scène de ces cabinets particuliers où des messieurs bien habillés se régalaient des formes de femmes vénales. Ou bien ce fameux tableau de Manet, « le déjeuner sur l’herbe »présentant une femme nue devant deux hommes habillés. Mais il est clair que je ne leur imposerait pas de rester ainsi engoncés dans leurs vêtements, sure qu’au moins au niveau de leurs bas ventre, la compression doit commencer à être pénible. Je m’approche alors d’eux, je m’agenouille, et leur susurre : « maintenant je vous veux hommes – objets, messieurs » Et sans attendre qu’ils acquiescent, je dénoue successivement la cravate de l’un puis de l’autre, avant de m’attaquer à leurs chemises. D’abord celle de mon inconnu, dégageant bouton après bouton un torse orné d’une bande de poils noirs frisés, dans lesquels je fourre mon nez avec délice, y retrouvant sans étonnement la fragrance du vétiver. Quand au torse de l’autre, je le sis glabre, et je sais aussi qu’il suffira d’un baiser sur chaque téton pour les faire se durcir Je m’attaque ensuite aux ceintures, jouant à les faire glisser dans les passants, avec ce bruit qu’il m’est arrivé de trouver si sensuel quand « il » retirait ainsi sa ceinture de cuir noir dont il allait me flageller le cul. Je me relève en le tenant en main, et je la fait claquer trois fois sur mes fesses, à la volée. Puis, pour en pas faire de jaloux, je pratique de même avec la ceinture fauve de l’inconnu. Il ne me reste qu’à me retourner pour leur offrir la vue de mon postérieur marqué de la trace des morsures du cuir. Et, pour faire bon poids, je me penche pour qu’ils découvrent aussi la raie de mes fesses et l’ouverture déjà béante de mon sexe que je sais déjà couvert de rosée. Sans que j’ai eu besoin de les solliciter, ils se sont levés et se sont débarrassés de leurs pantalons. L’inconnu porte un caleçon dont la braguette a du mal à contenir l’érection de son sexe. L’autre – je souris en constatant qu’il n’a pas changé ses habitudes, est resté fidèle au slip qui cache mal le même état du sien. Décidée à donner la priorité au dernier arrivant, j’ouvre le bouton du sous-vêtement et aide la bite à en jaillir. J’en caresse la peau tendue et en apprécie en connaisseuse la rigidité, et j’honore d’une pichenette de la langue le gland déjà en partie découvert. Puis je masse le sexe de l’autre au travers du tissu, l’aidant à se développer encore, pour mieux profiter de la promesse contenue dans cette déformation que je sais devenir quasiment douloureuse. Mais je ne la libère pas encore, retournant à l’autre bite, passant mes mains par les jambes du caleçon pour aller à la découverte à l’aveugle des bourses volumineuses et massives. Je laisse mes doigts jouer avec la toison que je devine drue, je soupèse le paquet de la paume, et, se faisant, je laisse glisser un doigt un peu plus loin, vers cette partie si tendre, si fragile, si sensible, entre l’arrière des couilles et les abords du trou du cul. Puis ma bouche repart s’activer sur l’autre bosse. Cette fois c’est sur les fesses que mes mains se plaquent, se glissant sous le slip, tandis que je salive abondamment sur la prééminence de ce vit qui peine de plus en plus à tenir dans son écrin. Je tête ainsi son sexe au travers du tissu, constatant l’humidité qui en sourd. Compatissante quand même à la torture que doit constituer l’emprisonnement d’un vit aussi bandé, je le libère en tirant brusquement le slip vers le bas. La bite en jaillit littéralement, venant claquer contre son ventre comme la corde d’un arc. Je retrouve avec plaisir cette érection de fer dont j’ai tant de souvenirs mouillants. Respectueuse d’une stricte égalité des traitements, je fais faire au caleçon de son compère le même mouvement, libérant ainsi une deuxième bite tout aussi dressée que la première. Et me voilà donc à genoux, devant ces deux messieurs nus, les sexes tendus à l’extrême. Celui de l’inconnu, que je découvre, est plus râblé, plus court, mais aussi plus large que l’autre que je connais de mémoire. Une bite d’une couleur presque brique, d’où émerge un gland qui tire sur le violet, entouré d’une sorte de col roulé de peau brune, et surmontant des bourses elles aussi colorées, et si grosses qu’elles empliraient presque ma main ouverte. Son sexe à « lui » est plus effilé, plus long, plus fin. Il me revient en mémoire que nous avions joué un jour à le mesurer, et sa joie presque enfantine quand il avait découvert, sur je ne sais quel site Internet, que ces 18 centimètres le mettait dans les dix pour cents des hommes le mieux pourvus en longueur. Je me souviens aussi de notre fou rire quand à ce « 18 » de longueur il avait associé un « 14 » de circonférence. « Les dates de la grande guerre » avait il remarqué, avant d’ajouter que cela valait mieux pour moi que celles de la seconde guerre mondiale. Je retrouve aussi la peau si douce, presque cirée, si fine, avec son réseau de petites veines bleues et aussi cette grosse veine turgescente qui coure de la base jusqu'au gland, et que j’aimais tant suivre du doigt comme la ligne d’un fleuve. Ses couilles pendent un peu plus que con confrère, me permettant de les caresser doucement, de jouer alternativement avec l’une puis l’autre, de retrouver l’asymétrie, la droite plus basse que la gauche, celle-ci remontant au fur et à mesure de son excitation. Quand je tire sur les deux prépuces, celui de l’inconnu libère ipso facto le gland violacé, se décalottant avec aisance, alors que le sien reste plus à l’étroit, plus confiné, plus caché. Je sais d’expérience qu’il ne sortira complètement de son enveloppe que lors de la pénétration, et je veille à ne le solliciter que jusqu’à la limite de la souffrance.
