lundi 24 septembre 2018

Une journée à Paris

Une femme de province passe une curieuse journée à Paris ...
Un texte inspiré par le témoignage d'I.

Une journée particulière à Paris








Station les Halles

Début de journée

Elle sort du métro à la station Les Halles. Un peu perdue dans la foule, cherche le chemin de la sortie vers le forum des Halles. Il est à peine dix heures, et elle a une longue journée devant elle, seule. Son Monsieur ne sera là que demain, et elle est partagée entre la tristesse d’être seule et la colère envers lui.Provocatrice comme elle l’est souvent, elle l’a menacé de « faire des bêtises » durant cette journée seule dans la capitale. En sachant très bien que, demain, il ne manquera pas de l’interroger et de « lui faire tirer les conséquences de son comportement » selon son expression. Qu’elle a traduit immédiatement en « lui flanquer une méga fessée pour lui apprendre à être sage même quand elle est seule » De toutes manières, elle sait que, même si elle était en effet sage comme une image, le seul fait de l’avoir menacé, d’avoir envisagé l’hypothèse de « bêtises » lui vaudrait quand même une raclée carabinée. En ce domaine, son Monsieur n’est jamais à court d’idée et de motifs pour la fesser. Mais recevoir une fessée pour un « vrai » motif est, à ses yeux – ou plutôt à ses fesses comme dirait Monsieur – une sensation différente de la fessée reçue pour le seul plaisir de celui qui l’applique. Aussi, elle ne se fait aucune illusion, quoi qu’elle fasse durant cette journée, elle passera, demain, un long moment sur les genoux de son Monsieur. Et la seule perspective des reproches qu’il lui adressera pour justifier de la volée de claques que prendra son derrière suffit à faire naître, au creux de son ventre, cette crispation qu’elle connaît bien. A la fois la peur -réelle- parce que son Monsieur ne fait jamais semblant et que ces fessées lui mettent les fesses en feu, et excitation qui se traduit immanquablement par cette humidité qui suinte du plus secret d’elle-même.

Visions

Elle s’engage dans le grand escalier mécanique qui monte vers le soleil. Quand elle lève le regard, elle découvre les jambes des voyageurs qui la précèdent. Et elle constate avec un sourire qu’elle a une vue assez coquine sur les jambes d’une fille court vêtue qui se tient à quelques marches d’elle. Bien que la vue soit gênée par les jambes d’autres voyageurs, elle peut voir les jambes fuselées, les mollets ronds, mais aussi l’arrière de cuisses musculeuses. Et immédiatement, elle se pose la question : cette fille aux longues jambes, que porte-t-elle sous sa robe qui virevolte au gré du courant d’air qui saisit les passagers quand l’escalier débouche sur l’esplanade battue par le vent du matin ? Bien entendu, la robe ne s’envole pas suffisamment pour qu’elle puisse le savoir, mais l’image de Marylin sur sa bouche de métro s’impose à son esprit et la fait sourire. En même temps, elle a a alors bien conscience qu’avec sa jupe courte, elle offre elle aussi généreusement la vue sur jambes à celles et ceux qui sont derrière elle. En tournant la tête vers l’arrière, elle croise furtivement le regard d’un homme en costume, la tête levée et un sourire carnassier sur les lèvres. Un frisson de plaisir pervers lui parcourt les reins. Oh, bien sûr, rien n’indique que le regard de ce quidam ait été se perdre sur ses jambes, et son sourire a peut-être de toutes autres raisons. Mais elle est bien certaine pourtant que ses yeux pétillaient. Alors, subitement, elle décide de jouer.
Le monsieur veut voir, eh bien donnons lui à voir ! Et elle se penche comme pour mieux fouiller dans son grand sac de toile. Elle sait qu’ainsi sa jupe va se relever un peu, découvrant plus largement l’arrière de ses cuisses sans que, pour autant, quiconque puisse s’insurger de ce mouvement en avant bien innocent. Quand elle se redresse, à quelques mètres du haut de l’escalier, elle ne peut résister à l’envie de se retourner une nouvelle fois et, de nouveau, croise le regard de l’inconnu. Cette fois, elle en est sûre, il avait bel et bien les yeux dardés sur elle.

Un voyeur


Elle sort sur la place inondée de soleil et cligne un peu des yeux dans la lumière crue qui contraste avec l’ambiance grisâtre de la station de métro. Pour trouver son chemin, elle sort son téléphone portable, mais le reflet l’empêche de voir l’icône de « google map » dont elle a besoin. Elle se dirige alors vers un muret à l’ombre et s’y assoit. Une fois qu’elle s’est connectée sur le site recherché, elle indique sa destination : «rue Pierre Lescot ». Avant qu’elle parte pour Paris, son Monsieur lui a dit qu’un jour il lui donnerait rendez-vous dans un bistro de cette rue. Il avait ajouté en riant : « Je n’aurai pas besoin de t’indiquer l’établissement, je suis sûr qu’une fois dans la rue tu le trouveras toute seule ». Ce qui lui a donné l’envie de découvrir ce lieu et d’éventer ainsi la surprise qu’il semble vouloir lui concocter. . Et puisque Monsieur n’est pas disponible aujourd’hui, et bien tant pis lui, elle ira musarder seule dans cette rue où, semble-t-il, il a ses habitudes. Avant de se relever, elle lève machinalement les yeux. A quelques mètres d’elle, l’homme de l’escalier s’est, lui aussi, assis sur un banc et semble consulter fébrilement son téléphone portable. Mais elle remarque qu’il tient celui-ci à hauteur de son visage. Pas de doute, l’homme n’est pas entrain de consulter un site, il est bel et bien entrain d’utiliser la fonction appareil photo ! En un clin d’œil sa décision est prise. Si ce monsieur veut jouer les voyeurs et en garder des souvenirs, ne le décevons pas. Tranquillement, elle fait mine de continuer à lire l’écran mais, en même temps, elle croise les jambes, découvrant ainsi de nouveau ses cuisses. Puis, les yeux toujours baissés vers l’écran, elle décroise les jambes et, comme par inadvertance, les écarte largement. Si l’homme cherche à découvrir sa petite culotte, il ne devrait pas être déçu ! Et comme il serait dommage qu’il découvre le recto sans faire de même pour le verso, elle fait mine de laisser malencontreusement tomber son téléphone derrière le muret. Pour le récupérer, il lui faut se pencher par dessus . Elle sent presque physiquement le regard de l’inconnu se fixer sur le haut de ses cuisses et sur les fesses moulées dans la petite culotte jaune paille. Une fois le téléphone récupéré, elle suit le chemin indiqué par la carte, sans se retourner.

Rue Rambuteau

Provocation

Elle s’est donnée à elle-même un défi : elle ne se retournera pas avant d’être arrivée rue Rambuteau. Ce n’est qu’alors qu’elle cherchera à voir si l’inconnu à laisser tomber l’affaire ou s’il l’a suivie. Elle respecte l’engagement pris envers elle-même, et quand elle tourne dans la rue Rambuteau, elle pratique comme elle l’a vu si souvent dans des films policiers. Elle traverse brusquement la rue, provoquant un coup de klaxon furieux d’un automobiliste qui l’interpelle d’un « tu vois pas clair, pétasse ! » bien parisien auquel elle répond par un doigt haut levé, certes peu délicat mais pour le moins expressif. Et arrivé sur l’autre trottoir, elle constate avec un petit sentiment de victoire que l’inconnu l’a bien suivie. Elle ne croise pas son regard, mais, mutine, elle tourne sur elle-même, sachant très bien qu’ainsi sa jupe vole autours de ses reins et permet ainsi au quidam de découvrir une nouvelle fois ses jambes. Puis elle repart d’un pas léger, un sourire aux lèvres, et s’amusant à dévisager les hommes qu’elle croise. Plusieurs d’entre eux, répondent à son sourire et se retournent après l’avoir croisée Il est vrai qu’il faudrait être ou mal voyant ou fort indifférent à la beauté féminine pour ne pas remarquer ce regard fier, ce décolleté largement ouvert, et surtout ces tétons qui pointent insolemment sous le chemisier. Par contre, elle ne peut pas ne pas remarquer les regards courroucés de femmes croisées et qui, sûrement inconsciemment, ont flairé en elle une concurrente.
Elle n’a plus besoin de se retourner, elle est sûre que l’inconnu de la station des Halles continue à la suivre. Et ce petit jeu fait naître une délicieuse tension en elle. Elle sent les pointes de ses seins durcir, et donc devenir encore plus visibles. Et un délicieux picotement au creux de ses reins et dans sa chatte.

Paix des ménages.

