Alain
Eloge
La maman et
l’institutrice
Table des matières
Mathilde, l’agent d’entretien de l’école où travaille Hélène,
est une bavarde incorrigible. Alors qu’elle nettoie les tables de la classe
tandis que la maîtresse de la « section des grands » prépare le tableau pour la classe du lendemain, elle
parle presque sans arrêt, et Hélène l’écoute d’une oreille distraite.
« Ah, vous savez, on en voit des choses quand on va
chez les gens.Si on disait tout ce qu’on sait, eh ben, il y en a qui feraient
moins les fiers. Mais moi, vous me connaissez, hein, madame Georges, c’est pas
moi qui irait raconter des histoires. Enfin, comme on dit, on sait ce qu’on
sait et on voit ce qu’on voit. »
Hélène se contente de montrer qu’elle écoute par de vagues
« hà cà .. » ou « ho, sûrement » alors que
Mathilde lui révèle, ce qu’elle sait depuis longtemps, qu’en dehors de l’école,
elle fait le ménage dans quelques maisons du village. Bien qu’elle affecte de
ne citer personne, la maîtresse n’aurait aucun mal à deviner qui sont ceux dont
« la cuisine est dans un état
que vous n’imagineriez même pas » ou ceux « qui doivent changer leurs
draps tous les trois mois ... » Mais elle se contente de sourire
intérieurement, sans vraiment chercher à identifier ceux dont la femme de
ménage met ainsi l’intimité à jour. Et celle-ci continue son bavardage :
« Quand on voit des enfants aussi mignons qu’Eric et
Jeanne, hein qu’ils sont sages comme des images, madame Georges, eh ben j’peux
vous dire que chez eux, ça marche à la baguette. Quand vous pensez que le
martinet est pendu à un clou ! Comme chez moi quand j’étais petite. Enfin,
j’espère pour eux qu’il sert moins souvent qu’à mon époque. Ha là là, en
c’temps là les parents nous faisaient marcher droit. Enfin, chacun fait comme
il veut, mais quand on voit des enfants qui font la loi chez eux, c’est triste,
hein, madame Georges. Mais est-ce qu’il faut en arriver à ça ? »
Une fois encore, Hélène ne réponds que par un « Ha ça
c’est sûr » qui n’engage à rien. Mais la remarque de Mathilde a quand
même retenue son attention. Eric, ce mignon bambin qu’elle a dans sa classe et
sa sœur, Jeanne, qui est en CP à l’école d’à côté, seraient-ils élevés « à
l’ancienne » ? Cela l’étonne, d’abord parce qu’en effet, ce sont tous
les deux des enfants plutôt sages et calmes, ensuite parce que leurs parents,
monsieur et madame Lefranc, lui apparaissent comme des gens modernes, ouverts,
impliqués dans la vie de l’école, et en rien comme des nostalgiques du temps
passé. Et, tandis que Mathilde continue son
babillage qu’elle n’écoute plus, elle se dit qu’elle aurait du mal à
imaginer les deux enfants victimes de châtiments corporels d’un autre temps.
Pourtant, dés le lendemain, Hélène met un petit mot dans le
cahier de liaison d’Eric :
« Madame, je souhaiterais
vous rencontrer quand cela vous est possible. Je suis disponible tous les soirs
de 16h30 à 17h30 ou le samedi à 11h30 à l’école. Cordialement, Mme
Georges »
Quand Karine, la maman des deux enfants, prend connaissance
de ce mot, elle s’inquiète de savoir quelle bêtise a pu faire Eric, mais devant
ses dénégations, elle préfère ne pas insister, et dés le surlendemain, après
s’être arrangée pour quitter son travail plus tôt que d’habitude, elle est dans
le couloir de l’école. Hélène l’accueille avec le sourire et la fait entrer
dans le bureau du directeur, le temps de surveiller la sortie des enfants.
Tandis qu’elle l’attends, Karine se dit que la maîtresse a vraiment la tête de
l’emploi. Hélène est une femme plutôt jolie, grand et élancée, mais elle semble
tout faire pour se donner l’allure sérieuse sinon sévère d’une institutrice.