Dans mon enfance, peut-être gauchère contrariée, on m’a parfois qualifiée d’ambidextre. Et aussi parfois accusée « d’avoir deux mains gauches ». Je profite de cette heureuse disposition pour dispenser à mes deux partenaires les mêmes traitements, en parallèle. Les mains ouvertes qui flattent les fesses, je sais d’expérience que les hommes, même s’ils en conviennent rarement, adorent qu’on leur caresse ainsi le derrière. Les index qui explorent les vallées d’entre les fesses, qui font d’abord mine d’éviter les petits trous, pour rejoindre plus vite la naissance des couilles, avant de se reprendre, de rebrousser chemin, de revenir à ces trous que les hommes ont tellement de mal à admettre aimer qu’on les titille. A faire mine de les découvrir, presque étonnée. D’en faire juste le tour, en curieuse respectueuse. Puis de juste en tester la résistance à l’intromission. Et, constatant qu’elle n’est que de principe, et que ce que la tête prétend refuser, l’anus ne demande qu’à en profiter, les doigts s’immiscent. Pénètrent, forcent l’entrée, s’imposent, s’introduisent. Je sens les corps se raidir. Les respirations s’accélérer, les fesses se serrer, tenter de s’opposer au viol. Mais j’ai décidé d’être maîtresse. Je ne renonce pas, bien au contraire. J’enfonce les doigts plus loin, plus fort, presque avec violence. Ah mais, messieurs, il faudrait voir à être cohérents. A ce que je sache, vous ne détestez pas nous prendre par là n’est-ce pas ? Et bien souvent, que se soit à cause des réticences des dames ou pour des raisons strictement physiques en termes de tailles, il vous faut quelque peu forcer le passage et vous imposer. Du reste ne vous est-il pas arrivé, dans l’enthousiasme d’une pénétration jouissive pour vous, de vous écrier que vous alliez « nous défoncer » ? N’est ce pas justice que, pour une fois, ce soit votre cul qui soit forcé, défoncé, enculé ? De plus, quoique vous en pensiez consciemment, les soubresauts de vos queues ne laissent aucun doute sur les sensations causées par ces doigts qui pénètrent vos fondements. Je crains même un instant, devant les tremblements convulsifs de la bite de l’un d’entre vous, qu’elle n’exprime trop vite son contentement. Eh oui, messieurs, fûtes bien proche de jouir de cet enculage manuel. Il faudra vous faire à cette idée. Aussi hétéros que vous soyez, votre cul ne déteste pas d’être pénétré. Et c’est un euphémisme !