Ce n’est pas la première fois qu’elle joue ainsi, seule, à planter son regard pétillant dans les yeux des mâles qu’elle croise. Avec ce sentiment de victoire quand elle constate que leurs regards se font subitement plus brillants, et la déshabillent sans vergogne. Presque à chaque fois, elle sait, sans même avoir besoin de se retourner pour le vérifier, que les hommes qu’elle vient de croiser vont se retourner pour la découvrir de dos. Ou plus explicitement pour mieux mater son cul. Il lui sufffit alors d’accentuer un peu son balancement des reins pour le faire danser et attirer les yeux aussi sûrement qu’un pot de miel attire les mouches. Perversement, elle se réjouit plus encore quand l’homme qu’elle croise est accompagné d’une femme. Par une sorte d’instinct ancestral, celles-ci ne sont pas dupes. Quels que soient les efforts des mecs pour faire comme si de rien n’était, leurs compagnes ressentent presque physiquement l’attrait de la concurrente. Elle est persuadée que ces femmes ne vont pas manquer de tancer leurs compagnons pour ces regards défendus. Il y aura de l’orage dans l’air dans les ménages, et elle s’en réjouit perversement. En imaginant l’homme qui nie l’évidence, qui affirme contre toute évidence « ne même pas avoir remarqué » accentuant encore la colère et la jalousie de sa compagne. Dans le meilleur des cas le monsieur passera la nuit suivant « à l’hôtel du cul tourné », voire sur le canapé. A moins que l’épouse ait instauré d’autres moyens de rétorsion pour punir les infidélités, même seulement virtuelles, de leurs époux. Peut-être – et l’idée fait vibrer quelque chose au creux de son sexe – certains de ces messieurs aux yeux trop mobiles passeront-ils sur les genoux de leurs épouses pour une fessée sensée leur faire passer l’envie de liasser leurs yeux traîner ? A moins qu’à l’inverse, les habitudes familiales amènent l’époux à ne pas accepter les reproches de madame, et que se soit elle qui passe sur les genoux de son mari. En tout état de cause, l’idée qu’elle puisse ainsi provoquer ce qu’elle subit de son plein gré la réjouit.
Rue Pierre Lescot
L’enseigne
Quand elle arrive rue Pierre Lescot, elle constate que la rue est presque une place, bordée de restaurants. L’envie de faire pipi, et la soif, la décident à se précipiter vers la première terrasse qui s’offre à elle. Mais ce n’est qu’une fois assise qu’elle se souvient de la remarque de son Monsieur. En commandant son verre de vin blanc elle remarque à peine le nom du bistro : « Le père tranquille » Elle a juste un sourire en se disant que son Monsieur ne serait sûrement pas si tranquille s’il la voyait ainsi siroter un verre de vin en plein après-midi. Mais alors qu’elle se lève pour aller aux toilettes elle éclate de rire en découvrant l’enseigne de l’établissement de l’autre côté de la rue : « Le Père fouettard » En effet, elle aurait deviné sans peine elle-même dans quel café il lui aurait donné rendez-vous. Elle reconnaît bien là l’humour caustique de son Monsieur. Bien sûr, cela la fait rire, mais elle sait aussi que le choix d’un tel nom constitue à ses yeux – à lui – et donc pour ses fesses – à elle – une sorte de message subliminal. Certes, au débuts de leurs échanges, il s’était présenté comme un passionné de la fessée, du « panpan cucu » familial, en l’occurrence familial et conjugal. Mais, dés leur première rencontre, il ne s’était pas contenté de sa main pour fustiger ses fesses. Et elle avait subit à la fois le cinglant martinet et l’impact mordant de la brosse à cheveux maniée avec force et vigueur par son Monsieur. Celui-ci n’était donc pas seulement adepte de la fessée manuelle, celle qui fait rougir si facilement les fesses. Il aimait aussi, peut-être son côté professoral, aire découvrir à ses victimes consentantes d’autres ressentis. Certes, en passionné des fesses féminines, c’es sur cette partie de son individus qu’il avait concentré l’essentiel des mauvais traitements qu’il lui avait fait subir. Mais il n’avait pas tardé à ouvrir la mallette das laquelle était rangés les autres instruments qu’il avait utilisé sur son derrière et sur ses cuisses, lui faisant découvrir combien la peau de celles-ci était plus fragile quand elle recevait les lanières mordantes ou le dos brutal de la brosse. Si elle avait plus ou moins deviné à l’avance qu’il ne viendrait pas les mains vides, elle avait cependant frémît en découvrant dans cette fameuse mallette un bandeau noir pour les yeux et surtout des pinces à linge. Ce n’avait donc été, même s’il affectait de la prendre pour une novice, seulement une séance claquante pour son postérieur, mais bel et bien une entrée sans préavis dans un monde plus explicitement masochiste, puisque les dites pinces n’avaient pas tardé à mordre sévèrement ses tétons. Elle ne se fait donc aucune illusion, lors de leurs rochaines rencontres, son Monsieur aura à cœur de lui faire découvrir d’autres sensations, et donc d’autres instruments. La seule évocation du fouet à travers l’enseigne de l’établissement d’en face la fait frisonner. Les images d’une femme nue, les yeux bandés, installée dans la position que son Monsieur lui a indiqué par une photo, à genoux, les cuisses écartées, les mains sur la tête, attendant avec terreur d’être flagellée s’imposent à elle. Pourtant le nom inquiétant de l’établissement l’attire comme un aimant.

Pipi

Elle laisse quelques pièces de monnaie sur la table et, immédiatement, elle traverse la place pour s’installer sur l’autre terrasse. Le pare soleil qui protège celle-ci est sans ambiguïté. Divers instruments contondants y sont représentés, ne laissant aucun doute sur le sens du nom de l’établissement. Bien sûr, il s’agit aussi d’instruments culinaires, une cuillère en bois, une sorte de palette, mais il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que ceux-ci ne demandent qu’à être détournés de leur utilisation initiale, et que le fouet n’est pas seulement l’ustensile nécessaire à faire monter les œufs en neige. Le garçon de café qui vient prendre sa commande doit la prendre pour une demi folle quand elle a de la peine à réprimer son fou rire pour demander un autre verre de blanc en se disant in-petto que son Monsieur aurait ainsi une deuxième raison d’être fâché. Elle n’attend pas que le verre lui soit apporté pour aller aux toilettes. Quand elle est assise sur la cuvette, elle soupire du bonheur de se soulager enfin, tout en pensant à ce jeu pervers que lui impose son Monsieur quand il exige d’elle qu’elle fasse son pipi alors qu’il la regarde avec son sourire satisfait. Autre marque de la perversité de son Monsieur qui la ramène ainsi au statu de petite fille, de gamine, de pisseuse. Épreuve finalement peut-être plus difficile pour elle que la fessée et les autres tourments physiques qu’elle avait eu à subir. Toujours pédagogue, son Monsieur lui avait pourtant expliqué qu’à ses yeux, il ne s’agissait nullement de l’humilier ou de la rabaisser, mais seulement de lui faire respecter une règle, aussi inconvenante soit elle. Du reste, l’interdiction édictée par son Monsieur de faire pipi dans les deux heures qui précédaient leur rencontre n’avait pas d’autre objectif.

Un numéro

Quand elle rejoint sa table, elle découvre, à côté du verre et de la soucoupe de la note, un carton comme ceux que les serveurs mettent sous les verres de bière, avec, inscrit au stylo bille, un numéro de téléphone. Comment ce carton est-il arrivé là ? Est-ce le serveur qui l’a déposé ? Elle pense un instant le lui demander, mais elle n’ose pas. Elle tient le morceau de carton dans sa main, le tourne et le retourne. Que signifie ce numéro griffonné ?Elle lève les yeux, scrute la terrasse, la rue, mais elle ne voit personne qui la regarde. En tout cas, son inconnu a disparu. La découverte du bistro au nom si particulier lui a fait oublier de s’enquérir de sa présence. Nerveusement, elle lève les épaules et se morigène elle-même. Est-elle bête ! Après tout elle se fait sûrement un film, le carton était peut-être sur la table avant son arrivée, seulement elle ne l’avait pas remarqué. C’est tout simplement un consommateur qui a ainsi noté à la hâte un numéro. Tant pis pour lui – ou pour elle- si il a été oublié, cela ne la concerne pas. Mais non, elle en est sûre, la table était vide quand elle s’y est assise. Elle ne peut s’empêcher de lire et de relire cette série de chiffres qui lui semble la narguer.


Écarte !

Dialogue

Alors, brusquement, comme on se jette à l’eau, Isa saisi son propre téléphone, compose le numéro inscrit sur le carton et envoit un SMS :
?
Nerveusement, elle finit son verre et s’apprête à partir, comme si elle devait s’enfuir. Mais au moment où elle va se lever, le tintement du téléphone annonce l’arrivée d’un message :
Tu as fait le bon choix !
Un choix ? Quel choix ? Qui lui répond ainsi sans même ni se présenter ni lui demander qui est elle est ? Et que répondre d’autre qu’un nouveau :
??
Presque aussitôt le même tintement et elle découvre cette fois une photo. La sienne ! Ou plus exactement celle de ses jambes. Aucun doute, elle a été prise tout à l’heure, à la sortie de la station de métro. Elle sent le rouge lui monter au front. Ce qu’elle avait soupçonné est donc vrai. L’inconnu dont elle avait croisé le regard jouait bien les voyeurs. Heureusement, on ne voit pas son visage. Et bien que les jambes soient plus écartées que la décence le voudrait, on ne distingue, finalement, que des genoux et une jupette un peu courte. Elle hésite. Que faire ? Il n’y a rien à répondre. Un inconnu, pervers, s’est amusé à la prendre en photo puis à la suivre. Sans qu’elle comprenne comment il s’y est pris, il est parvenu à lui indiquer son numéro de téléphone. Et elle, bécasse, en lui envoyant son « ? » elle lui a communiqué le sien. Elle frisonne. Elle a donné, et malgré la vraie peur qui la saisit l’expression qui lui vient à l’esprit la fait sourire « des verges pour se faire battre » Que va faire cet inconnu, ce pervers ? Va-t-il la harceler?A-t-il les moyens de découvrir à qui appartient ce numéro ? Elle se rend bien compte qu’elle a été inconséquente et imprudente. Et, immédiatement, l’idée lui vient que si son Monsieur le savait, ses fesses en paieraient sans nul doute le prix. Une telle inconséquence lui vaudrait à coup sûr – c’est le mot qui convient – une fessée magistrale. Une fessée « XXL » comme le dit son Monsieur. Sans nul doute le martinet et peut-être la brosse à cheveux seraient de sortie. Et elle n’en serait pas quitte sans un long et humiliant séjour au coin, les fesses rouges exposées au regard narquois de Monsieur. Mais elle hausse les épaules, son Monsieur n’en saura rien ! Après tout tant pis pour lui. Il n’avait qu’à pas la laisser seule, à la merci du premier monsieur qui passe ! Son Monsieur à elle n’avait qu’à respecter son devoir : être avec elle. Après tout, comme le disent les enfants « qui va à la chasse perd sa place » C’est aussi sa faute si elle est tombée sur un autre chasseur, qui, lui, est bien présent, même s’il reste invisible.

Un ordre

Elle en est là de ses réflexions quand un nouveau message s’annonce. Une phrase courte mais explicite. Ni une question, ni une constatation mais bel et bien un ordre  :
Écarte plus !
Qui, bien sûr, la déconcerte pour le moins ! Comment réagir à un tel culot ? Curieusement, ce n’est qu’après quelques secondes qu’elle comprend que cet ordre suppose que celui qui lui adresse est en mesure de la voir. Pourtant, elle a beau surveiller les alentours, les terrasses des autres restaurants, les passants sur la place, aucune trace de son voyeur de tout à l’heure. Peut-être bluffe-t-il ? La meilleure réponse ne serait-elle pas … de couper court, de se lever et de partir. Il serait alors bien temps de voir si le quidam ressurgissait et, éventuellement, de lui dire sa façon de penser. A condition … d’être sûre de ce qu’elle pense ! Oui, elle est offusquée qu’un inconnu, que seul le hasard a mis sur son chemin, se permette de lui « parler » sur ce ton. Mais en même temps, c’est justement ce ton qui la trouble. Cet ordre bref, implacable, sûr de lui. C’est bien ce qui la fait frémir, mais aussi craquer quand son Monsieur l’emploi à son égard. D’ailleurs, les mots même du message, cet « écarte plus ! » ce sont exactement les mots qu’utilise son Monsieur quand il a décidé qu’elle devait abandonner toute réserve, toute pudeur, et s’exhiber impudiquement devant lui. « Montre tes seins !, Présente ton cul ! Écarte, mieux que cela ! Ouvre bien ton cul ! Montre moi ton petit trou ! » Ces ordres irrévérencieux, presque grossiers ; ces mots si déplacés dans la bouche de ce monsieur bien élevé ; ces termes qui devraient la choquer, l’outrager, l’amener à rompre toute relation avec un personnage capable d’un tel vocabulaire ; ce sont justement eux qui la font fondre, se ratatiner, et obéir. Elle, si fière, si chatouilleuse sur le respect auquel elle estime – à juste titre – avoir droit, non seulement elle les accepte, mais même elle les reçoit comme une forme pour le moins contradictoire peut-être, d’hommage. Et voilà qu’un inconnu qu’elle a à peine entrevu, et qui ne l’a croisée que de loin finalement, qui ne sait rien d’elle comme elle ne sait rien de lui, utilise, fusse par messagerie interposée, le même langage, les mêmes mots, le même ton sans réplique. Alors, même si elle sait bien que la seule chose raisonnable à faire serait de rompre cet échange sulfureux ; son côté incapable de renoncer à un « chiche » et surtout sa curiosité et sa tendance à la provocation l’en dissuadent. Nerveusement, elle vide son verre d’un trait, puis tape, sans vraiment réfléchir, presque instinctivement, une réponse qui n’en est pas vraiment une :
Pourquoi ?
La réponse arrive dans les secondes qui suivent :
Pour que je puisse voir ta culotte.

Soliloque

Ben oui ! A quelle réponse pouvait elle s’attendre ? Un homme, visiblement voyeur et passablement coquin, lui demande – ou plus exactement lui ordonne – d’écarter les jambes alors qu’elle porte une jupe qui découvre déjà largement ses cuisses, et elle, comme une enfant de Marie demande ingénument « pourquoi ? » S’attendait-elle à ce qu’il s’inquiète de la température ambiante ? Un vieux – enfin pas si vieux, pas aussi vieux que son Monsieur – lui intime l’ordre d’écarter les cuisses, après qu’il se soit déjà régalé en les photographiant, et elle s’étonnerait qu’il veuille mieux voir sa culotte ? Depuis des siècles peut-être, les garçons rêvent de voir sous les jupes des filles, et cette envie irrépressible perdure chez beaucoup d’hommes, peut-elle s’en étonner ? Ben oui, il te demande de montrer ta chatte, et alors ? Ne fait pas l’étonnée ni la mijaurée. Tu as fait le choix de l’appeler, tu as accepté d’entrer dans ce dialogue à distance. Tout à l’heure, c’est tout à fait consciemment que tu lui a permis de découvrir ce qu’il a photographié. Et maintenant tu t’étonnerais qu’il veuille voir plus et plus haut ? Tu te gendarmerais qu’il te parle comme à une fille des rues, voire comme à une pute ? Il faut savoir ce que tu veux ma vieille ! Arrête de jouer l’innocente. Tu sais bien à quoi tu t’engages quand tu entres dans ce genre de dialogues. L’expérience avec ton Monsieur aura au moins eu cette vertu. Là aussi, cela avait commencé pour toi comme un jeu sans conséquences, comme une plaisanterie. Un correspondant, que tu ne connaissais que par son pseudo sur un site de cul, t’avait fait part de sa passion pour le « panpan cucu » Là aussi, tu aurais pu ne pas répondre, et le laisser à ses fantasmes. Mais tu as mis le doigt dans l’engrenage. De provocations – de ta part – en menaces de fessées – de la sienne – tu t’es retrouvée un jour sur un banal parking d’hôtel, tremblante, affolée, à attendre qu’un inconnu vienne garer sa voiture prés de la tienne et t’emmène dans une chambre anonyme pour te demander tout à trac « Tu sais pourquoi tu es là ? » Et malgré ta peur, malgré ta fierté, malgré tes réserves, malgré tes grand principes, tu as bel et bien répondu ce qu’il attendait de toi : « Pour recevoir une fessée, Monsieur ». Dés lors, tu ne pouvais plus t’offusquer qu’il passe à l’acte et qu’il t’allonge au travers de ses genoux pour te coller une raclée en bonne et due forme. Du reste, tu sais bien que tu avais déjà accepté par le seul fait de ta présence. Et plus encore quand tu avais respecté, à la lettre, sa consigne de ne pas faire pipi dans les deux heures qui précédaient votre rencontre. Il n’était plus temps de jouer les vertus outragées quand il t’a ordonné de faire pipi sans fermer la porte, sous son regard goguenard. Alors, cesse de te cacher les yeux. Tu en es au même point aujourd’hui. Tu peux couper ton téléphone, abandonner ce pervers inconnu à ses délires. Mais si tu réponds, si tu continues le dialogue, tu sais où cela peut te mener. Et tu sais que, quand ton Monsieur le saura, la volée que tu prendra n’aura plus rien à voir avec les fameux « panpan cucu » de votre début de dialogue. Tu sais fort bien que tu recevra une volée à faire pipi par terre. A te faire danser sur place, à te faire sautiller, à t’arracher la peau du cul. Tu sais qu’il ta claquera les fesses avec toute sa galerie d’instruments et que ni tes cris ni tes larmes ne le feront renoncer.
Elle
en est pleinement consciente, il est encore temps de renoncer, de reculer, de redevenir une jeune dame, un peu aventurière, mais raisonnable. Mais a-t-elle envie d’être raisonnable ? Avant qu’elle n’ai pu réagir, un autre message arrive, qui la cloue sur place :
Et arrête de boire ! Cul sec, mais slip mouillé, non ?
Suivi d’un « smiley » rigolard.

Retire le !

Exhibition

Cette fois, il n’y a plus de doute, celui qui envoi ces message l’a bel et bien vu vider son verre. Et si la délicatesse n’est visiblement pas son fort, il n’en a pas moins le sens de la formule. Et un sacré culot. Mais, en même temps, elle doit bien convenir qu’il n’a pas tort. L’ordre bref, impératif, et l’idée qu’un inconnu est entrain de la mater et veut en voir plus a bel et bien fait naître cette crispation qui annonce la rosée. Ou, pour parler plus cru, et bien oui, elle mouille sa culotte. . Alors, elle bascule dans le jeu. Cet inconnu la met au défi ? Il va voir ! Il veut voir son slip ? Eh ben on satisfaire les envie de monsieur ! Et, tout en gardant les yeux rivés sur l’écran du téléphone, elle pose les pieds sur la chaise en face de la sienne, comme si elle avait besoin de reposer ses jambes, et, obéissant à l’injonction de l’inconnu, elle lève la jambe droite pour la poser sur le haut du dossier. Ainsi, les jambes bien séparées l’une de l’autre, la jupe remontée très haut sur ses cuisses, elle en est sûre, celui ou celle qui regardera dans sa direction pourra sans le moindre doute découvrir la petite culotte jaune paille qu’elle a enfilée ce matin. Elle jette un coup d’œil circulaire par dessus le téléphone. Personne ne semble avoir remarqué son manège. Même le serveur qui continue à aller et venir entre les tables n’a pas réagi, trop occupé à sa tâche. Pourtant, celui qu’elle appelle in petto « son voyeur », lui, a bien voir puisqu’un nouveau message s’inscrit sur l’écran :
C’est bien … Maintenant tu vas le retirer.
Ben voyons ! Il n’y a qu’à demander ! Il ne doute de rien, celui-là ! Il a envie de voir ton slip, tu le lui montres. Pourquoi n’irait-il pas plus loin ? Il a vu ta culotte, il a vérifié que tu avais une, il veut en voir plus, il te veut la chatte à l’air. Comment pourrais tu faire semblant de t’en étonner ? Aux yeux d’un mec, et qui plus est d’un vicieux, une culotte, n’est ce pas fait juste pour être enlevée ? N’est-ce pas aussi ce que veut régulièrement ton Monsieur  quand vous sortez, toi les fesses nues sous ta jupe, avec la peur au ventre qu’un courant d’air mutin fasse voler ton cotillon ?
Le dialogue intérieur entre la sage et la folle, la raisonnable et la dévergondée se poursuit. Mais, en fait, elle sait déjà, sans se l’avouer clairement, qu’elle va aussi céder à cette injonction. Le vin est tiré, il faut le boire ! Elle a accepté de s’exhiber – il faut appeler les choses par leur nom – il va an vouloir plus, c’est inévitable. Alors, elle renonce à finasser, à négocier, à retarder l’échéance. Elle est au milieu du gué, elle va continuer.

Acceptation

Pour se donner du courage, et aussi pour prendre un peu son temps – et donc pour le faire mariner un peu ! - elle repose les jambes par terre, sous la table, et appelle le garçon pour commander un nouveau verre. Puis, les mains quand même un peu tremblantes, elle signe son son acceptation :
Oui, monsieur, j’y vais.
Spontanément, le terme de « Monsieur », celui-là même qu’elle utilise pour « son » Monsieur, lui est venu sous les doigts. Terme de respect, terme qui la met « à sa place » Comme « son » Monsieur, celui-ci s’adresse à elle en la tutoyant, mais elle utilise le vous pour d’adresser à lui. « Son » Monsieur n’est pas là, un autre se présente. Entrer dans son jeu, c’est, elle le sait pertinemment, apporter sur un plateau un motif de fessée hors norme à son Monsieur. Pas une seconde elle n’envisage de le lui cacher, quoi qu’il arrive. Au contraire, c’est même peut-être parce qu’elle sait qu’elle confessera tout, sans rien nier ni travestir, à son Monsieur, qu’elle s’engage dans ce chemin dangereux. Bordé de ronces, dirait-on. Ou même d’orties, puisqu’elle sait que l’idée d’un jour lui faire connaître la brûlure si caractéristique de cette plante trotte dans la tête de son Monsieur.
Oui, bien sûr, elle va « y aller » Oui, bien sûr, elle va retirer sa culotte. Elle n’a pas le choix. L’ordre est explicite. Il doit être suivi d’effet. Elle va obéir. Elle va se plier à cette injonction. Elle sera cul nu sous sa jupe, exposée. Du reste, dans l’état d’humidité où est déjà son slip, c’est presque une mesure d’hygiène. Car elle mouilles, oui, énormément. Elle sent son sexe qui palpite, qui ruisselle. Oh, cette sensation de source vive au creux de sa chatte ! Ce suintement, ces perles qui naissent et coulent doucement. Cette sensation délicieuse de sentir cette mouille inonder son sexe. Cette peur de la voir couler sur le haut de ses cuisses. Oh ces mots qu’elle entend déjà : « tu as mouillé, coquine ! Tu n’as donc aucune retenue ! Tu sais ce qu’on fait aux sales gamines qui mouillent ainsi ?  Regarde, ta chatte est toute moite, petite salope !» Oh ces mots qu’elle ne supporterait dans aucune autre circonstance, et qui, là, la font littéralement fondre d’envie. D’envie que ses doigts s’enfonce dans cette motte de beurre tendre. L’envie que sa langue vienne boire à cette source vive. Que son visage se colle à cette moiteur, s’imprègne de cette liqueur. Les mots, les images, valsent dans sa tête. Elle plnge dans ce monde parallèle. Ce monde où une femme retire son slip simplement parce qu’un Monsieur le lui a ordonné.

Là !

Elle attend que le serveur lui amène son verre, le troisième qu’elle va boire en quelques minutes, pour se lever et passer une nouvelle fois aux toilettes pour répondre à l’injonction de son inconnu. Elle pourra ainsi se débarrasser du sous-vêtement et le glisser dans son sac. Mais avant même que la consommation ne lui soit apporté, un nouveau message s’inscrit sur l’écran :
Tu boiras quand tu seras cul nu, pas avant !
Et tu ne quitte pas la table !
Ah, là, les choses se corsent ! Envisager de retirer son slip, elle n’y est résignée, elle relevait même le défi avec une forme d’assurance tranquille. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’elle se baladerait dans la rue sans culotte, avec cette sensation délicieuse et paniquante de l’air qui caresse sa foufoune. Mais la retirer là, autant dire devant tout le monde, c’est évidemment une autre paire de manches. Pourtant, le message qu’elle lui adresse, même si elle ne s’en rend pas compte quand elle le fait, est déjà un pas vers l’acceptation. En effet, elle aurait pu écrire tout simplement « non » ou « impossible » mais non, elle se limite à un bête :
Ici ?
Et bien sûr la réponse, prévisible, arrive immédiatement. Un seul mot, irrévocable :
Oui
Suivi, quelques secondes à peine après d’un laconique :
Et avant qu’on ne t’apporte le prochain verre.Non négociable !
Plus les ordres sont impératifs, plus ils sont difficiles à réaliser, plus elle sait qu’elle s’y pliera.

Advienne que pourra !

Quand elle lit ces phrases, elle se revoit brusquement en haut de ce rocher duquel ses amis plongeaient dans une crique. Elle était restée pétrifiée par la peur devant le vide, incapable de bouger. Tétanisée. Mais, toujours cette fierté indomptable, cette incapacité à renoncer, à accepter ses limites, elle avait fini par fermer les yeux … et elle avait sauté. Alors, de la même manière, comme on saute à l’eau, elle se lance. Inconsciemment, elle a fermé les yeux. Elle n’a même pas pris la précaution, pourtant évidente, de vérifier si les consommateurs assis autour d’elle avaient les regards tournés vers elle. En quelques secondes, elle soulève les fesses du siège, elle glisse les mains sous sa jupe, et, prestement, elle tire sa culotte vers le bas et se rassoit, le slip en haut des cuisses. Alors seulement, elle prend le temps de jeter un regard autour d’elle. Manifestement, personne ne s’apprête à hurler « Elle a pas d’culotte ! » sur l’air des lampions. Personne ne semble avoir remarqué son geste. Mais elle ne peut rester ainsi. Elle sait que si elle se lève, le slip tombera à ses pieds. Une nouvelle fois, elle passe les mains sous sa jupe, saisi le morceau de tissu soyeux, et, d’un mouvement aussi preste mais contrôlé qu’elle peut, elle le fait glisser jusqu’aux chevilles. Mais sa nervosité et le tremblement de ses mains font qu’alors le slip s’accroche aux lanières de ses sandales. Elle doit farfouiller, tripoter, pour qu’il finisse par passer l’obstacle. Elle est donc restée quelques secondes pliée en deux, les mains occupées à détacher la culotte. Le sang lui est montée aux joues. Si quelqu’un a regardé vers elle à cet instant, il n’est pas possible qu’il n’ait pas compris ce qu’elle est entrain de faire. Quand elle se relève, inondée de sueur, les mains fébriles, les yeux hagards, elle tient son slip roulé en boule au ceux de ses mains. Elle cherche à reprendre son souffle, mais, coup du sort, c’est précisément à cet instant que le serveur s’approche de sa table, y dépose le verre de vin, et s’ enquiert poliment, en bon commerçant :
« Voilà, madame, tout va bien ? »
A-t-il remarqué son trouble ? A-t-il vu ? Elle ne sait pas, elle ne comprend pas, elle balbutie seulement un vague « Oui ..oui..merci .. » et ajoute presque bêtement « il est bien frais ... » Pour saisir son verre de la main, elle doit serrer le slip dans l’autre main, au risque, mais elle ne s’en rend même pas compte, de laisser apparaître ce chiffon de tissu. Ce n’est donc que quand le garçon de café quittera sa table qu’elle pourra glisser le slip dans son sac. Mais, visiblement, le loufiat a du temps à perdre, ou il trouve la cliente à son goût. Il s’attarde, bavarde – ou tente de le faire – commente le temps, vante la qualité de son vin … Tant et si bien qu’avant qu’elle n’ait pu faire disparaître le corps du délit dans sa besace, et comme si l’inconnu avait deviné à distance son intention, il lui a envoyé un nouveau message :
Tu laisses la culotte sur la table, et tu vas faire pipi, je suis sûr que tu en as envie.
Là, elle trouve qu’il y a du voyant chez ce voyeur ! Comment a-t-il su qu’elle s’apprêtait à faire disparaître le sous vêtement dans son sac ? Et surtout comment a-t-il su qu’en effet, une fois son exercice de déshabillage fini, elle a une terrible envie de faire pipi ? Une envie si forte qu’elle ne peut envisager de négocier l’ordre reçu. Ou elle s’y plie, et laisse ostensiblement son slip sur cette table de terrasse, au vu de n’importe qui, ou elle s’y refuse et casse le lien d’obéissance que « son voyeur » a mis en place. Elle se rend compte qu’elle est entrain de gigoter sur place comme une gamine qui a envie de faire pipi, ce qui est du reste tout à fait le cas. Bien sûr, elle va emmener son sac aux toilettes, elle ne va pas le laisser là au risque de se le faire voler. Une idée la fait subitement sourire : « il y a des voleurs de sacs, mais y a-t-il des voleurs de slips ? » L’idée la fait tellement rire qu’elle se lève comme un diable qui sort d’une boite, dépose le slip sur la table, à côté du verre, empoigne son sac et se précipite vers l’intérieur en haussant les épaules et en murmurant « advienne que pourra ! »

Encore pipi !

Son besoin est si impérieux qu’elle a presque de la peine à tenir jusqu’aux toilettes. Heureusement, une cabine est libre et, dans la tenue qui est la sienne – et une nouvelle fois l’idée la fait rire – elle n’a pas à craindre que la précipitation lui fasse tremper sa culotte. Enfin faire pipi après de telles émotions, c’est une délivrance. Elle se souvient de cette coutume que lui expliquait sa grand-mère quand elle était enfant, selon laquelle, quand on avait eu une grande peur il fallait « faire pipi sur une pierre bleue » c’est à dire sur les grandes pierres qui constituaient le seuil des maisons de sa région. Ici point de pierre bleue, mais une classique cuvette. Délivrance. Essuyage rapide. Et retour vers la terrasse. Dés la porte elle voit, elle la voit, elle le voit. La table. La tâche jaune bien visible, comme une fleur oubliée. Mais surtout, horreur, un homme tranquillement assis, qui lève son verre de bière à son intention ….

Dialogue

Le bon choix

Une fois encore, il lui faut décider dans l’instant. La raison serait évidemment de tourner les talons et de partir en espérant que l’homme n’aurait pas le culot de la suivre. Mais fuir, c’est au-dessus de ses forces. Comme un automate, elle se dirige donc vers la table qu’elle a quittée quelques minutes auparavant. Avec une galanterie un peu affectée, l’homme se lève à son arrivée et lui tire la chaise pour qu’elle s’assoit. Il reprend sa place, lui aussi, et, désignant la petite culotte restée sur la table, il engage la conversation, d’un ton badin
« Jolie, ça aussi, c’était un bon choix ... »
Elle renonce à lui demander quel était l’autre « bon choix » qu’il avait constaté, et se contente de répondre un peu platement :
« Merci, monsieur »
Saisissant sans autre forme de procès le slip et le portant à son visage, il le hume sans vergogne en commentant, avec un grand sourire :
« Un parfum délicat ... »

Prouvez-le !

Puis, comme si c’était un geste tout naturel, il glisse le sous-vêtement dans la poche de sa veste e, demandant, sans hausser la voix mais pas assez bas pour qu’elle puisse être sûre que les occupants des tables voisines n’entendent pas :
« Le soutien-gorge est assorti, jeune dame ? »
L’expression « jeune dame » l’interpelle. Ce sont les mots qu’utilisent souvent les hommes qui punissent celles qu’ils appellent les « chipies » Pourtant elle ne la relève pas, et se contente de répondre sans détour à la question posée :
« Non … monsieur »
Et comme il lève un sourcil interrogateur elle se résout à préciser :
« Je … je n’en porte pas, monsieur »
« Jamais ? »
« Non, jamais ... »
« Dire, c’est bien, mais il faut prouver, vous le comprenez n’est-ce pas ? »
Une nouvelle fois, il est parvenu à la déstabiliser. Mais elle est déjà de plein pied dans une sorte de défi. Alors, en plantant ses yeux dans les siens, elle se penche légèrement en avant et, sans barguigner, elle défait deux boutons de plus de son chemisier. Avec un sentiment de victoire, elle voit le regard de son interlocuteur se baisser vers l’échancrure du corsage. Elle sait que placée ainsi, il peut voir sans difficulté ses seins. Presque provocatrice, et elle lance :
« Cela vous convient, monsieur ? »
Il en convient :
« Tout à fait, jeune dame »
et il ajoute :
« Comme on dit parfois, « tout ce qui est petit est joli ! »
Restant dans le registre de la provocation elle lève elle aussi les sourcils et glisse :
« Pourtant en général les hommes préfèrent les gros lolos non ? »
Il fronce les sourcils devant cette insolence, mais il garde le sourire, se contentant de commenter :
« Il faut de tout pour faire un monde ... »
en ajoutant aussitôt, en se penchant un peu vers elle de manière à ce que son visage soit plus près du sien :
« D’autant que les tétons me semblent tout à fait suffisants ... »
sa réponse fuse avant même qu’elle n’y ait vraiment réfléchi :
« Suffisant pour quoi ? »
Cette fois, son visage s’éclaire d’un large sourire quand il réplique :
« Ça, peut-être le découvrirez-vous le moment venu, jeune dame ... »

Pourquoi ?

Elle ne juge pas nécessaire de lui demander d’expliciter sa réponse. Mais quelque chose dans son ton, ou dans son regard, l’amène, sans qu’elle en soit pleinement consciente, à baisser les yeux. Bien sûr, cela n’échappe pas à celui qui vient de l’amener en quelque sorte là où il voulait. Bon joueur il concède :
« C’est mieux comme ça, jeune dame. »
Peut-être n’est-elle pourtant pas encore vraiment dans la situation où il voulait qu’elle soit, puisqu’elle demande, mi ingénue, mi une fois encore provocante :
« Qu’est-ce qui est mieux, monsieur ? »
Il ne répond pas directement à la question, ou plutôt il fait le choix d’y répondre par ce qui est aussi une question :
« Je ne pense pas que vous soyez sur cette terrasse par hasard »
Même si, bien sûr, elle comprend immédiatement à quoi il fait allusion, elle reste dans son rôle d’ingénue ou de bécasse en répondant :
« J’avais soif, monsieur et aussi …. »
Cette fois, elle s’est piégée elle-même, et elle bloque, incapable d’aller au bout de sa phrase. Cette défaillance n’échappe pas à son interlocuteur qui profite de son avantage pour insister :
« Et aussi ? »
Devant cette insistance, elle cède et murmure plus qu’elle ne dit, en se sentant pour la première fois vraiment rougir  :
« De faire pipi ... »
Le visage de son interlocuteur s’illumine du même sourire carnassier qu’elle avait remarqué dans l’escalator du métro. Il a vu la faille, il va bien entendu s’y engouffrer :
« Et il n’ a qu’ici que vous pouviez le faire ? »
Insolence
Fonctionnant sur un mode alternatif, et le naturel reprenant le dessus, elle hausse les épaules en grommelant :
« Bien sûr que non ! »
Le sourire s’est figé, et c’est d’un ton plus dur qu’il la reprend sèchement :
« Le haussement d’épaules, ça ce n’est pas une bonne idée, jeune dame ! »
Le changement de ton, et d’attitude de l’homme est si visible qu’elle se prend à bafouiller :
« Mais … heu … »
Puis, renonçant à poursuivre le combat, elle cède une nouvelle fois en murmurant :
« Je m’excuse … je vous prie de m’excuser, monsieur »
Un hochement de tête marque sa satisfaction, mais il n’en reprend pas moins :
« C’est mieux ainsi, jeune dame, mais …ça ne répond pas à ma question »
Sincèrement fragilisée, elle ne saisit pas immédiatement ce qu’il veut dire et bredouille une nouvelle fois :
« Mais … quelle question, monsieur ? »
Comprenant qu’elle ne fait pas semblant, il répète, en la regardant dans les yeux :
« Qu’est-ce qui vous a fait choisir cet établissement ? »
Et il précise, presque gouailleur et en désignant le café où elle s’était d’abord attablée:
« … de préférence à celui d’en face ? »
Elle renonce à finasser et bredouille :
« Ben .. euh ... »
Et, reprenant un peu ses esprits, et tentant de sortir de l’impasse dans laquelle elle s’est engagée, elle précise :
« ...son nom est … rigolo ...non ? »
Le mot n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, et il s’étonne le répétant en détachant les syllabes  :
« Ri-go-lo?Vous trouvez cela rigolo, jeune dame ? »
Dit il en désignant du doigt les instruments dessinés sur l’auvent. Et comme elle reste muette il insiste :
« En auriez vous déjà ...goûté, jeune dame ? »
Elle a suivi son geste, et redécouvre la décoration qu’il lui désigne. Trois instruments en formes de palettes trouées, une sorte de fouet, une corde mais aussi ce qui ne peut pas être autre chose qu’une cravache. Elle se mord les lèvres et concède :
« Non, monsieur, jamais... »
« C’est peut-être une lacune, ne pensez-vous pas ? »
« Je .. je ne sais pas... »
« Vous ne savez pas … encore ? »

Votre Père Fouettard

Nouveau haussement de sourcils interrogateur auquel il réponds en précisant, mettant cette fois les pieds dans le plat :
« Dois-je comprendre que votre Père Fouettard n’utilise … que la main pour vous fesser, jeune dame ? »
« Le » mot est sorti, comme un diable de sa boite. Ou comme Pandore. Elle en est presque soulagée, comme si dire les choses directement levait enfin cette chape de plomb qui l’obligeait à finasser. Maintenant les choses sont claires. Ce monsieur, qui n’est plus tout à fait un inconnu, à mis les choses sur la table. Il a compris. Elle ne sait comment, puisque, après tout, il doit bien y avoir des tas de clients qui choisissent cet établissement sans pensées perverses, ou juste pour rigoler. Mais il est clair maintenant qu’il l’a percée à jour. Il n’est plus nécessaire de faire semblant. Elle peut déposer les armes. Et elle convient sans rougir cette fois :
« Oui, monsieur »
Il n’a même pas besoin d’insister ni de la relancer pour qu’elle poursuive d’elle-même, utilisant aussi « le » mot comme s’il était presque banal :
« Seulement la fessée ... »
Il ne cache pas sa satisfaction :
« Eh bien voilà, pourquoi tourner autour du pot ? Il me semble que celui qui s’occupe de vous ne doit pas manquer de raisons pour sévir, n’est-ce pas ? »
« C’est vrai, monsieur »
« Il ne tient qu’à vous de découvrir une autre dimension, jeune dame »
« Une autre dimension ? »
« Tout à fait. Le panpan cucu … à votre âge et quand on se permet de boire trois verres de vin en plein après-midi et de se conduire aussi impudiquement … c’est manifestement insuffisant ! »

A midi

Comme elle ne répond rien – mais que pourrait-elle répondre à cette affirmation ? - il poursuit :
« Vous utilisez Google Map. Je vais vous inscrire une adresse, vous voulez bien ? »
« Euh … oui ...si vous voulez... »
Elle lui tend l’appareil, après avoir ouvert l’application demandée. Sans plus rien ajouter, il tapote sur l’écran puis lui rend le téléphone .
« Si vous y êtes encore à midi ...je vous le rendrait , sinon je la garde en souvenir»
Et avant qu’elle n’ait pu ni lui demander où il l’envoi ni ce qu’il attend d’elle, il se lève et s’éloigne sans se retourner. Elle clique une nouvelle fois sur l’écran et y découvre l’adresse que l’homme y a inscrite : 88 rue Saint Denis. Elle connaît assez la réputation de cette rue mythique de Paris pour deviner de quoi il peut s’agir. Quand elle regarde sa montre, elle voit qu’il n’est que onze heure et quart, et l’application lui indique qu’il lui faudra moins de dix minutes pour se rendre à l’adresse indiquée. Il lui restera donc presque une demi-heure avant l’heure fatidique. Mais, au fond d’elle-même, elle sait déjà qu’elle y sera encore. Et avant onze heure et demi elle découvre la façade et l’enseigne du « Love Hotel »

Découvertes


Un lieu

A vrai dire, elle n’est pas vraiment étonnée de découvrir que l’adresse indiquée par son voyeur est coquine. Elle savait qu’il exsitait à Paris, comme dans d’autres grandes viles du monde, ce genre d’établissements dont le concept, avait-elle lu, venait du japon. Des hôtels où des couples illégitimes peuvent se retrouver pour un moment dans des chambres destinées spécifiquement à cet usage. Mais elle découvre que ce lieu est d’abord une boutique, un « sex-shop » Un de ces lieux qui pullulent dans ce quartier. Il lui est déjà arrivé, dans d’autres quartiers de Paris comme Montparnasse, ou en province, de passer devant ces lieux, souvent un peu glauques. Le plus souvent, de petites boutiques avec quelques objets ou vêtements en vitrine, et une porte souvent protégée par un lourd rideau, qu’elle n’a jamais franchi. Ici, l’endroit est assez différent, plus clair, plus explicite aussi. Et quand elle franchit, intimidée mais pas vraiment effrayée, le seuil, elle découvre ce qui ressemble plus à une supérette de quartier qu’à ce qu’elle attendait. Une vaste salle, éclairée, propre, avec des rayons comme dans n’importe quel super-marché, sauf qu’ils ne présentent que des produits liés au plaisir, au sexe.

Des produits

Il y en a, en effet, profusion. Présentés sans fioriture, par catégories. Un rayon de vêtements, avec quelques mannequins, présentant des robes ultra courtes manifestement pas portable dans la rue, mais plutôt jolies. Des chaussures aux talons vertigineux, et surtout abondance de sous-vêtements pus coquins les uns que les autres. Des soutient-gorge ouverts sur le devant, laissant apparaître les tétons, qui lui font immédiatement pensé à la passion de « son » Monsieur pour les mauvais traitements infligés à ceux-ci. Certes, elle a déjà connu la morsure aiguë des pinces à linge, mais ici elle se dit que les amateurs peuvent trouver des pinces qui semblent tout aussi cruelles, mais qui, au moins, ne cachent pas leur jeu. Certains modèles la font frisonner par l’aspect effrayant de leurs mâchoires. D’autres sont reliées entre elles par une chaînette, ou parfois même avec une autre pince manifestement destinée à s’accrocher plus bas. Dans le même rayon, une collection de culottes à faire pâlir d’envie des amateurs. Des strings minimalistes, mais aussi, plus original, des culottes couvrantes mais … laissant apparaître les fesses, et des culottes ouvertes, laissant libre accès au sexe. Elle qui ne porte jamais de soutien-gorge et dont le tiroir à sous-vêtements contient surtout des slip plutôt sages et confortables, découvre les porte-jarretelles, dont elle sait que « son » Monsieur est fou, des bas résilles, des bas aux coutures apparentes, et des collants laissant, eux aussi, les fesses nues.
Dans un autre rayon, elle découvre une collection variée de jouets, de « sex toys » Des godemichets de toutes tailles et de toutes couleurs. Les uns réalistes, reproduisant jusque dans les détails, des sexes d’hommes parfois démesurés, avec le gland bien sûr, mais aussi ces grosses veines saillantes qui lui font penser combien il est délicieux de les suivre du bout de la langue, des couilles jusqu’au gland. Les autres plus frustres de présentation, mais dotés d’accessoires, vibrants, tournoyants. Certains avec deux protubérances, visiblement prévus pour pénétrer à la fois les deux trous.
Très vite, elle se prend au jeu de cette exposition particulière, et elle constate que, si, comme elle s’y attendait, il y a beaucoup d’hommes seuls dans la boutique, ceux-ci lui semblent particulièrement ordinaires. Pas d’yeux exorbités, pas d’attitudes louches, pas de mains tremblantes, et surtout aucune gêne visible. Tel jeune homme en jean et basket examine avec soin des sex-toys pour femme, peut-être pour faire un cadeau. Un autre, au style de cadre dynamique, attaché case à la main, choisit avec soin un ensemble slip et soutien gorge en latex. Mais il y a aussi plusieurs couples, déambulant dans les allées tout à fait comme s’ils y faisaient leurs courses ménagères. L’homme de l’un d’entre eux porte même une sorte de panier dans lequel sa compagne met régulièrement ses emplettes. Du reste, elle n’est pas la seule femme seule à parcourir les rayons. Elle crois plusieurs fois ne dame visiblement plus âgée qu’elle, habillée en style « bon chic – bon genre » et qui manipule sans la moindre gêne les sexes d’homme en latex, les soupesant, testant leur consistance et leur rigidité, allant même, jusqu’à en entourer un du poue et de l’index comme pour en vérifier la taille. Quand son regard croise le sien, la dame lui adresse un sourire complice et chuchote, mutine : « Eh oui … faute de grive ... » Elles rient toutes les deux, puis engagent la conversation :
« C’est la première fois que vous venez ici ? »
« Euh … oui ...je découvre ! »
« Croyez-moi, c’est la meilleure boutique dans son genre. Il y a du choix, et les prix sont raisonnables. Mais surtout, ici, on évite les lourdingues, vous soyez ce que je veux dire ! »
Et, tout en tripotant l’énorme godemichet noir qu’elle a en main, elle ajoute en riant :
« A votre âge et jolie comme vous êtes, vous n’avez pas vraiment besoin de factice, mais même en couple, ça peut servir n’est-ce pas ? »
Puis, désignant le fond du magasin du menton, elle continue :
« Vous savez qu’on peut aussi consommer sur place ! Et c’est tellement plus siple qu’à l’hôtel. Au moins, ici, personne ne vous regarde avec des yeux de merlan frit parce que vous venez vous faire sauter en pleine journée ! »
En effet, au fond de la boutique, sous un panneau « réception », une affiche présente les chambres proposées à la clientèle, ainsi que les services associés. Des jouets, des massages en couple, des tenues affriolantes à louer.
En poursuivant sa déambulation dans les allées, elle débouche sur un rayon qui présente une impressionnante collection de martinets et de fouets. Les uns visiblement ludiques, aux lanières souples et légères, les autres véritablement effrayants. De véritables fouets, des « paddels » de cuir épais, et sur un mur, des cannes d’épaisseurs variées. Avec, sur des petites étiquettes, des indications sur leurs qualités : « cinglante mais sans danger », « à réserver aux initiées » « parfaite pour des débutantes » …

Des questions


Devant cette débauche d’instruments contondants, elle sent sa respiration s’accélérer, et son intimité s’humidifier. Après la conversation qu’elle a eu avec son inconnu à la terrasse, nul doute pour elle que c’est à ce rayon qu’il pensait en l’envoyant ici. Pour lui faire découvrir cet univers très au-delà de la fessée telle qu’elle la conçoit jusqu’à aujourd’hui. La vue de ces instruments, de ces lanières de cuir, de ces palettes de bois perforées, de ces entraves, de ces baillons et bandeaux font naître en elle des sentiments contradictoires. Elle est terrorisée, réellement. Comme si, rien que de les voir, elle sentait physiquement leurs impacts dans sa chair. Non, ce n’est pas possible, une femme ne peut pas accepter de subir des traitements pareils. Non, jamais elle ne supporterait les souffrances qu’elle imagine. Et pourtant, comme si elle subissait une sorte de dédoublement de la personnalité, elle voit, comme en images subliminales, ces instruments lui meurtrir la peau. Elle ressent l’angoisse de l’attente aveuglée par un bandeau. De ne savoir ni où vont être portés les coups, ni avec quel instrument. De chercher à anticiper. Son derrière sera-t-il cinglé par un martinet aux longues lanières de cuir noir ? Ou bien se sera ses cuisses ? Ou encore ses flancs, son ventre, ses seins ? Ceux-ci seront ils entourés de cette corde qui les fera gonfler, la peau tendue à éclater, les tétons mordus par les mâchoires métalliques des pinces ? Cette strappe claquera-t-elle son cul ? Cefouet viendra-t-il s’enrouler autour de ses reins ?
Non, c’est impossible, elle ne peut pas, elle ne veut pas, à aucun prix. Elle a voulu jouer, provoquer, risquer. Mais le passage à l’acte, à cet acte là, non, elle s’y refuse. Etre fessée, elle l’a déjà été, elle sait qu’elle le sera encore, elle l’accepte, et même elle le veut. Mais ces instruments, ce n’est plus la fessée. Rien à voir avec le panpan cucu qui l’émoustille.

Fuir !



L’inconnu, le voyeur lui a dit qu’il serait là à midi. Il faut qu’elle parte, vite. Mais un nouveau coup d’œil à sa montre la fait sursauter. Il est midi passé. Mon Dieu, comment fuir sans risquer de se trouver nez à nez avec lui ? Et s’il était déjà entré dans le magasin ? Peut-elle se cacher ? Lui échapper ? Comme un enfant qui croit qu’on ne le voit pas quand il se cache les yeux, elle reste tournée vers le mur où sont exposées les cravaches et les cannes. Comme si elle examinait avec soin celles-ci. Les unes très fines, très flexibles, les autres plus épaisses et plus rigides. En bois clair ou en rotin. Avec une poignée ou juste un bout recourbé. Et les cravaches, celles qui semblent des jouets avec leur bout en forme de cœur. Mais aussi les vraies cravaches, pour chevaux. En cuir tressé, avec une extrémité rectangulaire.
Jamais un tel instrument ne s’abattra sur elle, elle s’y refuse. Elle va partir, fuir. Et tant pis si …

Monsieur !



A cet instant, une cravache est brandie devant son visage. Une longue badine de cuir noir luisant, avec un manche incrusté de petits rivets en métal. Un instrument effrayant. Tenu par une main ferme, qui agite doucement l’instrument terrible devant ses yeux. Et une voix qui dit :


« Celle-ci me semble parfaite ! »


Son cœur s’arrête de battre. Son sang se fige. Ses jambes flageolent. La tête lui tourne. Elle va tomber. Cette voix, cette main, ce en son pas celle de son inconnu. Elle se ratatine sur elle-même. Elle n’a pas besoin de se retourner. Elle sait déjà que, derrière elle, la cravache en main, le sourire narquois, le regard sévère – mais plein d’amour – c’est « son » Monsieur qui va s’occuper d’elle.


Conséquences inévitables


Pipi une nouvelle fois !


Un Monsieur qui ne lui fera aucun reproche. Qui n’expliquera rien. Ni pourquoi il est là, ni ce qu’il sait de ce qu’elle vient de faire. Et elle ne lui posera aucune question. Il dira seulement :

- « Allons-y ! »

en se dirigeant vers le fond de la boutique, vers le comptoir de la partie hôtelière. Il indique un nom, elle n’entend même pas si c’est le sien ou un pseudo choisi pour la circonstance, et un employé les invite à le suivre. Un couloir tout à fait semblable à n’importe quel hôtel, une porte que l’homme ouvre, et Monsieur qui lui fait signe du menton d’entrer. Peu de mots, ils sont inutile, et elle le sait.

- « Je pense que tu ferais bien de faire pipi avant ... »

Docilement, elle passe dans la petite salle de bain attenante à la chambre. Il n’est pas nécessaire qu’il lui rappelle la règle, elle ne ferme pas la porte. Quand elle est assise sur la cuvette, il suffit que Monsieur écarte l’index du majeur en la regardant pour qu’elle comprenne la consigne. Il ne se contentera pas de lui imposer de faire pipi devant ses yeux. Il veut voir. Voir vraiment. Il la veut sans pudeur, sans limite, sans interdit. Elle ne tergiverse pas, et elle écarte largement les cuisses. Alors que, les autres fois, elle a toujours eu du mal à parvenir à faire pipi sous ce regard égrillard, cette fois elle est si émue, si apeurée, si consentante d’avance à tout, que, presque immédiatement, elle sent la fontaine jaillir. Il lui semble que le bruit cristallin de l’urine emplit la pièce. En même temps, et malgré ce regard pervers qu’elle connaît si bien, il lui semble ressentir une t de soulagement. Au moins, pense-t-elle furtivement, elle n’aura pas à demander comme une gamine l’autorisation d’aller faire pipi au beau milieu de la séance, ni à prendre le risque de s’oublier piteusement sur les genoux de son Monsieur. Une fois que l’écoulement est terminée, avant d’oser se relever, elle demande :

« ...je peux ...Monsieur ? »

La voix, étonnamment calme, de Monsieur réponds à la question qui est pourtant restée en suspend :

« Tu peux t’essuyer »

Cette fois, une vague de honte lui monte au visage. Elle comprend que chaque mot, chaque geste, sera marqué de la volonté de punition. Que non seulement il ne détournera pas le regard alors qu’elle épongera son intimité, mais qu’il veut qu’elle reçoive cette autorisation comme une première sanction. Oui, elle a fait pipi, sous ses yeux, comme un bébé, mais en plus, oui, sa chatte est souillée d’urine, et il faut qu’elle la nettoie avant de se relever.

Annonce.


Monsieur s’est assis sur le lit. Un claquement de doigt lui fait savoir qu’il l’attend. Elle remonte sa culotte, se lève, et vient se placer debout devant lui, les yeux baissés, les mains dans le dos.