Les cheveux toujours réunis en queue de cheval, des vêtements toujours plutôt
stricts, mais jamais de pantalon, et les inévitables lunettes d’écaille sur le
nez. Tous les parents, que Karine rencontre lors des réunions de parents
d’élèves, s’accordent pour la considérer comme une enseignante compétente et
dévouée, très impliquée dans son métier, ouverte au dialogue avec eux, mais
restant toujours un peu sur sa réserve. « Après tout, ce dit
Karine, moi aussi je respecte une sorte de « dress-code » quand je
vais au travail » Ce soir là, elle porte en effet la tenue presque
caricaturale de « l’exécutive women » qu’elle est dans une grande
société d’assurance. Jupe droite, chemisier sage, et maquillage léger. Quand la
maîtresse la rejoint elle s’assoit de l’autre côté du bureau et engage aussitôt
la conversation :
« Je
vous remercie d’être venue aussi vite, Madame Lefranc, mais il n’y avait pas
urgence, vous savez, cela pouvait attendre samedi »
« Ho,
j’ai préféré en avoir le cœur net le plus vite possible, et savoir ce qu’Eric a
bien pu faire pour justifier cette convocation. »
« Mais
non, ne vous inquiétez pas, Eric n’a rien fait de mal, c’est un enfant
adorable. Et je suis sûr qu’il est aussi sage à la maison qu’à l’école,
non ? »
« Vous
me rassurez, madame. En effet, Eric ne nous pose pas trop de problèmes à la
maison, mais c’est un enfant, pas un ange ! Il lui arrive aussi de
faire des bêtises, comme sa sœur.»
« Certes,
mais quel enfant ne fait jamais de bêtise ? A vrai dire, ce serait presque
inquiétant. Mais dites moi, si je peux me permettre, madame Lefranc, quand Eric
ou Jeanne font ce que vous appelez des
bêtises, comment réagissez-vous ? »
« Hé
bien, comme tous les parents, je suppose, je les gronde bien sûr. Mais …
pourquoi cette question, madame ? »
« Je
vous prie de m’excuser, madame, de cette question, mais comprenez-moi bien,
cela fait partie de nos obligations professionnelles, vous savez. L’Inspection
Académique nous rappelle souvent qu’il nous appartiens de faire ce que nous
appelons un signalement quand nous avons des craintes. »
La maman fronce les sourcils et réplique, d’une voix
brutalement plus sèche :
« Mais
de quelles craintes parlez-vous, madame ? Je ne vous suit pas bien. »
L’institutrice a bien remarqué que son interlocutrice a changé
d’attitude, et elle s’empresse de la rassurer :
« Je
ne me permet pas de m’immiscer dans les méthodes éducatives des parents, vous
savez, madame. Mais vous savez aussi que la loi interdit aujourd’hui les
châtiments corporels, même à la maison »
« Oui,
et alors ? Ils sont aussi interdits à l’école, non ? »
Le ton de Karine est maintenant vraiment sec, trahissant
visiblement l’irritation de la maman. Et Hélène réponds sur le même ton :
« Bien
sûr, et nous respectons strictement cette règle, je pense que vous n’en doutez
pas, madame ? »
« Je
n’ai jamais dit le contraire, madame, mais je ne pense pas que c’est pour cela
que vous m’avez convoquée ? »
Si Hélène fait preuve d’une grande patience avec les enfants,
elle a plutôt la tête près du bonnet dans la vie courante, et le ton presque
agressif de la maman l’amène a lui répondre sur le même ton :
« Je
ne vous ai pas convoquée, madame Lefranc, je vous ai juste invitée à me
rencontrer, cela fait partie de mon métier, voilà tout. »
Sans que ni l’une ni l’autre ne l’ai vraiment choisi, le
dialogue entre les deux femmes est devenu une sorte d’échanges de balles de
tennis.
« Je
l’entends bien ainsi, je je suis là, madame, mais je ne comprends toujours pas
pourquoi. »
« Mais
j’y viens, madame, j’y viens. »
« Eh
bien venez-y, je vous écoute, madame »
Le dialogue se poursuit, de plus en plus tendu :
« Comme
je vous le disais, madame, la loi interdit les châtiments corporels, même en
famille »
« Oui,
vous me l’avez en effet déjà dit, et alors, en quoi suis-je
concernée ? »
« C’est
moi qui suis concernée, madame, la loi m’oblige à vous poser la question sans
détour, veuillez m’en excuser .. »
« Mais
quelle question donc ? Je ne comprends rien à vos
circonvolutions ! »
«Alors,
je vais être plus directe, madame. Je suis au regret d’avoir à vous demander si
vos enfants reçoivent la fessée à la maison. »
« Mais
de quel droit …. »
« Je
vous l’ai dit, madame, j’ai le devoir de signaler si des éléments m’amènent à
supposer ... »
« Mais
je vous interdit de supposer quoi que se soit, madame ! Ni mon mari ni moi
n’avons de comptes à vous rendre, et je ne vois d’ailleurs pas ce qui vous
permet de supposer que je ... »
« Je
ne vous ai pas mise en cause, madame, je vous demande seulement si vous, votre
mari ou qui que se soit ... »
Ni l’une ni l’autre ne laisse celle qui est devenue son
adversaire finir ses phrases. Ainsi Karine reprend-elle, d’une voix plus
aiguë :
« Mais
encore une fois, je vous interdit ... »
« Vous
n’avez rien à ‘interdire, madame ! »
« Mais
si, madame ! Vous portez des accusations sans le moindre fondement !
Mes enfants se sont-ils plaints auprès de vous ? »
« Non,
absolument pas, mais .. »
« Auriez-vous
remarqué des traces de
coups ? »
« Mais
non, bien sûr ! Sinon ... »
« Alors ?
Qu’est ce qui vous permet de colporter de telles rumeurs ? Vous savez que
cela relève de la diffamation ? En tout cas, soyez sûre que j’en
référerait à votre hiérarchie ! »
Cette fois, Hélène sort de ses gonds. La menace
ne lui fait pas vraiment peur, mais elle ne la supporte pas, et la réplique
part comme une balle, avant même qu’elle n’ait vraiment réfléchie :
« Ho !
Ça suffit, madame ! Il me semble que quand on exhibe un martinet chez soi
... »
Immédiatement, elle comprend que sa réplique a touchée juste.
La maman se redresse, les yeux furieux, elle ouvre la bouche, mais pas un son
n’en sort. Puis elle se tasse sur sa chaise, comme un pantin dont on aurait
coupé les ficelles et elle balbutie :
« Mais
comment savez vous ... ? »
« Il
me semble que ce n’est pas la question, madame.
Nieriez-vous qu’un tel instrument soit présent chez vous, à la vue de
tous ? »
Déstabilisée Karine réponds, avec une franchise qui amène
Hélène à devoir se mordre la joue pour ne pas sourire :
«Mais non
...il est dans notre chambre ! »
Etse rendant compte qu’elle vient de confirmer ce que lui
reproche l’institutrice, elle portes ses deux mains devant sa bouche et
bredouille, presque à voix basse :
« ..et
...ce n’est pas ...enfin...ce n’est pas pour les enfants…je vous assure, jamais
mon mari .... »
Hélène se contente de la regarder, le sourcil levé,
interrogatif. Et Karine comprend qu’elle en a déjà dit trop, ou pas assez. Elle
relève ses yeux, embués de larmes, et murmure :
« Il
ne l’a jamais employé que … que pour moi...madame. »
Et elle enfoui son visage dans ses mains, en pleurant
maintenant sans retenue. A travers ses
sanglots, elle parvient cependant à bredouiller :
« Je
vous jure, madame, il n’a jamais levé la main et encore moins le martinet sur
les enfants…. Je vous en supplie, ne l’accusez pas. Je vous jure, il n’y
a que moi qui …. »
Et, brusquement, elle se lève, se tourne à demi et, sans
hésiter, relève le bas de sa jupe en lançant :
« La
preuve ... »
Et Hélène découvre le haut des cuisses de la maman de son
élève et le bas de ses fesses, moulées dans une culotte échancrée. Des cuisses
et des fesses marquées de traces violettes … Karine laisse retomber sa robe,
s’appuie des deux mains sur le bureau et en s’asseyant elle reprend :
« Ne
vous moquez pas, madame, s’il vous plaît. Ne me jugez pas ...j’ai tellement
honte ! »
« Mais
honte de quoi, grands dieux ? »
Et comme Karine ne réponds rien, continuant à cacher son
visage dans ses mains ouvertes, elle poursuit :
« Votre
mari vous flanque parfois la fessée, et alors ? Je ne pense pas que vous
êtes pour autant une victime de violences conjugales ... »
Cette fois Karine relève la tête et réponds, presque
fièrement :
« Ho
non, je ne prétends pas cela ...ne jugez pas mon mari, madame. »
« Mais
de quel droit jugerai-je ou vous ou votre mari, madame. C’est votre vie, c’est
votre liberté. »
Et alors que son interlocutrice plante son regard mouillé dans
le sien, elle ajoute, plus bas :
« Et
puis, qui vous dit que vous êtes la seule à connaître cela,
Karine ? »
Celle-ci ne réagit pas au fait que la maîtresse vient
d’abandonner le « madame » officiel pour l’appeler par son prénom,
mais comme elle semble pas comprendre où elle veut en venir Hélène
poursuit :
« La
fessée dans le couple, ou même une volée de martinet de temps en temps,si les deux y trouvent leur
compte, qui pourrait trouver à y redire ? »
Elle retourne alors vers son bureau, y prends une boite de
mouchoirs en papier et la tends à Karine. Alors que celle-ci s’essuie les yeux
et se mouche, elle s’assoit et dit :
« Et
non, ma chère Karine, que cela vous rassure ou vous déçoive, vous n’êtes pas la
seule à connaître de temps en temps le pan pan cucu marital ... »
Et comme Karine lève les épaules en disant, la voix encore
troublée par les pleurs :
« Quand
même … vous vous moquez de moi... »
Elle secoue la tête négativement et lâche :
« Certainement
pas, Karine, et croyez-moi, je sais de quoi je parle ... »
Karine relève la tête et la regarde, les yeux écarquillés
d’étonnement. Hélène poursuit alors, d’une voix devenue un peu plus
rauque :
« Ben
oui, quoi … moi aussi ...et je n’en suis pas morte ! »
« Non
… vous ne voulez pas dire que ... »
« Mais
si ! Et croyez-moi, Karine, je n’ai pas honte d’être régulièrement
déculottée ... »
« Vous,
madame Georges ? Je ne vous crois pas ! »
« Et
pourtant … mais je ne peux pas vous faire constater de visu, Karine… la
dernière remonte déjà à plusieurs jours, et il n’y en a plus de souvenirs
... »
« Ho !
Ça, je ne l’aurais jamais cru, vous, une institutrice ! »
Cette fois, Hélène éclare franchement de rire :
« Mais
pourquoi voudrais-tu que les institutrices soient dispensées ? »
« Ben,
je sais pas ...vous avez, enfin tu as l’air si sévère ... enfin non, je
veux dire si sérieuse...»
« Mais
je suis sérieuse ! Et tu es bien placée pour savoir que la fessée est une
affaire sérieuse, non ? Mais, tu sais, ce n’est pas l’institutrice qui est
déculottée, c’est l’épouse ! »
Et, souriant franchement cette fois elle ajoute,
mutine :
« Je
suppose que chez vous aussi … »
« Que
chez nous aussi quoi ? »
« Eh
bien, que vous aussi … c’est ….comment dire … enfin c’est cul nu,
non ? »
Pour la première fois, Karine ébauche un sourire et
convient :
« Oui
… bien sûr ... »
« Et
c’est monsieur le mari qui ... ?»
Cette fois, Karine comprend, et elle répond
franchement :
« Oui
...il y tient ! »
Et Hélène, en riant franchement cette fois rétorque :
« Ils
sont tous pareils ! »
Et, comme si elles avaient toutes les deux oublié le début de
leur conversation, comme si elles n’étaient plus « madame
l’institutrice » et « madame la maman d’élève » mais deux
copines, la conversation se poursuit, et elles passent spontanément au
tutoiement, comme si leurs aveux réciproques les avaient subitement
rapprochées :
« Ça
fait longtemps, pour toi ? »
« Ben
… on est mariés depuis onze ans ... »
« Et
… il a commencé dés votre mariage ? »
« Oui
… le soir de nos noces si tu veux savoir ! Il m’a affirmé que
c’était une tradition dans sa famille !»
« Ha
… drôle de nuit de noce quand même … enfin je suppose qu’elle ne s’est pas
limitée à cela ! »
« Ho
non, heureusement ! »*
« C’était
la première fois, pour toi ? »
« La
première fois ? AH oui, je comprends. Oui ..enfin pour la fessée, pour le
reste ...non ! »
« Moi,
j’ai été fessée avant d’être mariée!Au moins, je ne peux pas dire qu’il m’a
prise en traître, je savais à quoi m’en tenir ... »
« Et
comme moi, ça ne t’a pas empêchée de l’épouser. »
« C’est
bien ce que je disais … c’est que, comme le dirait le psychologue scolaire,
« on y trouve notre compte ...quelque part »
Cette allusion aux tics de langage de Monsieur Heuteau, le
psychologue qui intervient dans l’école et organise de temps en temps des
conférences à l’intention des parents et des enseignants, les fait rire de bon
cœur toutes les deux.
« Et,
dis moi, chez vous … c’est souvent ? »
« Je
sais pas … pas tous les jours ... »
« Heureusement
pour tes fesses ... »
« Oui
… tu vois, la dernière fois, c’était avant-hier, et elles auraient du mal à en
recevoir une autre avant quelques jours ... »
Hélène approuve de la tête :
« Çà,
je n’en doute pas ...il n’y ai pas allée de main morte ... »
« Oh
… non … mais c’est surtout que la ceinture, ça laisse plus de marques que le
martinet ... »
« La
ceinture ? »
« Ben
oui … tu vois il aime « varier les plaisirs » comme il dit !
« Et
ça fait plus mal ? »
« C’est
différent, tu sais bien ! »
« Ben,
non. Tu sais, mon mari, c’est seulement à la main ... »
« Mais
tu me disais ... »
« Je
te disais seulement que, main ou martinet, ça ne change rien au fait … Et, tu
sais, je suis sûre que mon mari a très envie d’en acheter un … »
« Et
il ne l’a pas fait ? »
« Non
… il m’a seulement dit plusieurs fois qu’au super marché de la place Jeanne
d’Arc, il y en a au rayon animalerie… »
« Peut-être
attend-t-il que tu fasses l’achat toi-même ? »
« Ha
ben ça, il peut attendre longtemps ! Je ne vais quand même pas lui apporter
ça en cadeau ! »
« Ho,
tu sais, il ne faut jamais dire « fontaine ... »
Comme elle se rend bien compte qu’Hélène n’a pas l’air de
comprendre ce qu’elle veut dire, elle s’explique :
« Tu
sais, au début, chez nous … enfin..c’était comme chez toi. Alain, mon mari,
savait bien que … comment dire … que j’étais novice en la matière. Je conçois
bien que cela va te sembler ridicule, mais d’une certaine manière, il m’a
amenée, je ne dirais pas à espérer qu’il passe ...à autre chose, mais à le considérer
comme une sorte presque de récompense. »
« Une
récompense ? Avoir le cul flagellé ? »
« Comment te dire ? Il ne m’a jamais menacé
d’utiliser autre chose que sa main, mais, un peu comme le tien si je comprends
bien, il m’a parlé du martinet. De ce que représente cet instrument …. des
traditions … Peu à peu, il m’a présenté le fait de recevoir le martinet comme
une marque de respect, oui, on peut dire une récompense. Il a fini par me
convaincre que je « méritais » de le recevoir, mais pas parce ce que
je ne sais quelle faute aurait nécessité une sévérité plus grande. Mais parce
que je « pouvais » le supporter … tu comprends ? »
« Franchement,
je ne suis pas sûre ... »
« Je
ne cherche pas à te convaincre, tu sais. Je pense que ça vient quand ça doit venir,
c’est tout. »
« Et,
pour toi, c’est venu quand ? »
« Deux
ans après notre mariage à peu prés ... »
Karine ne s’adresse plus vraiment à Hélène, elle semble
parler pour elle-même, les yeux dans le vague :
« Non,
vraiment, il ne m’a rien imposé. Je ne peux même pas dire qu’il m’a suggéré de
le faire ...et pourtant je l’ai fait ! »
« Tu
as fait quoi ? »
« Eh
bien ...je l’ai acheté ! »
« Attends
.. tu veux dire que tu as acheté toi-même un ... »
« Oui !
Nous nous promenions dans une rue de Rouen et nous nous étions arrêtés devant
une vieille boutique de droguiste, très typique. Et, dans la vitrine, il y
avait un martinet, exposé comme ça. Alain ne m’a rien dit, ne m’a même pas fait
remarquer la présence pourtant incongrue de cet instrument au milieu des
ustensiles ménagers. Et pourtant, sans rien expliquer, je suis entrée. Le
propriétaire était un vieux monsieur, avec une blouse grise. Il m’a demandé ce
qu’il pouvait faire pour moi, et je lui ai dit tout simplement « je
voudrais un martinet, s’il vous plaît » C’est incroyable, je sais bien,
mais le mot est sorti comme ça, comme si j’avais demandé un entonnoir à
confitures ! Il a été décroché une sorte de grappe de martinets qui
pendait du plafond, et m’a demandé, sans la moindre trace d’ironie, si j’avais
une préférence pour la couleur du manche. Et, comme j’ai haussé les épaules
sans répondre, il a choisi lui même un manche jaune en marmonnant entre ses
dents « c’est vrai que c’est pas la couleur qui fait ... » J’ai payé,
et il m’a encore demandé « je vous l’emballe ou c’est pour utiliser tout
de suite ? » Cette fois j’ai bien compris qu’il se moquait de moi et
j’ai rétorqué un peu vivement je le reconnaît, « ben oui, donnez moi un
sachet ! » Il s’est exécuté, m’a tendu le paquet, et quand j’étais à
la porte je l’ai entendu encore grommeler « ben au moins, ça lui apprendra
peut-être la politesse ! »
« Et
tu es sortie comme ça, le martinet sous le bras ? »
« Ben
oui … Alain ne m’a même pas demandé ce qu’il y avait dans le paquet. Il m’a
seulement dit « je pense qu’on va rentrer, hein ? »
« Il
avait deviné ? Et il voulait ... »
« Bien
sûr ! Il voulait l’utiliser tout de suite ! »
« Mais
… il n’avait pas de raison, tu n’avais rien fait ... »
« Non,
bien sûr. Mais j’aurais eu mauvaise grâce à lui refuser. Après tout,si je
l’avais acheté, c’est bien pour qu’il serve, non ? Je devais bien savoir à
quoi je devais m’attendre ... »
« Il
ne t’as même pas donné de raison ? »
« Non,
ce n’était pas la peine ... »
« Et
il l’a vraiment, comme tu dis « utilisé tout de suite » ?
« Ha
ça oui, ça n’a pas traîné ! A peine étions nous rentrés à la maison qu’il
m’a dit « je vais dans mon bureau ma chérie, tu me rejoins ? »
ça suffisait pour que je comprenne ... »
« Pourquoi ? »
« Parce
que, vois-tu, c’est souvent dans son bureau que « ça » se passe,
surtout quand c’est prévu d’avance. Bien sûr il m’arrive de « la »
recevoir ailleurs dans la maison, dans la cuisine, dans la salle à manger, ou
même dans la salle de bain, et bien sûr parfois dans notre chambre … tu sais
pourquoi ! Mais il aime aussi que je me rende de moi-même dans son bureau,
en sachant fort bien pourquoi. »
« Et
tu y es allée tout de suite ? »
« Pas
vraiment, j’ai pris le temps de prendre une douche … je savais bien que cela
lui fournirait un prétexte pour justifier une fessée pour l’avoir fait
attendre, mais je me sentais moite et en sueur et tant qu’à se mettre à poil
autant qu’on sente bon, et qu’on porte une petite culotte sèche et propre, même
si c’est pour la retirer ! Je me suis donc douchée, puis j’ai mis une
petite jupe qui se trousse facilement,une petite culotte toute fraîche, et un
petit haut. Puis je l’ai rejoint comme il me l’avait demandé. »
« Tu
.. tu avais apporté ..ce que tu venais d’acheter ? »
« Oui,
bien sûr, il n’aurait servi à rien de faire comme si je n’avais pas compris
... J’ai sorti le martinet de son sachet, et c’est seulement à ce moment
là que je me suis rendu compte de ce que j’avais fait ! »
« Tu
veux dire que tu as eu peur ? »
« Une
trouille folle ! J’ai soupesé l’instrument, j’ai fait glisser les lanières sur ma paume
de main, je les ai agitées en l’air et je me suis rendu compte qu’elles
allaient bientôt me cingler les fesses ! J’en avais des frissons et je sentais
le sueur recommencer à couler entre mes omoplates. Pourtant, il était trop tard
pour reculer … alors je suis entrée... »
« Avec
le martinet à la main ? »
« Oui,
en fait, tu vois, je te jure que je ne sais pas de où ça m’est venu, mais j’ai
spontanément adopté l’attitude qu’il attendait de moi. »
« Qu’est
ce que tu veux dire ? »
« Je
trouvais qu’arriver dans son bureau avec ce machin à bout de bras, ça aurait
l’air bête. Alors, j’ai choisi de porter le martinet sur mes deux mains
ouvertes, bras tendus. Tu vois , Un peu comme si j’apportais, je sais pas, moi,
une sorte d’offrande. Alain était assis sur le fauteuil, celui dans lequel il
s’installe régulièrement quand .. enfin tu comprends. Je me suis approchée, je
me souviens que je sentais mes jambes flageoler, et je lui ai tendu l’instrument.
Il l’a pris, a caressé les lanières, a pris le manche en main et m’a dit :
« c’est un bel instrument, ma chérie, tu as fait un bon choix » Je
sais que tu vas trouver cela bête, mais j’ai été vraiment fière de ces
mots. »
« Non,
je ne trouve pas cela bête, tu sais, je crois que je comprends ... »
Karine remercie Hélène d’un sourire, puis elle poursuit son
récit :
« Il
s’est levé, le martinet à la main, s’est approché de moi, et il m’a embrassé en
disant « je savais que ce moment arriverait un jour .. » Puis il a
ajouté, en me désignant le fauteuil, « mets toi en place, tu te penches
par dessus le dossier et tu mets tes mains sur les accoudoirs. »J’ai fait
ce qu’il me demandait, et je me suis donc retrouvé le corps plié en deux, le ventre
contre le dossier, et la tête plus bas que … que les fesses. Il a reprit :
« tu retrousses, s’il te plaît » Je me suis relevée, j’ai relevé ma
jupe au dessus de ma taille, et je l’ai coincée entre mon ventre et le fauteuil
pour qu’elle ne retombe pas. Et là, à ma grande surprise il m’a demandé, je dis
bien demandé, et pas ordonné : « tu baisses ta culotte, s’il te
plaît » et il a ajouté : « elle ne doit pas tomber ... »
J’avais bie sûr compris où il voulait en venir. Comme quand il me donne la
fessée à la main, il me voulait « déculottée », pas toute nue. Sans
me relever cette fois, j’ai passé mes mains dans mon dos, j’ai glissé mes
pouces sous l’élastique de ma culotte et je n’ai fait glisser sous mes fesses,
juste au pli entre elles et les cuisses. Et pour quelle ne glisse pas plus bas,
j’ai un peu écarté les jambes, en étant consciente que j’exposais ainsi … mais
il n’était plus temps de jouer les prudes. C’était comme si le temps s’était
arrêté. J’avais l’impression qu’on entendait
mon cœur battre. Et en même temps, dans le silence de la pièce,
j’entendais le tic-tac de la pendule de bureau. Et puis ...ça a commencé !