Mais il n’est de bonne compagnie qui ne s’achève. Mes doigts quittent leurs refuges. Je sais déjà que je pourrais, tout à l’heure, m’enivrer des senteurs poivrées qui s’y seront déposées. S’empoigne alors à pleine main les deux bites maintenant tendues à l’extrême. Je sais, je sens, qu’elles ne tiendront plus longtemps avant que d’exploser. Mais là aussi je veux être à l’origine de la chose. Il ne me reste plus qu’à branler bien franchement les queues que j’ai en mains. Pour l’une, en faisant glisser le prépuce sur le gland. Découvert, recouvert, découvert à nouveau. Avec, à chaque aller et retour, la sensation de cette excroissance qui m’oblige à élargir le cercle de mes doigts. De ce gland charnu, véritable champignon au bout de sa tige. Pour l’autre, je ne décalotte qu’à demi, préférant faire glisser les doigts sur la peau tendue à l’extrême, réduite à une pellicule quasi translucide, persillée de veinules bleues formant comme le réseau d’un fleuve et de ses affluents. Pour faciliter le mouvement de coulissage, j’humidifie mes doigts d’un peu de salive. Puis, considérant que la lubrification n’est pas assez glissante à mon gout, je vais chercher au creux de moi – même l’onctueuse huile qui oint de ma chatte. Ainsi le mouvement de haut en bas de ma main prend son rythme naturel. La bite frémit sous mes doigts, nerveuse, noueuse, alliant grâce et dureté, quasi violence et fragilité. Par instant, je lâche une des queues pour la transformer en bâton de glace à sucer. Ma langue commence son voyage aux couilles, et remonte à grandes lèches mouillées jusqu’au gland. Elle agace celui-ci, l’entoure, le titille. Puis ma bouche se fait avaleuse. Elle tente d’introduire les couilles en elle, devant y renoncer pour l’un des deux au vu de la taille de la chose. Mais elle se venge en engouffrant la tête de la bite jusqu’à la garde. Aspiration, succion, mordillements. La bite est tenue entre mes lèvres, puis quasiment avalée, jusqu’à presque buter contre le fond de ma gorge. Je pompe jusqu’à ce que le tressaillement de la queue me fasse craindre le jaillissement que je n’ai pas décidé d’accueillir dans ma bouche, ne pouvant y placer les deux bites en même temps. Alors je relâche la pression, je laisse la bite reprendre son souffle, je lui accorde quelques instants de tranquillités. Ma main reste seulement posée sur elle, ou sur les couilles qui l’accompagnent. Alors que l’autre s’active d’autant plus sur le sexe de l’autre, ou que ma bouche, passant de l’une à l’autre, viennent sucer aussi celle-là. Mes deux victimes, oh combien consentantes, expriment leur approbation de mes manières par quelques grognements de satisfaction. L’un d’eux a tenté de saisir mes cheveux pour imposer son rythme à ma fellation. Mais, rebelle, j’ai secoué ma crinière pour lui signifier qu’il n’en est pas question. En d’autres circonstances, une main impérieuse plaquant ma bouche sur une queue fière et exigeante a pu couronner la pipe. Mais aujourd’hui, une fois encore, c’est moi, et moi seule, qui décide du rythme et du tempo. Et quand je sens, dans mes mains, sur mes lèvres, sur la langue, qu’ils ne vont plus tenir longtemps sans conclure par un feu d’artifice jaillissant, je décide d’y mettre moi-même le feu. Mes deux mains accélèrent le rythme. Je branle à tout va. A grands coups de poignets. A m’en donner des crampes. J’accompagne mon mouvement de « han » de bucheron. D’un mouvement de tout le corps, qui fait balancer mes seins comme des cloches. Je voudrais avoir trois mains pour pouvoir me branler en même temps qu’eux. Ma chatte est brûlante, ruisselante, béante. Je sens l’orgasme qui nait, là, tout au fond de moi, au creux de mon ventre. Je lève la tête, mon regard croise les leurs. Leurs yeux m’implorent d’aboutir. Les miens leur accordent. J’incline les deux queues vers moi, et j’accélère encore le rythme de mon astiquage. C’est l’inconnu qui cède le premier. Sa bite semble sur le point d’éclater, elle se tend, tressaute, et soudain laisse échapper de grandes lampées de sperme chaud qui s’écrasent sur ma poitrine puis maculent mon visage. La vision de ces longues trainées blanchâtres déclenche la jouissance de l’autre, qui lui aussi éjacule violemment. Là aussi, je dirige le jet vers mon visage. Le premier jet m’inondant les lèvres entrouvertes, les autres mêlant leur jus à celui du premier sur mes seins. J’abandonne alors ces deux bites qui ont remplis leur office, et j’étale largement les crèmes onctueuses sur mes seins, sur mon ventre, sur mon nombril. Je mélange ainsi leur jouissance, les unissant sur moi. Ma main droite se crispe sur mon sein, à lui faire mal. L’autre est déjà entre mes cuisses, à la recherche de mon bouton. Mais à peine l’ai-je touché de mes doigts gluant de sperme que l’orgasme explose, m’anéantit, me casse. Je jouis dans un râle brutal. La tête renversée, les yeux écarquillés, les cuisses écartées. Impudique, animale, démesurée. De longs tremblements parcourent mon corps. Comme les vagues qui viennent mourir les unes après les autres sur la plage, après la tempête. Avec peine je me remets sur mes genoux, et trouve juste la force de dire à mes deux merveilleux amants :

« Maintenant partez, je vous retrouve demain à Venise, là nous ferons l’amour. »

Et je me jette sur la banquette, nue, roulée en boule, fœtale, la tête entre mes bras. Je ne les vois ni les entends partir. Je ne me soucie pas de la fermeture de la porte. Je sombre dans le sommeil. Demain, à Venise, nous ferons l’amour.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire