jeudi 17 mai 2018

Du "panpan cucu" à la D/s


Du « panpan cucu » à la D/s
Etapes d’un parcours


Pratiques conjugales et fanstasmes.

Pendant presque quatre décennies, IL avait pratiqué le « panpan cucu » conjugal gentillet. De petites – ou de grosses – fessées en formes de préliminaires amoureux. Même s’ils avaient pimentés ceux-ci de jeux bien innocents. Des prétextes, compris comme tels par tous les deux, pour justifier les fessée ; l’achat de martinets ; quelques photos suggestives ; et aussi l’introduction d’une sorte de rituel lors de leurs sorties en amoureux, celui d’imposer à l’Epouse d’aller retirer sa culotte au cours du repas. Tout cela restait très éloigné des pratiques « SM » qui lui semblaient un monde qui ne pourrait en aucun cas être le leur, même si, au cours de leurs ébats conjugaux, elle ne refusait pas que, parfois, il lui pince les bouts des seins jusqu’à la limite de la douleur. Mais la fessée constituait aussi le cœur de sa vie fantasmatique. L’achat de revues traitant de ce sujet  - le fameux « Union », revue emblématique des années 70,  puis la consultation de sites sur le « Minitel », ancêtre de l’Internet. Des échanges télématiques, des conversations téléphoniques, toujours centrées sur ce thème récurent. Bien sûr l’arrivée d’Internet dans leur foyer donna une autre ampleur à ces pérégrinations fantasmatiques. IL y découvrit, un peu étonné que ce fantasme était plus répandu qu’il ne le croyait. Il y retrouva une correspondante de naguère,  il noua de nouvelles relations virtuelles, mais surtout, et ce fut le basculement fondamental, l’une de ses correspondantes lui permit de passer du virtuel au réel.

Passage à l’acte

Au cours des années, il avait écrit, et parfois publié sur des sites, des récits fantasmatiques. Il lui en envoya un, un peu comme on lance une bouteille à la mer, persuadé qu’elle se perdra à jamais, mais avec l’espoir que rien n’est impossible. Et, en effet, elle ne rejeta mas la bouteille, mais en discuta le contenu, admettant donc qu’au moins une partie était réalisable. Ils convinrent d’une rencontre, à laquelle il se rendit sans être vraiment persuadé qu’elle y serait. Et pourtant, le jour dit, elle y était. Dans son récit imaginaire, une femme rencontrait un « Monsieur » inconnu dans un café, et, sur son injonction, elle retirait sa culotte sans quitter la table. Avait-il vraiment imaginé que cette inconnue au pseudo fruitier passerait vraiment à l’acte ? Elle le fit pourtant, et il eut, sur le moment, le sentiment qu’elle le faisait avec un aplomb qui le sidéra, sans comprendre que c’était pour elle aussi une première, et une épreuve. Comme le fut aussi, même s’il ne le comprit qu’ultérieurement, la suite de la concrétisation du récit. Dans celui-ci, la dame relevait sa jupe dans un parc public, exhibant ainsi ses fesses sans savoir qi d’autres que celui qui lui en avait donné l’ordre les voyait. Le moment venu, il convint que ce n’était pas vraiment réalisable. Pourtant, improvisant comme dans un rêve, il put, dans ce parc public, passer la main sous la jupe, découvrir un derrière rond et velouté, et même le claquer autant que l’ampleur de la jupe le lui permettait. Et surtout, il lui donna l’instruction de remette sa  culotte sur place. Ainsi dut-elle relever sa jupe au dessus de sa taille pour enfiler la culotte, mettant ainsi au jour son bas ventre. Il s’en réjouit, mais il ne fut pas le seul, puisqu’un quidam assis à seulement quelques mètres ne perdit pas une miette du spectacle qu’elle lui offrait ainsi.

Basculement

Avant de se quitter, ils s’embrassèrent, au milieu de ce square. Une nouvelle fois, il put caresser les fesses, et glisser un doigt pour constater l’humidité de l’intimité de la dame, et même l’introduire furtivement dans l’autre petit trou, sans savoir, à cet instant, que c’était pourtant, pour elle une épreuve. Mais surtout, il glissa la main sur la poitrine et, d’instinct, il pinça fortement le téton d’un sein. Et ce fut, pour lui en tout cas la révélation. Un éclat dans les yeux de sa victime, et tout bascula. Il ne pouvait ignorer qu’il lui avait fait mal. Mais cette brillance furtive dans son regard lui ouvrit un monde nouveau. Au cours de leurs rencontres ultérieures, la fessée, sévère, resta le cœur de celles-ci. Mais ils y introduisirent d’autres pratiques. La « mise au coin », les mains sur la tête, le simulacre d’exhibition, les yeux bandés, et les « tortures » - même s’il avait du mal à admettre le mot tout en les pratiquant sans vergogne - des seins. D’une certaine manière, IL avait basculé dans les pratiques « SM » avant de l’admettre en son for intérieur.

Paradoxe

Paradoxalement, il avait presque du mal à s’avouer à lui-même ce basculement. A admettre qu’en effet, et en contradiction avec ce qu’il pensait de lui-même, il prenait du plaisir non pas à simuler ces pratiques, mais bien à les réaliser. Du plaisir à la faire souffrir. Du plaisir à la pousser plus loin ; à la voir gigoter sous le martinet cinglant, ou sous les coups d’une brosse appliqués sur ses fesses ; à l’entendre parfois gémir ; à voir les larmes perler à ses yeux ; à découvrir un derrière ou un sein marqué. Il ne pouvait pourtant pas se le cacher, il ressentait ce plaisir qu’il ne pouvait ignorer être de l’ordre du sadisme. Mais surtout, il découvrait que la douleur physique n’est qu’un élément, certes incontournable mais pour autant pas unique, de leur relation. Et que c’est bien la sentir « soumise », physiquement mais peut-être surtout psychiquement, qui le faisait découvrir cette part de lui-même qu’il avait eu du mal à assumer. Lui qui est un « tintinophile »il a le sentiment que, comme pour Milou dans les albums d’Hergé, deux lutins s’opposent dans son esprit. Un ange qui le rappelle aux conventions, à ses principes humanistes et même féministes, au respect scrupuleux de la dignité humaine ; et un diable qui le pousse à se complaire dans la soumission de sa partenaire, dans son obéissance, dans les punitions qu’il lui inflige.

Révélations

Ainsi la fessée, qui était le cœur de ses fantasmes, agit-elle aussi comme une révélation. Le « connais-toi toi-même » de Socrate, ou une forme de psychothérapie. Il découvre que chaque étape qu’ils franchissent ensemble les mène plus loin dans ce monde qui lui était inconnu. Mais il comprend surtout le paradoxe essentiel. Plus il s’assume dans son rôle de « dominant », plus elle se conforme aux règles que doit respecter la « soumise » et plus c’est elle qui mène le jeu, qui en décide le règles, même et surtout quand elle se plie à celles qu’il impose. Il sait aussi que tout cela est de l’ordre du « jeu », mais du jeu comme le vivent les enfants, un jeu « pour de vrai » Dont les règles ne sont jamais immuables, toujours en évolution, toujours évoluant le long d’une frontière dont la ligne varie sans cesse, au gré de leurs échanges, au gré de leurs besoins, au gré de leurs envies.

Et le sien ?

IL a tenté cet exercice d’introspection. IL l’a incité à en faire de même. Elle le fait, douloureusement parfois. IL est conscient qu’IL lui appartient aussi de l’accompagner dans cette démarche. EN le lui imposant, et en sachant qu’elle y consentira. Ou pas …

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