J’ai entendu une sorte de chuintement, et les lanières se sont abattues sur mes
fesses. »
« Ça
doit faire atrocement mal ! »
« Ah,
ça, oui, bien sûr, ça pique ! Mais, au fond, je ne dirais pas vraiment que
ça fait plus mal qu’une bonne fessée classique. Je dirais plutôt que c’est …
comment dire ...que c’est différent. D’abord parce que c’est toute la surface
des fesses qui est concernée. Les lanières se répartissent sur tout le
derrière, tu vois ? C’est comme si une multitude d’épingles se fichaient
sur ton popotin en même temps. Mais, je ne sais pas si l’expression peut
vouloir dire quelque chose pour toi, je
dirais que la douleur est en quelque sorte moins profonde, plus superficielle.
Mais, oui, je ne vais pas te dire le contraire, ça fait mal …. »
Hélène écoute, fascinée. Elle n’interrompt plus. Elle ne pose
plus de questions. Elle laisse Karine poursuivre son récit, captivée par le
discours de cette femme qui ne laisse plus paraître la moindre marque de honte.
« Mais,
comme j’essayais de te le dire tout à l’heure, en même temps, je savais, je
sentais, que mon mari était fier de moi, et moi, eh bien j’étais fière aussi.
Oui, je l’avoue, j’étais fière d’être ainsi flagellée. Bien sûr, au bout de
quelques coups, je n’ai pu retenir mes cris. Je sais que j’ai piaillé. Que j’ai
gigoté. Mais j’étais fière de garder la position. Mes mains étaient crispées
sur les accoudoirs, mais pas une seule fois je n’ai tenté de me protéger les
fesses. Pas une seule fois je ne me suis relevée. »
Et, soudain, Hélène sent le rouge lui monter aux joues. Une
femme qu’elle ne connaissait jusque là que comme une maman d’élève est entrain
de lui raconter comment elle a été fessée au martinet, comment elle a
gémit sous les coups de martinet et même
crié de douleur. Et elle sent qu’elle est entrain, elle, de mouiller sa petite
culotte ! Elle en a honte, mais elle ne peut se le cacher, imaginer cette
femme entrain de crier sous les coups de martinet l’excite ! Elle parvient cependant à cacher son trouble,
et renonce à interroger plus avant celle qui est devenue de fait sa copine, de
peur qu’elle ne devine à quel point son récit l’excite. De son côté, arrivée à
ce point de ce qui ressemble à une confession, ou tout au moins à une
révélation, Karine s’interrompt. Peut -être prend-elle conscience de ce qu’elle
vient de révéler de son intimité. Elle aussi de trouble un moment, se mord les
lèvres, évite le regard direct de l’institutrice, puis se lève en disant, d’une
voix qu’elle cherche à rendre assurée :
« Bien
… je pense que ...que nous pouvons en rester là pour aujourd’hui
….madame ? »
Hélène comprend qu’il lui faut elle aussi reprendre une
attitude plus conforme à leurs situations respectives. Elle acquiesce d’un
mouvement de tête, mais ajoute cependant :
Bien sûr,
bien sûr … le … le malentendu est dissipé… mais ...je pense que nous pouvons
nous tutoyer, n’est ce pas, Karine »
L’une et l’autre comprennent, sans qu’il soit besoin de
l’expliquer, que s’il convient qu’elles reprennent leurs positions
d’institutrice pour l’une et de maman d’élève pour l’autre, rien ne pourra
redevenir complètement comme « avant » entre elles. Elles sont
conscientes qu’elles partagent maintenant un secret que ni l’une ni l’autre n’a
jamais partagé avec personne d’autre. Elles savent qu’elles sont toutes deux
des épouses fessées, que l’une et l’autre sont régulièrement déculottées par
leurs époux. Et surtout elles savent que l’une comme l’autre non seulement
l’acceptent, mais, au fond font plus que s’en accommoder. Bien sûr, Karine n’a
révélé la chose que parce qu’elle y a été acculée par le cours de la
conversation avec l’institutrice, mais, après tout, rien ne l’obligeait à donner
autant de détails, autant de précisions. Et Hélène a bien compris que, si
l’aveu lui a été difficile, il s’est finalement transformé progressivement en
une sorte de revendication. Oui elle a « avoué », mais elle en est
arrivée à faire plus qu’assumer sa situation. Bien sûr, dans un premier temps,
la honte l’a submergée, jusqu’à provoquer des larmes qui n’étaient pas feintes.