« Tu sais pourquoi nous sommes ici ? »
« Oui, Monsieur »
« Je veux quand même te l’entendre dire »
« Pour … pour que vous me punissiez, Monsieur »
« Comment vas-tu être punie ? »
« Par une fessée, Monsieur »

La première fois qu’elle a été fessée par Monsieur, elle avait eu beaucoup de mal à prononcer ces mots. Cette fois, ils lui paraissent si naturels, si normaux presque, qu’elle les prononce comme une évidence. Monsieur acquiesce et esquisse même un sourire. Et, toujours d’une voix où ne perce pas la moindre colère, comme s’il fallait seulement qu’elle comprenne, qu’elle sache,, qu’elle anticipe, il expose :

« Oh oui, je vais te coller une fessée. Une fessée comme tu n’en as encore jamais reçu. Une fessée magistrale. Tu sais que c’est nécessaire n’est-ce-pas ? « 

Oui, elle le sait. Nécessaire est bien le mot. Nécessaire pour lui, sûrement. N’a-t-il pas en effet toutes les raisons de la punir comme jamais encore elle ne l’a été ? Mais surtout nécessaire pour elle. Bien s^pur qu’elle sait, depuis la seconde où elle a découvert son Monsieur derrière elle, qu’elle sera fessée plus sévèrement que jamais. Mais, paradoxalement, la pire chose que pourrait décider con Monsieur, serait de ne pas la fesser. Cette fessée magistrale, elle en a besoin. Physiquement comme psychiquement. Elle le reconnaît :

« Oui, Monsieur, je le sais »
« Il n’est pas nécessaire que je t’explique les raisons de ta punition ? »
« Oh … non, Monsieur »

Là, il lui fait un cadeau magnifique. Autant, quand les précédentes fessées étaient motivées par des prétextes, des broutilles, leur exposé faisait partie de leur jeu, autant, ici qu’elle sait être punie pour un motif oh combien légitime, elle est reconnaissante à Monsieur de ne pas lui imposer de l’entendre. Elle mérite cette trempe, elle va la prendre, tout est dans l’ordre.

En tenue !


Pourtant, Monsieur ne fait pas ce geste si habituel chez lui de montrer ses cuisses pour qu’elle vienne s’y allonger. Il la laisse mariner, il laisse le silence s’installer. Puis  les ordres se succèdent, impérieux.:

« Tu te tournes ! »
« Tu trousses »
« Tu baisses ta culotte »

Retournée

Se retourner, pour qu’il voit son cul. Elle est presque rassurée. Il a envie de voir son derrière. Bien sûr qu’elle va le lui montrer ! Sans espoir que cela ne le convainque de renoncer à la fesser, bien au contraire. Mais ce besoin qu’il exprime de voir son cul la rassure.
Elle s’exécute. Se retourne, lui tourne le dos, et surtout le cul ! En plus, maintenant, comme tout à l’heure dans la boutique, elle ne verra plus son Monsieur, et, comme une autruche qui se cache la tête dans le sable, elle osera plus …

Troussée

Se trousser.. Oh, ce verbe qu’il a employé ! Se « trousser » Pas « relever », ou « remonter », ou même « retrousser » sa jupe. Mais bel et bien se « trousser » Comme une fille des rues, comme une grue, comme une bonniche qu’on va punir. Quand on se trousse, ce ne peut que pour être fessée, ou pour être prise, sauvagement, à la hussarde. Être prise par derrière, sans partage, sans échange, par un homme presque anonyme qui va prendre son plaisir. Devenir femme, femelle, objet de plaisir égoïste.
Elle relève sa jupe au-dessus de ses reins. Elle la coince de manière à l’empêcher de retomber, et, à la fois pour qu’elle reste mieux en place et aussi pour mieux exposer son postérieur, elle se penche légèrement en avant, faisant mieux saillir son cul rond. Voilà, elle est exhibée. Il ne reste qu’à déculotter.

Culotte baissée

Baisser sa culotte. Bien sûr. Mettre son cul à l’air. Se mettre cul nu. La lune exposée. Aucune hésitation, aucune illusion, aucune alternative. Pour recevoir la fessée, il faut évidemment un cul nu. D’habitude, elle est déculottée. Par Monsieur. C’est même, elle le sait, le moment le plus émouvant pour lui, comme pour elle. Sentir les doigts qui se glissent sous l’élastique de la petite culotte. La sentir descendre lentement pour dévoiler le Graal peu à peu, comme un soleil qui se lève sur l’océan, ou au contraire se la faire baisser d’un seul coup, comme on arrache un voile. Selon son humeur, Monsieur descend la culotte juste sous les fesses, comme pour encadre le derrière qu’il va frapper, ou il la fait glisser jusqu’aux genoux, ou jusqu’aux chevilles. Parfois, il la retire complètement, ou il lui impose de faire un pas pour « enjamber la culotte » qui restera au sol, comme la marque de sa décision. Mais le plus souvent, il exige que la culotte reste là où il l’a placée, avec interdiction, sous peine d’une nouvelle raclée, de la laisser tomber au sol. Ainsi, si elle doit se déplacer, pour le rejoindre là o il s’est installé, pour aller au coin, ou même pour aller faire pipi si une nouvelle envie la prend, elle devra le faire à petit pas, les jambes entravées par le slip. Et quand la fessée aura commencée, elle devra veiller à ce que ses mouvements ne la fassent pas tomber, fut de quoi ses fesses en paieront le prix.
En tous cas, elle est alors déculottée. Elle se fait déculotter. Elle se fait mettre la cul à l’air, à vu, à portée de main. C’est comme l’annonce symbolique de la décision de Monsieur, que pourtant elle connaissait à l’avance. « Je baisse ta culotte, je vais te fesser »
Mais, aujourd’hui, Monsieur innove. Il lui intime l’ordre de la baisser elle-même. De SE déculotter. Comme s’il voulait que, par ce geste indécent, elle exprime son acceptation, mieux sa demande, d’être fessée. « Je mets mon cul à l’air, Monsieur, pour que vous le frappiez à votre convenance »
Elle passe les mains dans son dos, saisit l’élastique de la taille, et fait descendre le slip sous ses fesses, à la jonctin avec les cuisses. Mais un ordre claque :

« Plus bas ! Aux genoux ! »

Il n’a besoin ni d’expliquer cet ordre, ni de le répéter. Elle s’exécute et elle a compris. Quand le slip glisse le long de ses cuisses, celles-ci se couvrent de chair de poule. Elle sait qu’elles vont prendre leur part de la raclée. Que Monsieur va s’acharner non seulement sur son cul, lieu évident de la fessée, mais aussi sur ses cuisses, derrière et surtout peut-être à l’intérieur, là où la peau est plus fine, plus sensible. Pour que le slip tienne en place, il lui faut écarter les jambes, pour le tendre entre les genoux. Ainsi, elle le sait, elle « montre tout » Elle montre son abricot charnu, ses lèvres moites, et même son petit trou. Impudique, exhibée, montrée, exposée.
Ça y est, elle est « en tenue » En tenue de fessée. En tenue de punition. Il ne lui reste qu’à se mettre « en position »

Action !

En position !

Ce sont les mots qu’utilise presque systématiquement Monsieur pour lui indiquer que la fessée va commencer. Et qu’elle doit, tout simplement, prendre la position qu’il attend d’elle. Le plus souvent, s’allonger sur ses genoux, ou plus exactement sur ses cuisses, dans la position que les amateurs qualifient de « OTK », et qui est aussi la position traditionnelle des gamines fessées.
Mais aujourd’hui, alors qu’elle s’approche de lui, il se lève et l’arrête d’un geste impératif de la main. Il pose le pied droit sur la table basse, lui fait signe d’approcher plus près, et, quand elle le fait, il la saisit brutalement par la nuque et la courbe par dessus sa jambe.
Ainsi elle n’aura même pas le contact finalement rassurant de son ventre avec les genoux de Monsieur. Elle ne sera pas allongée, mais debout, penchée, le corps cassé. Elle sent que ses jambes flageolent, mais elle s’efforce de ne pas trembler. Pour assurer son équilibre, elle agrippe le bord de la table basse.
La fessée va commencer, rien ne pourrait plus l’empêcher maintenant, elle le sait. Du reste, pas un instant elle ne l’a pensé, ni même espéré. Cette fessée qui va tomber, elle la mérite, elle l’attend, elle l’espère presque. Non qu’elle ait envie d’avoir mal, et elle sait qu’elle va avoir mal, très mal. Monsieur n’a jamais « fait semblant » de donner la fessée. Le « panpan cucu » n’est pas son genre. Pour lui, elle le sait, une fessée ça claque, ça rougit les fesses, ça fait mal. Mais peut-être l’attente, l’incertitude, est-elle encore plus insupportable que la douleur de la fessée elle-même. Alors, oui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, elle a hâte qu’elle commence.

Progression mathématique

Le temps s’est arrêté. Le silence est presque palpable. Elle a le sentiment qu’on peut entendre son cœur battre. Et soudain, l’explosion ! La main de Monsieur vient de s’abattre à toute volée sur sa fesse gauche. Elle a l’impression d’avoir entendu le bruit mat et clair avant de ressentir vraiment l’impact de la main sur sa fesse. Il a frappé comme il le fait d’habitude, fort. La douleur est immédiate. Elle se propage comme une vague, elle s’étale comme une goutte de pluie d’orage sur un sol chaud. Visiblement, il a fait le choix de laisser le temps à la douleur d’ainsi s’étendre. Lors des fessées précédentes, il a ainsi alterné les séries de claques bien espacées les unes des autres et les séries en rafale. Mais ici, la main ne retombe pas. Elle en est presque frustrée. Une fessée d’une claque unique, ça ne ressemble à rien ! Et puis, c’est comme une fourmi de vingt-cinq mètres, ça n’existe pas ! Pourtant, les secondes s’égrènent, sans nouvel assaut. Moitié inconsciemment, moitié provocatrice, elle gigote un peu, et c’est seulement la pression de l’autre main de Monsieur au creux de ses reins qui lui rappelle qu’elle ne doit pas bouger. Tout juste Monsieur consent-il
à murmurer, très bas :

« Ne sois pas impatiente … la suite de la progression va venir »

Elle n’a pas le temps – ni l’audace – de demander ce qu’il entend par là. La main droite frole ses fesses, comme pour évaluer le terrain, et « vlan - vlan » une claque, toujours aussi vigoureuse sur chaque fesse. Sursaut, gémissement à peine ébauché, mouvement de ruade incontrôlée, mais elle reprend d’elle-même la position. Nouvelle pause. Étonnamment longue à ses yeux, si différente en tous cas de ce qu’elle a connu auparavant. Puis nouvel effleurement, et quatre claques qui se succèdent. La « progression » ! Bien sûr ! Elle comprend. Lors d’une séance antérieure, il avait décidé d’un jeu, d’un test de sa résistance. Il frappait une fois, elle annonçait le chiffre « 2 », deux fois, elle annonçait le chiffre « 4 », doublant chaque fois le nombre de claque que son cul recevrait. Elle avait tenue jusqu’à « 64 », puis avait renoncé à doubler. Il lui avait alors fallu refaire le parcours à rebours. Par la suite, par jeu, elle s’était amusée à compter qu’elle avait reçu ainsi cent quatre vingt dix claques. Elle comprend … qu’elle a compris, quand elle compte les huit claques suivantes. Mais elle comprend aussi qu’aujourd’hui, ce ne sera pas elle qui sera maître du jeu. Celui-ci continue. Seize, puis trente-deux, puis soixante-quatre, puis cent-vingt-huit, puis ...mais elle a depuis longtemps cessé de compter. La succession implacable des séries a déjà porté son derrière à ébullition. A chaque « pause », et il les respecte entre chaque nouvelle série, elle cherche à reprendre son souffle, à reprendre pied. Elle essaie d’évaluer si la série a vraiment été plus longue que la précédente, ou si c’est seulement l’addition des volées successives qui les rend plus douloureuses. Elle ne sait plus.

Fessées plurielles

Elle ne reçoit pas une fessée carabinée. Elle reçoit « des » fessées, une succession de fessées, une avalanche de fessées. Et si, bien sûr, plus elles se prolongent, plus elles sont douloureuses, en même temps, chaque pause fait naître une sorte d’espoir. Ou au moins de questions. La main va-t-elle s’abattre à nouveau ? Ou bien Monsieur estimera-t-il qu’elle a été assez fessée pour aujourd’hui ? Il n’a pas annoncé, comme cela lui est parfois arrivé pour les coups de brosse ou de martinet, le nombre de claque qu’elle subirait. Chaque reprise est donc d’autant plus cruelle. Et aussi plus mordante, comme si la succession des coups aboutissait à une sorte d’anesthésie de la peau, alors que la reprise de l’averse de claques après la pause ravive au contraire la brûlure.
Elle ne cherche pas consciemment à échapper à ce qu’elle sait inéluctable. Ni à attendrir Monsieur, ce qu’elle sait inutile. Mais le niveau de douleur l’amène, à son corps défendant, à gigoter de plus en plus. A agiter frénétiquement les jambes, dévoilant ainsi, mais elle n’en a cure, son entrejambe, sa raie fessière, son abricot et son petit trou. Le bras ferme de Monsieur la maintient, la relève quand ses jambes fléchissent. Jusqu’à ce qu’elles ne soient plus capables de la soutenir, et qu’elle tombe à genoux, prostrée, presque en position fœtale. Alors, sans même un mot de reproche, constatant simplement l’impossibilité pour elle de rester debout, il s’agenouille prés d’elle, la reprend par la nuque, fermement, et l’amène à se repositionner au travers de ses cuisses. Et une nouvelle fessée reprend. Elle est dans l’incapacité de mesurer si c’est la suite mathématique qui se poursuit, ou si sa faiblesse a été sanctionnée par une fessée supplémentaire. Elle est au-delà de la raison. Cassée. Brisée. Le corps secoué de hoquets. Elle a crié quand les claques son devenues insupportables. Maintenant, elle pousse une sorte de mélopée continue, de plainte qui se poursuit même quand les rafales interrompent.

Pleurs


Ce n’est qu’après qu’elle se rendra compte que, pour la première fois, elle est en pleurs. Que son visage est couvert de larmes. Qu’elle est secouée de sanglot. Et qu’elle se souviendra d’une conversation avec Monsieur, avant qu’ils ne se rencontrent, lors de laquelle il lui avait expliqué que pleurer, vraiment, sous la fessée était une étape, presque une victoire, pour celle qui est fessée bien plus que pour celui qui la fesse. C’est, lui avait-il expliqué, la marque que la fessée est véritablement acceptée. Que les défenses de la vie normale on cédées. Que la « chipie » est vraiment devenue « une femme fessée ». Du reste, elle ne cherche pas à retenir ses pleurs. Elle est bien au-delà de la fierté, de la compétition. Elle est même d’une certaine manière au-delà de la douleur. Elle a mal, bien sûr. Très mal aux fesses. Mais la douleur connaît aussi une sorte d’acmé. Et elle flotte dans un état quasi comateux. Elle souffre, oui, vraiment. Mais, en même temps, elle sent plus qu’elle ne sait, qu’elle a atteint un degré nouveau, état différent.

Coin

Quand Monsieur décide de cesser cette diabolique progression mathématique, il lui faudra, à elle, un long moment pour comprendre que la fessée est vraiment finie. Et Monsieur, aussi attentif et bienveillant qu’il est sévère et intraitable, lui laisse le temps de reprendre ses esprits. Quand elle parvient à se relever, toujours agenouillée, elle s’accroche à son cou comme à une bouée, pose sa tête au creux de son épaule, et sanglote librement. Il la serre contre lui, la berce doucement. La main de fer qui la prenait par la nuque est devenue caressante, apaisante. Il lui laisse le temps. Il laisse du temps au temps. Quand il la sent calmée, plus sereine, il murmure à son oreille :

« Tu sais que c’était nécessaire, hein ? »

Et, la voix encore un peu cassée par ses pleurs, elle réponds, docilement mais sincèrement :

« Oui, Monsieur, je le sais »

Beau joueur, et au fond assez admiratif de la manière dont elle a reçue cette volée magistrale, il ajoute :

« Je suis fier de toi, tu as été courageuse. »

Elle ressent une bouffée de fierté. Son Monsieur la félicite, son Monsieur est content d’elle. Elle en frémit de bonheur. Mais elle n’a pas le temps de répondre avant qu’il ne poursuive :

« Et je sais que tu vas l’être encore »

L’affirmation ne la surprend pas vraiment. Quelle que soit la longueur et la sévérité de la raclée qu’elle vient de prendre, elle comprend bien que sa punition n’est pas terminée. Que Monsieur a d’autres idées derrière la tête. Elle s’y attend, sans pourtant pouvoir anticiper ce que sera la suite. Encore que la première étape était, elle, assez prévisible. Mais son Monsieur a l’élégance de ne pas la lui annoncer sous forme d’un ordre, comme quand il l’a fait se trousser et baisser son slip, mais sous la forme d’une affirmation :

« Tu sais aussi où tu vas aller maintenant .. »

Pourquoi faire semblant de ne pas comprendre ? Elle acquiesce :

« Oui, Monsieur … »

Comprenant à son silence qu’il tient à ce qu’elle le dise explicitement elle-même, elle poursuit, dans un souffle :

« Je vais aller au coin ... »
Il n’a pas besoin de le lui confirmer. D’elle-même, en grimaçant un peu, elle se lève, remonte la slip qui est descendu à ses chevilles à hauteur de ses genoux, vérifie que sa jupe tient bien et ne risque pas de retomber, puis elle se dirige vers le mur qu’il lui indique d’un mouvement du doigt. Elle se tient droite, et, là encore sans qu’il ait eu besoin de le lui ordonner, elle mets ses mains sur, ou plus exactement derrière sa tête. Et Monsieur peut se régaler de l’image de cette fille, encore un peu tremblante, nez au mur, les fesses rouge carmin. Malgré ses efforts, elle ne parvient cependant pas à s’empêcher de gigoter, de bouger les mains, d’agiter les coudes, de piétiner sur place.
La sanction est, bien sûr, immédiate. Ses cuisses sont aussitôt cinglées par les lanières d’un martinet. Elle sursaute, sautille, criaille, mais ne proteste pas, et reprend docilement la position. Par trois fois, le martinet viendra ainsi la rappeler à l’ordre. Par trois fois elle reprendra la posture exigée. Et, encore une fois, elle en est presque à attendre qu’il décide de reprendre la séance, tant cette immobilité lui pèse.

Reprise


Combien de temps est-elle restée ainsi à attendre la décision de monsieur ? Elle serait bien incapable de le dire. Elle est, ils sont, hors du temps. Sauf qu’elle commence une nouvelle fois à piétiner, et finit par demander, d’une toute petite voix :

« J’ai … je peux ...aller...faire pipi, Monsieur, s’il vous plaît ? »

Prévoyante, elle a pourtant pris garde à ne pas boire beaucoup depuis le matin, et elle a bien fait pipi avant la raclée. Mais il faut croire que l’expression « une fessée à faire pipi par terre » n’est pas sans fondement. La réponse de Monsieur est laconique :

« Bien sûr, tu peux. En respectant les règles »

Il n’a pas besoin d’en dire plus. Les jambes toujours entravées par le slip tendu, elle se dirige à petits pas vers la salle de bain. Bien sûr elle ne ferme pas la porte, et bien sûr Monsieur se poste face à elle. Il n’a même pas besoin de réitérer son mouvement des doigts pour qu’elle écarte délibérément les cuisses, lui laissant ainsi découvrir le ruissellement cristallin.

Quand elle revient dans la chambre et se dirige une nouvelle fois vers le mur, prête à reprendre sa place. Il l’arrête d’un geste. Une nouvelle fois, il la prend dans ses bras, la serre contre son torse. Elle fond de bonheur, et de fierté en sentant, contre son ventre, la bosse qui s’est formée sous la pantalon de Monsieur. Celui-ci passe ses mains dans son dos, et il caresse précautionneusement, du bout des doigts, le derrière chaud. Le seul contact, même doux, des doigts avec ses fesses la fait tressaillir de douleur. C’est comme si son cul était un champs labouré. Il constate à voix basse :

« Ton cul en a pris assez pour aujourd’hui »

Il l’a fait alors pivoter sur elle-même et lance :

« Maintenant, je te veux à poil. Tout de suite. »

L’ordre est clair, le ton indique sans équivoque que la punition va reprendre. Elle s’exécute sans barguigner. En un tour de main, elle retire son slip, passe les mains dans son dos pour descendre la fermeture de sa jupe qui tombe à ses pieds, puis ôte son chemisier. Elle ramasse ses vêtements, va les déposer sur le canapé, puis revient à sa place, le dos tourné. Monsieur s’est déplacé, lui aussi. Il a été farfouiller dans la mallette qu’il a déposée sur la petite table de la chambre.
Elle n’a pas tournée la tête. Pas cherché à voir ce qu’il y prenait. Mais la réponse arrive tout de suite. Un bandeau noir lui obscurci la vue. Et l’ordre tombe, irrémédiable :

« En position de soumise ! »

1 commentaire:

  1. Délicieux ... est-ce une fiction ou une impression de déjà vécu ...? Merci pour cette balade coquine dans Paris ...

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