Mais une fois que son interlocutrice lui a eu révélé qu’elle aussi connaissait
la fessée conjugale, elle a presque revendiquée le fait d’être une épouse
fessée. Du reste, elle n’a pas hésité à proclamer sa fierté de l’être. Quant à
Hélène, elle est bien consciente qu’elle aurait pu entendre les explications de
la maman de son élève, la rassurer, et en rester là. Or, alors que rien ne l’y
obligeait, elle lui a révélé, sans la moindre honte elle non plus, être elle
aussi une épouse fessée. Elles savent donc toutes les deux qu’elles partagent
maintenant ce qui n’est ps seulement un secret. Karine n’hésite donc pas à
accepter la proposition d’Hélène :
« Bien
sûr, Hélène, je te remercie de … de ton ouverture d’esprit, et de ta franchise.
Tu sais …ça m’a fait beaucoup de bien. Pas seulement de savoir que toi aussi …
mais surtout de pouvoir partager avec toi. »
« Mais,
c’est moi qui te remercie, Karine, ou plutôt qui te félicite de ta loyauté
envers ton mari. Finalement, avec toi, j’ai compris qu’il n’y a pas a avoir
honte de ce que nous sommes, de ce que nous vivons, toi et moi ... »
« Certainement
pas ! Tu sais, au fond, mais il n’y a sûrement que celles qui … enfin qui
sont comme nous deux, qui peuvent le comprendre, il me semble au contraire que
nous pouvons en être fières. »
Les deux jeunes femmes s’embrassent, puis se quittent après
que Karine ai murmuré à l’oreille de l’institutrice :
« Je
te souhaite le meilleur, ma chérie … je te souhaite de continuer à découvrir
notre monde ... »
Hélène n’a pas demandé à Karine ce qu’elle voulait dire par
là. Elle est rentrée chez elle, les jambes un peu en coton, et l’esprit
troublé. Quand elle se réfugie dans sa chambre, elle vérifie ce qu’elle avait
ressenti lors de sa conversation : sa petite culotte est moite, et même
trempée. Elle ne peut le nier : les aveux de sa copine l’ont fait mouiller
comme rarement. Quand elle porte, selon un geste qui lui est habituel, la
petite culotte à son nez, elle perçoit la fragrance chaude et épicée qui ne
peut la tromper. Et, en même temps, elle sent que les bouts de ses seins sont
tellement tendus qu’ le frottement sur son soutien gorge en est presque
douloureux. Elle arrache ses vêtements
plus qu’elle ne les retires, et elle se roule en position fœtale sur son lit,
les cuisses serrées, les yeux fermés. Les images surgissent, comme sur un
écran. Des images de fesses rougies, de derrière zébrés de marques violacées,
de lanières qui volent … Elle se retourne et s’allonge sur le ventre, relevant
les hanches pour glisser sa main droite sur son bas – ventre et faisant pointer
son derrière, comme si elle le présentait pour une fessée. Dés que ses doigts se
crispent sur son minou, la vague de la jouissance naît au creux de son ventre.
Elle gonfle, s’amplifie, l’emplit. Puis elle déferle, impérieuse, indomptable,
tandis qu’Hélène remue presque frénétiquement ses doigts dans sa chatte
dégoulinante. Le torrent du plaisir jaillit. Son minou se crispe, baille.
Hélène, les eux clos, la mâchoire serrée, fait pénétrer plus profondément son
index et son majeur dans son sexe, et titille son petit trou du gras du pouce,
avant de le faire lui aussi forcer l’anneau.
Quand le pouce pénètre profondément dans son petit trou, une douleur
fulgurante explose. Mais, loin de renoncer, elle accentue au contraire les
pénétrations, dans sa chatte comme dans son cul. Les mots que prononce son
homme quand il la prend en levrette en la tenant par les hanches lui
reviennent : « je vais te défoncer, je vais te
démonter ! » Et elle jouit follement, avec, encore et toujours,
ces images de derrière flagellé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire