Un texte inspiré par le témoignage d'I.
Une
journée particulière à Paris
Table
des matières
Station les Halles
Début de journée
Elle
sort du métro à la station Les Halles. Un peu perdue dans la foule,
cherche le chemin de la sortie vers le forum des Halles. Il est à
peine dix heures, et elle a une longue journée devant elle, seule.
Son Monsieur ne sera là que demain, et elle est partagée entre la
tristesse d’être seule et la colère envers lui.Provocatrice comme
elle l’est souvent, elle l’a menacé de « faire des
bêtises » durant cette journée seule dans la capitale. En
sachant très bien que, demain, il ne manquera pas de l’interroger
et de « lui faire tirer les conséquences de son
comportement » selon son expression. Qu’elle a traduit
immédiatement en « lui flanquer une méga fessée pour lui
apprendre à être sage même quand elle est seule » De
toutes manières, elle sait que, même si elle était en effet sage
comme une image, le seul fait de l’avoir menacé, d’avoir
envisagé l’hypothèse de « bêtises » lui vaudrait
quand même une raclée carabinée. En ce domaine, son Monsieur n’est
jamais à court d’idée et de motifs pour la fesser. Mais recevoir
une fessée pour un « vrai » motif est, à ses yeux –
ou plutôt à ses fesses comme dirait Monsieur – une sensation
différente de la fessée reçue pour le seul plaisir de celui qui
l’applique. Aussi, elle ne se fait aucune illusion, quoi qu’elle
fasse durant cette journée, elle passera, demain, un long moment sur
les genoux de son Monsieur. Et la seule perspective des reproches
qu’il lui adressera pour justifier de la volée de claques que
prendra son derrière suffit à faire naître, au creux de son
ventre, cette crispation qu’elle connaît bien. A la fois la peur
-réelle- parce que son Monsieur ne fait jamais semblant et que ces
fessées lui mettent les fesses en feu, et excitation qui se traduit
immanquablement par cette humidité qui suinte du plus secret
d’elle-même.
Visions
Elle s’engage dans le grand escalier mécanique qui monte vers le
soleil. Quand elle lève le regard, elle découvre les jambes des
voyageurs qui la précèdent. Et elle constate avec un sourire
qu’elle a une vue assez coquine sur les jambes d’une fille court
vêtue qui se tient à quelques marches d’elle. Bien que la vue
soit gênée par les jambes d’autres voyageurs, elle peut voir les
jambes fuselées, les mollets ronds, mais aussi l’arrière de
cuisses musculeuses. Et immédiatement, elle se pose la question :
cette fille aux longues jambes, que porte-t-elle sous sa robe qui
virevolte au gré du courant d’air qui saisit les passagers quand
l’escalier débouche sur l’esplanade battue par le vent du
matin ? Bien entendu, la robe ne s’envole pas suffisamment
pour qu’elle puisse le savoir, mais l’image de Marylin sur sa
bouche de métro s’impose à son esprit et la fait sourire. En même
temps, elle a a alors bien conscience qu’avec sa jupe courte, elle
offre elle aussi généreusement la vue sur jambes à celles et ceux
qui sont derrière elle. En tournant la tête vers l’arrière, elle
croise furtivement le regard d’un homme en costume, la tête levée
et un sourire carnassier sur les lèvres. Un frisson de plaisir
pervers lui parcourt les reins. Oh, bien sûr, rien n’indique que
le regard de ce quidam ait été se perdre sur ses jambes, et son
sourire a peut-être de toutes autres raisons. Mais elle est bien
certaine pourtant que ses yeux pétillaient. Alors, subitement, elle
décide de jouer.
Le
monsieur veut voir, eh bien donnons lui à voir ! Et elle se
penche comme pour mieux fouiller dans son grand sac de toile. Elle
sait qu’ainsi sa jupe va se relever un peu, découvrant plus
largement l’arrière de ses cuisses sans que, pour autant,
quiconque puisse s’insurger de ce mouvement en avant bien innocent.
Quand elle se redresse, à quelques mètres du haut de l’escalier,
elle ne peut résister à l’envie de se retourner une nouvelle fois
et, de nouveau, croise le regard de l’inconnu. Cette fois, elle en
est sûre, il avait bel et bien les yeux dardés sur elle.
Un voyeur
Elle
sort sur la place inondée de soleil et cligne un peu des yeux dans
la lumière crue qui contraste avec l’ambiance grisâtre de la
station de métro. Pour trouver son chemin, elle sort son téléphone
portable, mais le reflet l’empêche de voir l’icône de « google
map » dont elle a besoin. Elle se dirige alors vers un muret à
l’ombre et s’y assoit. Une fois qu’elle s’est connectée sur
le site recherché, elle indique sa destination : «rue Pierre
Lescot ». Avant qu’elle parte pour Paris, son Monsieur lui a
dit qu’un jour il lui donnerait rendez-vous dans un bistro de cette
rue. Il avait ajouté en riant : « Je n’aurai pas
besoin de t’indiquer l’établissement, je suis sûr qu’une fois
dans la rue tu le trouveras toute seule ». Ce qui lui a
donné l’envie de découvrir ce lieu et d’éventer ainsi la
surprise qu’il semble vouloir lui concocter. . Et puisque Monsieur
n’est pas disponible aujourd’hui, et bien tant pis lui, elle ira
musarder seule dans cette rue où, semble-t-il, il a ses habitudes.
Avant de se relever, elle lève machinalement les yeux. A quelques
mètres d’elle, l’homme de l’escalier s’est, lui aussi, assis
sur un banc et semble consulter fébrilement son téléphone
portable. Mais elle remarque qu’il tient celui-ci à hauteur de son
visage. Pas de doute, l’homme n’est pas entrain de consulter un
site, il est bel et bien entrain d’utiliser la fonction appareil
photo ! En un clin d’œil sa décision est prise. Si ce
monsieur veut jouer les voyeurs et en garder des souvenirs, ne le
décevons pas. Tranquillement, elle fait mine de continuer à lire
l’écran mais, en même temps, elle croise les jambes, découvrant
ainsi de nouveau ses cuisses. Puis, les yeux toujours baissés vers
l’écran, elle décroise les jambes et, comme par inadvertance, les
écarte largement. Si l’homme cherche à découvrir sa petite
culotte, il ne devrait pas être déçu ! Et comme il serait
dommage qu’il découvre le recto sans faire de même pour le verso,
elle fait mine de laisser malencontreusement tomber son téléphone
derrière le muret. Pour le récupérer, il lui faut se pencher par
dessus . Elle sent presque physiquement le regard de l’inconnu se
fixer sur le haut de ses cuisses et sur les fesses moulées dans la
petite culotte jaune paille. Une fois le téléphone récupéré,
elle suit le chemin indiqué par la carte, sans se retourner.
Rue Rambuteau
Provocation
Elle
s’est donnée à elle-même un défi : elle ne se retournera
pas avant d’être arrivée rue Rambuteau. Ce n’est qu’alors
qu’elle cherchera à voir si l’inconnu à laisser tomber
l’affaire ou s’il l’a suivie. Elle respecte l’engagement pris
envers elle-même, et quand elle tourne dans la rue Rambuteau, elle
pratique comme elle l’a vu si souvent dans des films policiers.
Elle traverse brusquement la rue, provoquant un coup de klaxon
furieux d’un automobiliste qui l’interpelle d’un « tu
vois pas clair, pétasse ! » bien parisien auquel elle
répond par un doigt haut levé, certes peu délicat mais pour le
moins expressif. Et arrivé sur l’autre trottoir, elle constate
avec un petit sentiment de victoire que l’inconnu l’a bien
suivie. Elle ne croise pas son regard, mais, mutine, elle tourne sur
elle-même, sachant très bien qu’ainsi sa jupe vole autours de ses
reins et permet ainsi au quidam de découvrir une nouvelle fois ses
jambes. Puis elle repart d’un pas léger, un sourire aux lèvres,
et s’amusant à dévisager les hommes qu’elle croise. Plusieurs
d’entre eux, répondent à son sourire et se retournent après
l’avoir croisée Il est vrai qu’il faudrait être ou mal voyant
ou fort indifférent à la beauté féminine pour ne pas remarquer ce
regard fier, ce décolleté largement ouvert, et surtout ces tétons
qui pointent insolemment sous le chemisier. Par contre, elle ne peut
pas ne pas remarquer les regards courroucés de femmes croisées et
qui, sûrement inconsciemment, ont flairé en elle une concurrente.
Elle
n’a plus besoin de se retourner, elle est sûre que l’inconnu de
la station des Halles continue à la suivre. Et ce petit jeu fait
naître une délicieuse tension en elle. Elle sent les pointes de ses
seins durcir, et donc devenir encore plus visibles. Et un délicieux
picotement au creux de ses reins et dans sa chatte.
Paix des ménages.
Ce n’est pas la
première fois qu’elle joue ainsi, seule, à planter son regard
pétillant dans les yeux des mâles qu’elle croise. Avec ce
sentiment de victoire quand elle constate que leurs regards se font
subitement plus brillants, et la déshabillent sans vergogne. Presque
à chaque fois, elle sait, sans même avoir besoin de se retourner
pour le vérifier, que les hommes qu’elle vient de croiser vont se
retourner pour la découvrir de dos. Ou plus explicitement pour mieux
mater son cul. Il lui sufffit alors d’accentuer un peu son
balancement des reins pour le faire danser et attirer les yeux aussi
sûrement qu’un pot de miel attire les mouches. Perversement, elle
se réjouit plus encore quand l’homme qu’elle croise est
accompagné d’une femme. Par une sorte d’instinct ancestral,
celles-ci ne sont pas dupes. Quels que soient les efforts des mecs
pour faire comme si de rien n’était, leurs compagnes ressentent
presque physiquement l’attrait de la concurrente. Elle est
persuadée que ces femmes ne vont pas manquer de tancer leurs
compagnons pour ces regards défendus. Il y aura de l’orage dans
l’air dans les ménages, et elle s’en réjouit perversement. En
imaginant l’homme qui nie l’évidence, qui affirme contre toute
évidence « ne même pas avoir remarqué » accentuant
encore la colère et la jalousie de sa compagne. Dans le meilleur des
cas le monsieur passera la nuit suivant « à l’hôtel du cul
tourné », voire sur le canapé. A moins que l’épouse ait
instauré d’autres moyens de rétorsion pour punir les infidélités,
même seulement virtuelles, de leurs époux. Peut-être – et l’idée
fait vibrer quelque chose au creux de son sexe – certains de ces
messieurs aux yeux trop mobiles passeront-ils sur les genoux de leurs
épouses pour une fessée sensée leur faire passer l’envie de
liasser leurs yeux traîner ? A moins qu’à l’inverse, les
habitudes familiales amènent l’époux à ne pas accepter les
reproches de madame, et que se soit elle qui passe sur les genoux de
son mari. En tout état de cause, l’idée qu’elle puisse ainsi
provoquer ce qu’elle subit de son plein gré la réjouit.
Quand elle arrive
rue Pierre Lescot, elle constate que la rue est presque une place,
bordée de restaurants. L’envie de faire pipi, et la soif, la
décident à se précipiter vers la première terrasse qui s’offre
à elle. Mais ce n’est qu’une fois assise qu’elle se souvient
de la remarque de son Monsieur. En commandant son verre de vin blanc
elle remarque à peine le nom du bistro : « Le père
tranquille » Elle a juste un sourire en se disant que son
Monsieur ne serait sûrement pas si tranquille s’il la voyait ainsi
siroter un verre de vin en plein après-midi. Mais alors qu’elle se
lève pour aller aux toilettes elle éclate de rire en découvrant
l’enseigne de l’établissement de l’autre côté de la rue :
« Le Père fouettard » En effet, elle aurait deviné sans
peine elle-même dans quel café il lui aurait donné rendez-vous.
Elle reconnaît bien là l’humour caustique de son Monsieur. Bien
sûr, cela la fait rire, mais elle sait aussi que le choix d’un tel
nom constitue à ses yeux – à lui – et donc pour ses fesses –
à elle – une sorte de message subliminal. Certes, au débuts de
leurs échanges, il s’était présenté comme un passionné de la
fessée, du « panpan cucu » familial, en l’occurrence
familial et conjugal. Mais, dés leur première rencontre, il ne
s’était pas contenté de sa main pour fustiger ses fesses. Et elle
avait subit à la fois le cinglant martinet et l’impact mordant de
la brosse à cheveux maniée avec force et vigueur par son Monsieur.
Celui-ci n’était donc pas seulement adepte de la fessée manuelle,
celle qui fait rougir si facilement les fesses. Il aimait aussi,
peut-être son côté professoral, aire découvrir à ses victimes
consentantes d’autres ressentis. Certes, en passionné des fesses
féminines, c’es sur cette partie de son individus qu’il avait
concentré l’essentiel des mauvais traitements qu’il lui avait
fait subir. Mais il n’avait pas tardé à ouvrir la mallette das
laquelle était rangés les autres instruments qu’il avait utilisé
sur son derrière et sur ses cuisses, lui faisant découvrir combien
la peau de celles-ci était plus fragile quand elle recevait les
lanières mordantes ou le dos brutal de la brosse. Si elle avait plus
ou moins deviné à l’avance qu’il ne viendrait pas les mains
vides, elle avait cependant frémît en découvrant dans cette
fameuse mallette un bandeau noir pour les yeux et surtout des pinces
à linge. Ce n’avait donc été, même s’il affectait de la
prendre pour une novice, seulement une séance claquante pour son
postérieur, mais bel et bien une entrée sans préavis dans un monde
plus explicitement masochiste, puisque les dites pinces n’avaient
pas tardé à mordre sévèrement ses tétons. Elle ne se fait donc
aucune illusion, lors de leurs rochaines rencontres, son Monsieur
aura à cœur de lui faire découvrir d’autres sensations, et donc
d’autres instruments. La seule évocation du fouet à travers
l’enseigne de l’établissement d’en face la fait frisonner. Les
images d’une femme nue, les yeux bandés, installée dans la
position que son Monsieur lui a indiqué par une photo, à genoux,
les cuisses écartées, les mains sur la tête, attendant avec
terreur d’être flagellée s’imposent à elle. Pourtant le nom
inquiétant de l’établissement l’attire comme un aimant.
Pipi
Elle laisse quelques
pièces de monnaie sur la table et, immédiatement, elle traverse la
place pour s’installer sur l’autre terrasse. Le pare soleil qui
protège celle-ci est sans ambiguïté. Divers instruments
contondants y sont représentés, ne laissant aucun doute sur le sens
du nom de l’établissement. Bien sûr, il s’agit aussi
d’instruments culinaires, une cuillère en bois, une sorte de
palette, mais il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que
ceux-ci ne demandent qu’à être détournés de leur utilisation
initiale, et que le fouet n’est pas seulement l’ustensile
nécessaire à faire monter les œufs en neige. Le garçon de café
qui vient prendre sa commande doit la prendre pour une demi folle
quand elle a de la peine à réprimer son fou rire pour demander un
autre verre de blanc en se disant in-petto que son Monsieur aurait
ainsi une deuxième raison d’être fâché. Elle n’attend pas que
le verre lui soit apporté pour aller aux toilettes. Quand elle est
assise sur la cuvette, elle soupire du bonheur de se soulager enfin,
tout en pensant à ce jeu pervers que lui impose son Monsieur quand
il exige d’elle qu’elle fasse son pipi alors qu’il la regarde
avec son sourire satisfait. Autre marque de la perversité de son
Monsieur qui la ramène ainsi au statu de petite fille, de gamine, de
pisseuse. Épreuve finalement peut-être plus difficile pour elle que
la fessée et les autres tourments physiques qu’elle avait eu à
subir. Toujours pédagogue, son Monsieur lui avait pourtant expliqué
qu’à ses yeux, il ne s’agissait nullement de l’humilier ou de
la rabaisser, mais seulement de lui faire respecter une règle, aussi
inconvenante soit elle. Du reste, l’interdiction édictée par son
Monsieur de faire pipi dans les deux heures qui précédaient leur
rencontre n’avait pas d’autre objectif.
Un numéro
Quand elle rejoint
sa table, elle découvre, à côté du verre et de la soucoupe de la
note, un carton comme ceux que les serveurs mettent sous les verres
de bière, avec, inscrit au stylo bille, un numéro de téléphone.
Comment ce carton est-il arrivé là ? Est-ce le serveur qui l’a
déposé ? Elle pense un instant le lui demander, mais elle
n’ose pas. Elle tient le morceau de carton dans sa main, le tourne
et le retourne. Que signifie ce numéro griffonné ?Elle lève
les yeux, scrute la terrasse, la rue, mais elle ne voit personne qui
la regarde. En tout cas, son inconnu a disparu. La découverte du
bistro au nom si particulier lui a fait
oublier de s’enquérir de sa présence. Nerveusement, elle lève
les épaules et se morigène elle-même. Est-elle bête ! Après
tout elle se fait sûrement un film, le carton était peut-être sur
la table avant son arrivée, seulement elle ne l’avait pas
remarqué. C’est tout simplement un consommateur qui a ainsi noté
à la hâte un numéro. Tant pis pour lui – ou pour elle- si il a
été oublié, cela ne la concerne pas. Mais non, elle en est sûre,
la table était vide quand elle s’y est assise. Elle ne peut
s’empêcher de lire et de relire cette série de chiffres qui lui
semble la narguer.
Écarte !
Dialogue
Alors, brusquement,
comme on se jette à l’eau, Isa saisi
son propre téléphone, compose le numéro inscrit sur le carton et
envoit un SMS :
?
Nerveusement, elle
finit son verre et s’apprête à partir, comme si elle devait
s’enfuir. Mais au moment où elle va se lever, le tintement du
téléphone annonce l’arrivée d’un message :
Tu
as fait
le bon choix !
Un choix ? Quel
choix ? Qui lui répond ainsi sans même ni se présenter ni lui
demander qui est elle est ? Et que répondre d’autre qu’un
nouveau :
??
Presque
aussitôt le même tintement et elle découvre cette fois une photo.
La sienne ! Ou plus exactement celle de ses jambes. Aucun doute,
elle a été prise tout à l’heure, à la sortie de la station de
métro. Elle
sent le rouge lui monter au front. Ce qu’elle avait soupçonné est
donc vrai. L’inconnu dont elle avait croisé le regard jouait bien
les voyeurs. Heureusement, on ne voit pas son visage. Et bien que les
jambes soient plus écartées que la décence le voudrait, on ne
distingue, finalement, que des genoux et une jupette un peu courte.
Elle
hésite. Que faire ? Il n’y a rien à répondre. Un inconnu,
pervers, s’est amusé à la prendre en photo puis à la suivre.
Sans qu’elle comprenne comment il s’y est pris, il est parvenu à
lui indiquer son numéro de téléphone. Et elle, bécasse, en lui
envoyant son « ? » elle lui a communiqué le sien. Elle
frisonne.
Elle a donné, et malgré la vraie peur qui la saisit l’expression
qui lui vient à l’esprit la fait sourire « des verges pour
se faire battre » Que va faire cet inconnu, ce pervers ?
Va-t-il la harceler?A-t-il les moyens de découvrir à qui appartient
ce numéro ? Elle
se rend bien compte qu’elle a été inconséquente et imprudente.
Et, immédiatement, l’idée lui vient que si son Monsieur le
savait, ses fesses en paieraient sans nul doute le prix. Une
telle inconséquence lui vaudrait à coup sûr – c’est le mot qui
convient – une fessée magistrale. Une fessée « XXL »
comme le dit son Monsieur. Sans nul doute le martinet et peut-être
la brosse à cheveux seraient de sortie. Et elle n’en serait pas
quitte sans un long et humiliant séjour au coin, les fesses rouges
exposées au regard narquois
de Monsieur. Mais elle
hausse les épaules, son Monsieur n’en saura rien ! Après
tout tant pis pour lui. Il n’avait qu’à pas la laisser seule, à
la merci
du premier monsieur qui passe ! Son
Monsieur à elle n’avait qu’à respecter son devoir : être
avec elle. Après tout, comme le disent les enfants
« qui va à la chasse perd sa place » C’est aussi sa
faute si elle est tombée sur un autre chasseur, qui, lui, est bien
présent, même s’il reste invisible.
Un ordre
Elle en est là de
ses réflexions quand un nouveau message s’annonce. Une phrase
courte mais explicite. Ni une question, ni une constatation mais bel
et bien un ordre :
Écarte
plus !
Qui,
bien sûr, la déconcerte pour le moins ! Comment réagir à un
tel culot ? Curieusement, ce n’est qu’après quelques
secondes qu’elle comprend que cet ordre suppose que celui qui lui
adresse est en mesure de la voir. Pourtant, elle a beau surveiller
les alentours, les terrasses des autres restaurants, les passants sur
la place, aucune trace de son voyeur de tout à l’heure. Peut-être
bluffe-t-il ? La meilleure réponse ne serait-elle pas … de
couper court, de se lever et de partir. Il serait alors bien temps de
voir si le quidam ressurgissait et, éventuellement, de lui dire
sa façon de penser. A
condition … d’être sûre de ce qu’elle pense ! Oui, elle
est offusquée qu’un inconnu, que seul le hasard a mis sur son
chemin, se permette de lui « parler » sur ce ton. Mais en
même
temps, c’est justement ce ton qui la trouble. Cet ordre bref,
implacable, sûr de lui. C’est bien ce qui la fait frémir, mais
aussi craquer quand son Monsieur l’emploi à son égard.
D’ailleurs, les mots même du message, cet « écarte plus ! »
ce sont exactement les mots qu’utilise son Monsieur quand il a
décidé qu’elle devait abandonner toute réserve, toute pudeur, et
s’exhiber impudiquement
devant lui. « Montre
tes seins !, Présente ton cul ! Écarte, mieux que cela !
Ouvre bien ton cul ! Montre moi ton petit trou ! »
Ces ordres irrévérencieux, presque grossiers ; ces mots si
déplacés dans la bouche de ce monsieur bien élevé ; ces
termes qui devraient la choquer, l’outrager, l’amener à rompre
toute relation avec un personnage capable d’un tel vocabulaire ;
ce sont justement eux qui la font fondre, se ratatiner, et obéir.
Elle, si fière, si chatouilleuse sur le respect auquel elle estime –
à juste titre – avoir droit, non seulement elle les accepte, mais
même elle les reçoit comme une forme pour le moins contradictoire
peut-être, d’hommage. Et voilà qu’un inconnu qu’elle a à
peine entrevu, et qui ne l’a croisée que de loin finalement, qui
ne sait rien d’elle comme elle ne sait rien de lui, utilise, fusse
par messagerie interposée, le même langage, les mêmes mots, le
même ton sans réplique. Alors, même si elle sait bien que la seule
chose raisonnable à faire serait de rompre cet échange sulfureux ;
son côté incapable de
renoncer à un « chiche » et surtout sa curiosité et sa
tendance à la provocation l’en dissuadent.
Nerveusement, elle vide son verre d’un trait, puis tape, sans
vraiment réfléchir, presque instinctivement,
une réponse qui n’en est pas vraiment une :
Pourquoi ?
La réponse arrive
dans les secondes qui suivent :
Pour
que je puisse voir ta culotte.
Soliloque
Ben oui ! A
quelle réponse pouvait elle s’attendre ? Un homme,
visiblement voyeur et passablement coquin, lui demande – ou plus
exactement lui ordonne – d’écarter les jambes alors qu’elle
porte une jupe qui découvre déjà largement ses cuisses, et elle,
comme une enfant de Marie demande ingénument « pourquoi ? »
S’attendait-elle à ce qu’il s’inquiète de la température
ambiante ? Un vieux – enfin pas si vieux, pas aussi vieux que
son Monsieur – lui intime l’ordre d’écarter les cuisses, après
qu’il se soit déjà régalé en les photographiant, et elle
s’étonnerait qu’il veuille mieux voir sa culotte ? Depuis
des siècles peut-être, les garçons rêvent de voir sous les jupes
des filles, et cette envie irrépressible perdure chez beaucoup
d’hommes, peut-elle s’en étonner ? Ben oui, il te demande
de montrer ta chatte, et alors ? Ne fait pas l’étonnée ni la
mijaurée. Tu as fait le choix de l’appeler, tu as accepté
d’entrer dans ce dialogue à distance. Tout à l’heure, c’est
tout à fait consciemment que tu lui a permis de découvrir ce qu’il
a photographié. Et maintenant tu t’étonnerais qu’il veuille
voir plus et plus haut ? Tu te gendarmerais qu’il te parle
comme à une fille des rues, voire comme à une pute ? Il faut
savoir ce que tu veux ma vieille ! Arrête de jouer l’innocente.
Tu sais bien à quoi tu t’engages quand tu entres dans ce genre de
dialogues. L’expérience avec ton Monsieur aura au moins eu cette
vertu. Là aussi, cela avait commencé pour toi comme un jeu sans
conséquences, comme une plaisanterie. Un correspondant, que tu ne
connaissais que par son pseudo sur un site de cul, t’avait fait
part de sa passion pour le « panpan cucu » Là aussi, tu
aurais pu ne pas répondre, et le laisser à ses fantasmes. Mais tu
as mis le doigt dans l’engrenage. De provocations – de ta part –
en menaces de fessées – de la sienne – tu t’es retrouvée un
jour sur un banal parking d’hôtel, tremblante, affolée, à
attendre qu’un inconnu vienne garer sa voiture prés de la tienne
et t’emmène dans une chambre anonyme pour te demander tout à trac
« Tu sais pourquoi tu es là ? » Et malgré
ta peur, malgré ta fierté, malgré tes réserves, malgré tes grand
principes, tu as bel et bien répondu ce qu’il attendait de toi :
« Pour recevoir une fessée, Monsieur ». Dés
lors, tu ne pouvais plus t’offusquer qu’il passe à l’acte et
qu’il t’allonge au travers de ses genoux pour te coller une
raclée en bonne et due forme. Du reste, tu sais bien que tu avais
déjà accepté par le seul fait de ta présence. Et plus encore
quand tu avais respecté, à la lettre, sa consigne de ne pas faire
pipi dans les deux heures qui précédaient votre rencontre. Il
n’était plus temps de jouer les vertus outragées quand il t’a
ordonné de faire pipi sans fermer la porte, sous son regard
goguenard. Alors, cesse de te cacher les yeux. Tu en es au même
point aujourd’hui. Tu peux couper ton téléphone, abandonner ce
pervers inconnu à ses délires. Mais si tu réponds, si tu continues
le dialogue, tu sais où cela peut te mener. Et tu sais que, quand
ton Monsieur le saura, la volée que tu prendra n’aura plus rien à
voir avec les fameux « panpan cucu » de votre début de
dialogue. Tu sais fort bien que tu recevra une volée à faire pipi
par terre. A te faire danser
sur place, à te faire sautiller, à t’arracher la peau du cul. Tu
sais qu’il ta claquera les fesses avec toute sa galerie
d’instruments et que ni tes cris ni tes larmes ne le feront
renoncer.
Elle en est pleinement consciente, il est encore temps de renoncer, de reculer, de redevenir une jeune dame, un peu aventurière, mais raisonnable. Mais a-t-elle envie d’être raisonnable ? Avant qu’elle n’ai pu réagir, un autre message arrive, qui la cloue sur place :
Elle en est pleinement consciente, il est encore temps de renoncer, de reculer, de redevenir une jeune dame, un peu aventurière, mais raisonnable. Mais a-t-elle envie d’être raisonnable ? Avant qu’elle n’ai pu réagir, un autre message arrive, qui la cloue sur place :
Et
arrête de boire ! Cul sec, mais slip mouillé, non ?
Suivi d’un
« smiley » rigolard.
Retire le !
Exhibition
Cette
fois, il n’y a plus de doute, celui qui envoi
ces message l’a bel et bien vu vider son verre. Et si la
délicatesse n’est visiblement pas son fort, il n’en a pas moins
le sens de la formule. Et un sacré culot. Mais, en même temps, elle
doit bien convenir qu’il n’a pas tort. L’ordre bref, impératif,
et l’idée qu’un inconnu est entrain de la mater et veut en voir
plus a bel et bien fait naître cette crispation qui annonce la
rosée. Ou,
pour parler plus cru, et bien oui, elle mouille sa culotte. .
Alors, elle bascule dans le jeu. Cet inconnu la met au défi ?
Il va voir ! Il veut voir son slip ? Eh ben on satisfaire
les envie de monsieur ! Et, tout en gardant les yeux rivés sur
l’écran du téléphone, elle pose les pieds sur la chaise en face
de la sienne, comme si elle avait besoin de reposer
ses jambes, et, obéissant à l’injonction de l’inconnu,
elle lève la jambe droite pour la poser sur le haut du dossier.
Ainsi,
les jambes bien séparées l’une de l’autre, la jupe remontée
très haut sur ses cuisses, elle en est sûre, celui ou celle qui
regardera dans sa direction pourra sans le moindre doute découvrir
la petite culotte jaune paille qu’elle a enfilée ce matin. Elle
jette un coup d’œil circulaire par dessus le téléphone. Personne
ne semble avoir remarqué son manège. Même le serveur qui continue
à aller et venir entre les tables n’a pas réagi,
trop occupé à sa tâche. Pourtant, celui qu’elle appelle in
petto « son voyeur », lui, a bien dû
voir puisqu’un nouveau message s’inscrit sur l’écran :
C’est
bien … Maintenant tu vas le retirer.
Ben voyons ! Il
n’y a qu’à demander ! Il ne doute de rien, celui-là !
Il a envie de voir ton slip, tu le lui montres. Pourquoi n’irait-il
pas plus loin ? Il a vu ta culotte, il a vérifié que tu avais
une, il veut en voir plus, il te veut la chatte à l’air. Comment
pourrais tu faire semblant de t’en étonner ? Aux yeux d’un
mec, et qui plus est d’un vicieux, une culotte, n’est ce pas fait
juste pour être enlevée ? N’est-ce pas aussi ce que veut
régulièrement ton Monsieur quand vous sortez, toi les fesses
nues sous ta jupe, avec la peur au ventre qu’un courant d’air
mutin fasse voler ton cotillon ?
Le dialogue
intérieur entre la sage et la folle, la raisonnable et la
dévergondée se poursuit. Mais, en fait, elle sait déjà, sans se
l’avouer clairement, qu’elle va aussi céder à cette injonction.
Le vin est tiré, il faut le boire ! Elle a accepté de
s’exhiber – il faut appeler les choses par leur nom – il va an
vouloir plus, c’est inévitable. Alors, elle renonce à finasser, à
négocier, à retarder l’échéance. Elle est au milieu du gué,
elle va continuer.
Acceptation
Pour se donner du
courage, et aussi pour prendre un peu son temps – et donc pour le
faire mariner un peu ! - elle repose les jambes par terre, sous
la table, et appelle le garçon pour commander un nouveau verre.
Puis, les mains quand même un peu tremblantes, elle signe son son
acceptation :
Oui,
monsieur, j’y vais.
Spontanément, le
terme de « Monsieur », celui-là même qu’elle utilise
pour « son » Monsieur, lui est venu sous les doigts.
Terme de respect, terme qui la met « à sa place » Comme
« son » Monsieur, celui-ci s’adresse à elle en la
tutoyant, mais elle utilise le vous pour d’adresser à lui. « Son »
Monsieur n’est pas là, un autre se présente. Entrer dans son jeu,
c’est, elle le sait pertinemment, apporter sur un plateau un motif
de fessée hors norme à son Monsieur. Pas une seconde elle
n’envisage de le lui cacher, quoi qu’il arrive. Au contraire,
c’est même peut-être parce qu’elle sait qu’elle confessera
tout, sans rien nier ni travestir, à son Monsieur, qu’elle
s’engage dans ce chemin dangereux. Bordé de ronces, dirait-on. Ou
même d’orties, puisqu’elle sait que l’idée d’un jour lui
faire connaître la brûlure si caractéristique de cette plante
trotte dans la tête de son Monsieur.
Oui, bien sûr, elle
va « y aller » Oui, bien sûr, elle va retirer sa
culotte. Elle n’a pas le choix. L’ordre est explicite. Il doit
être suivi d’effet. Elle va obéir. Elle va se plier à cette
injonction. Elle sera cul nu sous sa jupe, exposée. Du reste, dans
l’état d’humidité où est déjà son slip, c’est presque une
mesure d’hygiène. Car elle mouilles, oui, énormément. Elle sent
son sexe qui palpite, qui ruisselle. Oh, cette sensation de source
vive au creux de sa chatte ! Ce suintement, ces perles qui
naissent et coulent doucement. Cette sensation délicieuse de sentir
cette mouille inonder son sexe. Cette peur de la voir couler sur le
haut de ses cuisses. Oh ces mots qu’elle entend déjà : « tu
as mouillé, coquine ! Tu n’as donc aucune retenue ! Tu
sais ce qu’on fait aux sales gamines qui mouillent ainsi ?
Regarde, ta chatte est toute moite, petite salope !»
Oh ces mots qu’elle ne supporterait dans aucune autre
circonstance, et qui, là, la font littéralement fondre d’envie.
D’envie que ses doigts s’enfonce dans cette motte de beurre
tendre. L’envie que sa langue vienne boire à cette source vive.
Que son visage se colle à cette moiteur, s’imprègne de cette
liqueur. Les mots, les images, valsent dans sa tête. Elle plnge dans
ce monde parallèle. Ce monde où une femme retire son slip
simplement parce qu’un Monsieur le lui a ordonné.
Là !
Elle attend que le
serveur lui amène son verre, le troisième qu’elle va boire en
quelques minutes, pour se lever et passer une nouvelle fois aux
toilettes pour répondre à l’injonction de son inconnu. Elle
pourra ainsi se débarrasser du sous-vêtement et le glisser dans son
sac. Mais avant même que la consommation ne lui soit apporté, un
nouveau message s’inscrit sur l’écran :
Tu
boiras quand tu seras cul nu, pas avant !
Et tu ne quitte pas
la table !
Ah, là, les choses
se corsent ! Envisager de retirer son slip, elle n’y est
résignée, elle relevait même le défi avec une forme d’assurance
tranquille. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’elle
se baladerait dans la rue sans culotte, avec cette sensation
délicieuse et paniquante de l’air qui caresse sa foufoune. Mais la
retirer là, autant dire devant tout le monde, c’est évidemment
une autre paire de manches. Pourtant, le message qu’elle lui
adresse, même si elle ne s’en rend pas compte quand elle le fait,
est déjà un pas vers l’acceptation. En effet, elle aurait pu
écrire tout simplement « non » ou « impossible »
mais non, elle se limite à un bête :
Ici ?
Et bien sûr la
réponse, prévisible, arrive immédiatement. Un seul mot,
irrévocable :
Oui
Suivi, quelques
secondes à peine après d’un laconique :
Et
avant qu’on ne t’apporte le prochain verre.Non négociable !
Plus les ordres sont
impératifs, plus ils sont difficiles à réaliser, plus elle sait
qu’elle s’y pliera.
Advienne que pourra !
Quand elle lit ces
phrases, elle se revoit brusquement en haut de ce rocher duquel ses
amis plongeaient dans une crique. Elle était restée pétrifiée par
la peur devant le vide, incapable de bouger. Tétanisée. Mais,
toujours cette fierté indomptable, cette incapacité à renoncer, à
accepter ses limites, elle avait fini par fermer les yeux … et elle
avait sauté. Alors, de la même manière, comme on saute à l’eau,
elle se lance. Inconsciemment, elle a fermé les yeux. Elle n’a
même pas pris la précaution, pourtant évidente, de vérifier si
les consommateurs assis autour d’elle avaient les regards tournés
vers elle. En quelques secondes, elle soulève les fesses du siège,
elle glisse les mains sous sa jupe, et, prestement, elle tire sa
culotte vers le bas et se rassoit, le slip en haut des cuisses. Alors
seulement, elle prend le temps de jeter un regard autour d’elle.
Manifestement, personne ne s’apprête à hurler « Elle a
pas d’culotte ! » sur l’air des lampions. Personne
ne semble avoir remarqué son geste. Mais elle ne peut rester ainsi.
Elle sait que si elle se lève, le slip tombera à ses pieds. Une
nouvelle fois, elle passe les mains sous sa jupe, saisi le morceau de
tissu soyeux, et, d’un mouvement aussi preste mais contrôlé
qu’elle peut, elle le fait glisser jusqu’aux chevilles. Mais sa
nervosité et le tremblement de ses mains font qu’alors le slip
s’accroche aux lanières de ses sandales. Elle doit farfouiller,
tripoter, pour qu’il finisse par passer l’obstacle. Elle est donc
restée quelques secondes pliée en deux, les mains occupées à
détacher la culotte. Le sang lui est montée aux joues. Si quelqu’un
a regardé vers elle à cet instant, il n’est pas possible qu’il
n’ait pas compris ce qu’elle est entrain de faire. Quand elle se
relève, inondée de sueur, les mains fébriles, les yeux hagards,
elle tient son slip roulé en boule au ceux de ses mains. Elle
cherche à reprendre son souffle, mais, coup du sort, c’est
précisément à cet instant que le serveur s’approche de sa table,
y dépose le verre de vin, et s’ enquiert poliment, en bon
commerçant :
« Voilà,
madame, tout va bien ? »
A-t-il remarqué son
trouble ? A-t-il vu ? Elle ne sait pas, elle ne comprend
pas, elle balbutie seulement un vague « Oui ..oui..merci .. »
et ajoute presque bêtement « il est bien frais ... »
Pour saisir son verre de la main, elle doit serrer le slip dans
l’autre main, au risque, mais elle ne s’en rend même pas compte,
de laisser apparaître ce chiffon de tissu. Ce n’est donc que quand
le garçon de café quittera sa table qu’elle pourra glisser le
slip dans son sac. Mais, visiblement, le loufiat a du temps à
perdre, ou il trouve la cliente à son goût. Il s’attarde, bavarde
– ou tente de le faire – commente le temps, vante la qualité de
son vin … Tant et si bien qu’avant qu’elle n’ait pu faire
disparaître le corps du délit dans sa besace, et comme si l’inconnu
avait deviné à distance son intention, il lui a envoyé un nouveau
message :
Tu
laisses la culotte sur la table, et tu vas faire pipi, je suis sûr
que tu en as envie.
Là, elle trouve
qu’il y a du voyant chez ce voyeur ! Comment a-t-il su qu’elle
s’apprêtait à faire disparaître le sous vêtement dans son sac ?
Et surtout comment a-t-il su qu’en effet, une fois son exercice de
déshabillage fini, elle a une terrible envie de faire pipi ?
Une envie si forte qu’elle ne peut envisager de négocier l’ordre
reçu. Ou elle s’y plie, et laisse ostensiblement son slip sur
cette table de terrasse, au vu de n’importe qui, ou elle s’y
refuse et casse le lien d’obéissance que « son voyeur »
a mis en place. Elle se rend compte qu’elle est entrain de gigoter
sur place comme une gamine qui a envie de faire pipi, ce qui est du
reste tout à fait le cas. Bien sûr, elle va emmener son sac aux
toilettes, elle ne va pas le laisser là au risque de se le faire
voler. Une idée la fait subitement sourire : « il y a des
voleurs de sacs, mais y a-t-il des voleurs de slips ? »
L’idée la fait tellement rire qu’elle se lève comme un diable
qui sort d’une boite, dépose le slip sur la table, à côté du
verre, empoigne son sac et se précipite vers l’intérieur en
haussant les épaules et en murmurant « advienne que pourra ! »
Encore pipi !
Son besoin est si
impérieux qu’elle a presque de la peine à tenir jusqu’aux
toilettes. Heureusement, une cabine est libre et, dans la tenue qui
est la sienne – et une nouvelle fois l’idée la fait rire –
elle n’a pas à craindre que la précipitation lui fasse tremper sa
culotte. Enfin faire pipi après de telles émotions, c’est une
délivrance. Elle se souvient de cette coutume que lui expliquait sa
grand-mère quand elle était enfant, selon laquelle, quand on avait
eu une grande peur il fallait « faire pipi sur une pierre
bleue » c’est à dire sur les grandes pierres qui
constituaient le seuil des maisons de sa région. Ici point de pierre
bleue, mais une classique cuvette. Délivrance. Essuyage rapide. Et
retour vers la terrasse. Dés la porte elle voit, elle la voit, elle
le voit. La table. La tâche jaune bien visible, comme une fleur
oubliée. Mais surtout, horreur, un homme tranquillement assis, qui
lève son verre de bière à son intention ….
Dialogue
Le bon choix
Une fois encore, il
lui faut décider dans l’instant. La raison serait évidemment de
tourner les talons et de partir en espérant que l’homme n’aurait
pas le culot de la suivre. Mais fuir, c’est au-dessus de ses
forces. Comme un automate, elle se dirige donc vers la table qu’elle
a quittée quelques minutes auparavant. Avec une galanterie un peu
affectée, l’homme se lève à son arrivée et lui tire la chaise
pour qu’elle s’assoit. Il reprend sa place, lui aussi, et,
désignant la petite culotte restée sur la table, il engage la
conversation, d’un ton badin
« Jolie,
ça aussi, c’était un bon choix ... »
Elle renonce à lui
demander quel était l’autre « bon choix » qu’il
avait constaté, et se contente de répondre un peu platement :
« Merci,
monsieur »
Saisissant sans
autre forme de procès le slip et le portant à son visage, il le
hume sans vergogne en commentant, avec un grand sourire :
« Un
parfum délicat ... »
Prouvez-le !
Puis, comme si
c’était un geste tout naturel, il glisse le sous-vêtement dans la
poche de sa veste e, demandant, sans hausser la voix mais pas assez
bas pour qu’elle puisse être sûre que les occupants des tables
voisines n’entendent pas :
« Le
soutien-gorge est assorti, jeune dame ? »
L’expression
« jeune dame » l’interpelle. Ce sont les mots
qu’utilisent souvent les hommes qui punissent celles qu’ils
appellent les « chipies » Pourtant elle ne la relève
pas, et se contente de répondre sans détour à la question posée :
« Non …
monsieur »
Et comme il lève un
sourcil interrogateur elle se résout à préciser :
« Je …
je n’en porte pas, monsieur »
« Jamais ? »
« Non,
jamais ... »
« Dire, c’est
bien, mais il faut prouver, vous le comprenez n’est-ce pas ? »
Une nouvelle fois,
il est parvenu à la déstabiliser. Mais elle est déjà de plein
pied dans une sorte de défi. Alors, en plantant ses yeux dans les
siens, elle se penche légèrement en avant et, sans barguigner,
elle défait deux boutons de plus de son chemisier. Avec un sentiment
de victoire, elle voit le regard de son interlocuteur se baisser vers
l’échancrure du corsage. Elle sait que placée ainsi, il peut
voir sans difficulté ses seins. Presque provocatrice, et elle
lance :
« Cela
vous convient, monsieur ? »
Il en convient :
« Tout à
fait, jeune dame »
et il ajoute :
« Comme
on dit parfois, « tout ce qui est petit est joli ! »
Restant dans le
registre de la provocation elle lève elle aussi les sourcils et
glisse :
« Pourtant
en général les hommes préfèrent les gros lolos non ? »
Il fronce les
sourcils devant cette insolence, mais il garde le sourire, se
contentant de commenter :
« Il faut
de tout pour faire un monde ... »
en ajoutant
aussitôt, en se penchant un peu vers elle de manière à ce que son
visage soit plus près du sien :
« D’autant
que les tétons me semblent tout à fait suffisants ... »
sa
réponse fuse avant même qu’elle n’y ait vraiment réfléchi :
« Suffisant
pour quoi ? »
Cette fois,
son visage s’éclaire d’un large sourire quand il réplique :
« Ça,
peut-être le découvrirez-vous le moment venu, jeune dame ... »
Pourquoi ?
Elle ne juge pas
nécessaire de lui demander d’expliciter sa réponse. Mais quelque
chose dans son ton, ou dans son regard, l’amène, sans qu’elle en
soit pleinement consciente, à baisser les yeux. Bien sûr, cela
n’échappe pas à celui qui vient de l’amener en quelque sorte là
où il voulait. Bon joueur il concède :
« C’est
mieux comme ça, jeune dame. »
Peut-être
n’est-elle pourtant pas encore vraiment dans la situation où il
voulait qu’elle soit, puisqu’elle demande, mi ingénue, mi une
fois encore provocante :
« Qu’est-ce
qui est mieux, monsieur ? »
Il ne répond pas
directement à la question, ou plutôt il fait le choix d’y
répondre par ce qui est aussi une question :
« Je ne
pense pas que vous soyez sur cette terrasse par hasard »
Même si, bien sûr,
elle comprend immédiatement à quoi il fait allusion, elle reste
dans son rôle d’ingénue ou de bécasse en répondant :
« J’avais
soif, monsieur et aussi …. »
Cette fois, elle
s’est piégée elle-même, et elle bloque, incapable d’aller au
bout de sa phrase. Cette défaillance n’échappe pas à son
interlocuteur qui profite de son avantage pour insister :
« Et
aussi ? »
Devant cette
insistance, elle cède et murmure plus qu’elle ne dit, en se
sentant pour la première fois vraiment rougir :
« De
faire pipi ... »
Le visage de son
interlocuteur s’illumine du même sourire carnassier qu’elle
avait remarqué dans l’escalator du métro. Il a vu la faille, il
va bien entendu s’y engouffrer :
« Et
il n’ a qu’ici que vous pouviez le faire ? »
Fonctionnant sur un
mode alternatif, et le naturel reprenant le dessus, elle hausse les
épaules en grommelant :
« Bien
sûr que non ! »
Le sourire s’est
figé, et c’est d’un ton plus dur qu’il la reprend sèchement :
« Le
haussement d’épaules, ça ce n’est pas une bonne idée, jeune
dame ! »
Le changement de
ton, et d’attitude de l’homme est si visible qu’elle se prend à
bafouiller :
« Mais …
heu … »
Puis, renonçant à
poursuivre le combat, elle cède une nouvelle fois en murmurant :
« Je
m’excuse … je vous prie de m’excuser, monsieur »
Un hochement de tête
marque sa satisfaction, mais il n’en reprend pas moins :
« C’est
mieux ainsi, jeune dame, mais …ça ne répond pas à ma question »
Sincèrement
fragilisée, elle ne saisit pas immédiatement ce qu’il veut dire
et bredouille une nouvelle fois :
« Mais
… quelle question, monsieur ? »
Comprenant
qu’elle ne fait pas semblant, il répète, en la regardant dans les
yeux :
« Qu’est-ce
qui vous a fait choisir cet établissement ? »
Et
il précise, presque gouailleur et en désignant le café où
elle s’était d’abord attablée:
« …
de préférence à celui d’en face ? »
Elle renonce à
finasser et bredouille :
« Ben ..
euh ... »
Et, reprenant un peu
ses esprits, et tentant de sortir de l’impasse dans laquelle elle
s’est engagée, elle précise :
« ...son
nom est … rigolo ...non ? »
Le mot n’est pas
tombé dans l’oreille d’un sourd, et il s’étonne le répétant
en détachant les syllabes :
« Ri-go-lo?Vous
trouvez cela rigolo, jeune dame ? »
Dit il en désignant
du doigt les instruments dessinés sur l’auvent. Et comme elle
reste muette il insiste :
« En
auriez vous déjà ...goûté, jeune dame ? »
Elle a suivi son
geste, et redécouvre la décoration qu’il lui désigne. Trois
instruments en formes de palettes trouées, une sorte de fouet, une
corde mais aussi ce qui ne peut pas être autre chose qu’une
cravache. Elle se mord les lèvres et concède :
« Non,
monsieur, jamais... »
« C’est
peut-être une lacune, ne pensez-vous pas ? »
« Je
.. je ne sais pas... »
« Vous
ne savez pas … encore ? »
Votre Père Fouettard
Nouveau haussement
de sourcils interrogateur auquel il réponds en précisant, mettant
cette fois les pieds dans le plat :
« Dois-je
comprendre que votre Père Fouettard n’utilise … que la main pour
vous fesser, jeune dame ? »
« Le »
mot est sorti, comme un diable de sa boite. Ou comme Pandore. Elle en
est presque soulagée, comme si dire les choses directement levait
enfin cette chape de plomb qui l’obligeait à finasser. Maintenant
les choses sont claires. Ce monsieur, qui n’est plus tout à fait
un inconnu, à mis les choses sur la table. Il a compris. Elle ne
sait comment, puisque, après tout, il doit bien y avoir des tas de
clients qui choisissent cet établissement sans pensées perverses,
ou juste pour rigoler. Mais il est clair maintenant qu’il l’a
percée à jour. Il n’est plus nécessaire de faire semblant. Elle
peut déposer les armes. Et elle convient sans rougir cette fois :
« Oui,
monsieur »
Il n’a même pas
besoin d’insister ni de la relancer pour qu’elle poursuive
d’elle-même, utilisant aussi « le » mot comme s’il
était presque banal :
« Seulement
la fessée ... »
Il ne cache pas sa
satisfaction :
« Eh bien
voilà, pourquoi tourner autour du pot ? Il me semble que celui
qui s’occupe de vous ne doit pas manquer de raisons pour sévir,
n’est-ce pas ? »
« C’est
vrai, monsieur »
« Il ne tient
qu’à vous de découvrir une autre dimension, jeune dame »
« Une autre
dimension ? »
« Tout à
fait. Le panpan cucu … à votre âge et quand on se permet de boire
trois verres de vin en plein après-midi et de se conduire aussi
impudiquement … c’est manifestement insuffisant ! »
A midi
Comme elle ne répond
rien – mais que pourrait-elle répondre à cette affirmation ?
- il poursuit :
« Vous
utilisez Google Map. Je vais vous inscrire une adresse, vous voulez
bien ? »
« Euh …
oui ...si vous voulez... »
Elle lui tend
l’appareil, après avoir ouvert l’application demandée. Sans
plus rien ajouter, il tapote sur l’écran puis lui rend le
téléphone .
« Si vous
y êtes encore à midi ...je vous le rendrait , sinon je la
garde en souvenir»
Et avant qu’elle
n’ait pu ni lui demander où il l’envoi ni ce qu’il attend
d’elle, il se lève et s’éloigne sans se retourner. Elle clique
une nouvelle fois sur l’écran et y découvre l’adresse que
l’homme y a inscrite : 88 rue Saint Denis. Elle connaît assez
la réputation de cette rue mythique de Paris pour deviner de quoi il
peut s’agir. Quand elle regarde sa montre, elle voit qu’il n’est
que onze heure et quart, et l’application lui indique qu’il lui
faudra moins de dix minutes pour se rendre à l’adresse indiquée.
Il lui restera donc presque une demi-heure avant l’heure fatidique.
Mais, au fond d’elle-même, elle sait déjà qu’elle y sera
encore. Et avant onze heure et demi elle découvre la façade et
l’enseigne du « Love Hotel »
Découvertes
Un lieu
A vrai dire, elle
n’est pas vraiment étonnée de découvrir que l’adresse indiquée
par son voyeur est coquine. Elle savait qu’il exsitait à Paris,
comme dans d’autres grandes viles du monde, ce genre
d’établissements dont le concept, avait-elle lu, venait du japon.
Des hôtels où des couples illégitimes peuvent se retrouver pour un
moment dans des chambres destinées spécifiquement à cet usage.
Mais elle découvre que ce lieu est d’abord une boutique, un
« sex-shop » Un de ces lieux qui pullulent dans ce
quartier. Il lui est déjà arrivé, dans d’autres quartiers de
Paris comme Montparnasse, ou en province, de passer devant ces lieux,
souvent un peu glauques. Le plus souvent, de petites boutiques avec
quelques objets ou vêtements en vitrine, et une porte souvent
protégée par un lourd rideau, qu’elle n’a jamais franchi. Ici,
l’endroit est assez différent, plus clair, plus explicite aussi.
Et quand elle franchit, intimidée mais pas vraiment effrayée, le
seuil, elle découvre ce qui ressemble plus à une supérette de
quartier qu’à ce qu’elle attendait. Une vaste salle, éclairée,
propre, avec des rayons comme dans n’importe quel super-marché,
sauf qu’ils ne présentent que des produits liés au plaisir, au
sexe.
Des produits
Il y en a, en effet,
profusion. Présentés sans fioriture, par catégories. Un rayon de
vêtements, avec quelques mannequins, présentant des robes ultra
courtes manifestement pas portable dans la rue, mais plutôt jolies.
Des chaussures aux talons vertigineux, et surtout abondance de
sous-vêtements pus coquins les uns que les autres. Des
soutient-gorge ouverts sur le devant, laissant apparaître les
tétons, qui lui font immédiatement pensé à la passion de « son »
Monsieur pour les mauvais traitements infligés à ceux-ci. Certes,
elle a déjà connu la morsure aiguë des pinces à linge, mais ici
elle se dit que les amateurs peuvent trouver des pinces qui semblent
tout aussi cruelles, mais qui, au moins, ne cachent pas leur jeu.
Certains modèles la font frisonner par l’aspect effrayant de leurs
mâchoires. D’autres sont reliées entre elles par une
chaînette, ou parfois même avec une autre pince manifestement
destinée à s’accrocher plus bas. Dans le même rayon, une
collection de culottes à faire pâlir d’envie des amateurs. Des
strings minimalistes, mais aussi, plus original, des culottes
couvrantes mais … laissant apparaître les fesses, et des culottes
ouvertes, laissant libre accès au sexe. Elle qui ne porte jamais de
soutien-gorge et dont le tiroir à sous-vêtements contient surtout
des slip plutôt sages et confortables, découvre les
porte-jarretelles, dont elle sait que « son » Monsieur
est fou, des bas résilles, des bas aux coutures apparentes, et des
collants laissant, eux aussi, les fesses nues.
Dans un autre rayon,
elle découvre une collection variée de jouets, de « sex
toys » Des godemichets de toutes tailles et de toutes couleurs.
Les uns réalistes, reproduisant jusque dans les détails, des sexes
d’hommes parfois démesurés, avec le gland bien sûr, mais aussi
ces grosses veines saillantes qui lui font penser combien il est
délicieux de les suivre du bout de la langue, des couilles jusqu’au
gland. Les autres plus frustres de présentation, mais dotés
d’accessoires, vibrants, tournoyants. Certains avec deux
protubérances, visiblement prévus pour pénétrer à la fois les
deux trous.
Très vite, elle se
prend au jeu de cette exposition particulière, et elle constate que,
si, comme elle s’y attendait, il y a beaucoup d’hommes seuls
dans la boutique, ceux-ci lui semblent particulièrement ordinaires.
Pas d’yeux exorbités, pas d’attitudes louches, pas de mains
tremblantes, et surtout aucune gêne visible. Tel jeune homme en jean
et basket examine avec soin des sex-toys pour femme, peut-être pour
faire un cadeau. Un autre, au style de cadre dynamique, attaché case
à la main, choisit avec soin un ensemble slip et soutien gorge en
latex. Mais il y a aussi plusieurs couples, déambulant dans les
allées tout à fait comme s’ils y faisaient leurs courses
ménagères. L’homme de l’un d’entre eux porte même une sorte
de panier dans lequel sa compagne met régulièrement ses emplettes.
Du reste, elle n’est pas la seule femme seule à parcourir les
rayons. Elle crois plusieurs fois ne dame visiblement plus âgée
qu’elle, habillée en style « bon chic – bon genre »
et qui manipule sans la moindre gêne les sexes d’homme en latex,
les soupesant, testant leur consistance et leur rigidité, allant
même, jusqu’à en entourer un du poue et de l’index comme pour
en vérifier la taille. Quand son regard croise le sien, la dame lui
adresse un sourire complice et chuchote, mutine : « Eh
oui … faute de grive ... » Elles
rient toutes les deux, puis engagent la conversation :
« C’est
la première fois que vous venez ici ? »
« Euh …
oui ...je découvre ! »
« Croyez-moi,
c’est la meilleure boutique dans son genre. Il y a du choix, et les
prix sont raisonnables. Mais surtout, ici, on évite les lourdingues,
vous soyez ce que je veux dire ! »
Et, tout en
tripotant l’énorme godemichet noir qu’elle a en main, elle
ajoute en riant :
« A votre
âge et jolie comme vous êtes, vous n’avez pas vraiment besoin de
factice, mais même en couple, ça peut servir n’est-ce pas ? »
Puis, désignant le
fond du magasin du menton, elle continue :
« Vous
savez qu’on peut aussi consommer sur place ! Et c’est
tellement plus siple qu’à l’hôtel. Au moins, ici, personne ne
vous regarde avec des yeux de merlan frit parce que vous venez vous
faire sauter en pleine journée ! »
En effet, au fond de
la boutique, sous un panneau « réception », une affiche
présente les chambres proposées à la clientèle, ainsi que les
services associés. Des jouets, des massages en couple, des tenues
affriolantes à louer.
En poursuivant sa
déambulation dans les allées, elle débouche sur un rayon qui
présente une impressionnante collection de martinets et de fouets.
Les uns visiblement ludiques, aux lanières souples et légères, les
autres véritablement effrayants. De véritables fouets, des
« paddels » de cuir épais, et sur un mur, des cannes
d’épaisseurs variées. Avec, sur des petites étiquettes, des
indications sur leurs qualités : « cinglante mais sans
danger », « à réserver aux initiées » « parfaite
pour des débutantes » …
Des questions
Devant cette
débauche d’instruments contondants, elle sent sa respiration
s’accélérer, et son intimité s’humidifier. Après la
conversation qu’elle a eu avec son inconnu à la terrasse, nul
doute pour elle que c’est à ce rayon qu’il pensait en l’envoyant
ici. Pour lui faire découvrir cet univers très au-delà de la
fessée telle qu’elle la conçoit jusqu’à aujourd’hui. La vue
de ces instruments, de ces lanières de cuir, de ces palettes de bois
perforées, de ces entraves, de ces baillons et bandeaux font naître
en elle des sentiments contradictoires. Elle est terrorisée,
réellement. Comme si, rien que de les voir, elle sentait
physiquement leurs impacts dans sa chair. Non, ce n’est pas
possible, une femme ne peut pas accepter de subir des traitements
pareils. Non, jamais elle ne supporterait les souffrances qu’elle
imagine. Et pourtant, comme si elle subissait une sorte de
dédoublement de la personnalité, elle voit, comme en images
subliminales, ces instruments lui meurtrir la peau. Elle ressent
l’angoisse de l’attente aveuglée par un bandeau. De ne savoir ni
où vont être portés les coups, ni avec quel instrument. De
chercher à anticiper. Son derrière sera-t-il cinglé par un
martinet aux longues lanières de cuir noir ? Ou bien se sera
ses cuisses ? Ou encore ses flancs, son ventre, ses seins ?
Ceux-ci seront ils entourés de cette corde qui les fera gonfler, la
peau tendue à éclater, les tétons mordus par les mâchoires
métalliques des pinces ? Cette strappe claquera-t-elle son
cul ? Cefouet viendra-t-il s’enrouler autour de ses reins ?
Non, c’est
impossible, elle ne peut pas, elle ne veut pas, à aucun prix. Elle a
voulu jouer, provoquer, risquer. Mais le passage à l’acte, à cet
acte là, non, elle s’y refuse. Etre fessée, elle l’a déjà
été, elle sait qu’elle le sera encore, elle l’accepte, et même
elle le veut. Mais ces instruments, ce n’est plus la fessée. Rien
à voir avec le panpan cucu qui l’émoustille.
Fuir !
L’inconnu, le
voyeur lui a dit qu’il serait là à midi. Il faut qu’elle parte,
vite. Mais un nouveau coup d’œil à sa montre la fait sursauter.
Il est midi passé. Mon Dieu, comment fuir sans risquer de se trouver
nez à nez avec lui ? Et s’il était déjà entré dans le
magasin ? Peut-elle se cacher ? Lui échapper ? Comme
un enfant qui croit qu’on ne le voit pas quand il se cache les
yeux, elle reste tournée vers le mur où sont exposées les
cravaches et les cannes. Comme si elle examinait avec soin celles-ci.
Les unes très fines, très flexibles, les autres plus épaisses et
plus rigides. En bois clair ou en rotin. Avec une poignée ou juste
un bout recourbé. Et les cravaches, celles qui semblent des jouets
avec leur bout en forme de cœur. Mais aussi les vraies cravaches,
pour chevaux. En cuir tressé, avec une extrémité rectangulaire.
Jamais un tel
instrument ne s’abattra sur elle, elle s’y refuse. Elle va
partir, fuir. Et tant pis si …
Monsieur !
A cet instant, une
cravache est brandie devant son visage. Une longue badine de cuir
noir luisant, avec un manche incrusté de petits rivets en métal. Un
instrument effrayant. Tenu par une main ferme, qui agite doucement
l’instrument terrible devant ses yeux. Et une voix qui dit :
« Celle-ci me semble parfaite ! »
Son cœur s’arrête
de battre. Son sang se fige. Ses jambes flageolent. La tête lui
tourne. Elle va tomber. Cette voix, cette main, ce en son pas celle
de son inconnu. Elle se ratatine sur elle-même. Elle n’a pas
besoin de se retourner. Elle sait déjà que, derrière elle, la
cravache en main, le sourire narquois, le regard sévère – mais
plein d’amour – c’est « son » Monsieur qui va
s’occuper d’elle.
Conséquences inévitables
Pipi une nouvelle fois !
Un Monsieur qui ne
lui fera aucun reproche. Qui n’expliquera rien. Ni pourquoi il est
là, ni ce qu’il sait de ce qu’elle vient de faire. Et elle ne
lui posera aucune question. Il dira seulement :
- « Allons-y ! »
en se dirigeant vers
le fond de la boutique, vers le comptoir de la partie hôtelière. Il
indique un nom, elle n’entend même pas si c’est le sien ou un
pseudo choisi pour la circonstance, et un employé les invite à le
suivre. Un couloir tout à fait semblable à n’importe quel hôtel,
une porte que l’homme ouvre, et Monsieur qui lui fait signe du
menton d’entrer. Peu de mots, ils sont inutile, et elle le sait.
- « Je
pense que tu ferais bien de faire pipi avant ... »
Docilement, elle
passe dans la petite salle de bain attenante à la chambre. Il n’est
pas nécessaire qu’il lui rappelle la règle, elle ne ferme pas la
porte. Quand elle est assise sur la cuvette, il suffit que Monsieur
écarte l’index du majeur en la regardant pour qu’elle comprenne
la consigne. Il ne se contentera pas de lui imposer de faire pipi
devant ses yeux. Il veut voir. Voir vraiment. Il la veut sans pudeur,
sans limite, sans interdit. Elle ne tergiverse pas, et elle écarte
largement les cuisses. Alors que, les autres fois, elle a toujours eu
du mal à parvenir à faire pipi sous ce regard égrillard, cette
fois elle est si émue, si apeurée, si consentante d’avance à
tout, que, presque immédiatement, elle sent la fontaine jaillir. Il
lui semble que le bruit cristallin de l’urine emplit la pièce. En
même temps, et malgré ce regard pervers qu’elle connaît si bien,
il lui semble ressentir une t de soulagement. Au moins, pense-t-elle
furtivement, elle n’aura pas à demander comme une gamine
l’autorisation d’aller faire pipi au beau milieu de la séance,
ni à prendre le risque de s’oublier piteusement sur les genoux de
son Monsieur. Une fois que l’écoulement est terminée, avant
d’oser se relever, elle demande :
« ...je
peux ...Monsieur ? »
La voix,
étonnamment calme, de Monsieur réponds à la question qui est
pourtant restée en suspend :
« Tu peux
t’essuyer »
Cette fois, une
vague de honte lui monte au visage. Elle comprend que chaque mot,
chaque geste, sera marqué de la volonté de punition. Que non
seulement il ne détournera pas le regard alors qu’elle épongera
son intimité, mais qu’il veut qu’elle reçoive cette
autorisation comme une première sanction. Oui, elle a fait pipi,
sous ses yeux, comme un bébé, mais en plus, oui, sa chatte est
souillée d’urine, et il faut qu’elle la nettoie avant de se
relever.
Annonce.
Monsieur s’est
assis sur le lit. Un claquement de doigt lui fait savoir qu’il
l’attend. Elle remonte sa culotte, se lève, et vient se placer
debout devant lui, les yeux baissés, les mains dans le dos.
« Tu sais
pourquoi nous sommes ici ? »
« Oui,
Monsieur »
« Je veux
quand même te l’entendre dire »
« Pour …
pour que vous me punissiez, Monsieur »
« Comment
vas-tu être punie ? »
« Par une
fessée, Monsieur »
La première fois
qu’elle a été fessée par Monsieur, elle avait eu beaucoup de mal
à prononcer ces mots. Cette fois, ils lui paraissent si naturels, si
normaux presque, qu’elle les prononce comme une évidence. Monsieur
acquiesce et esquisse même un sourire. Et, toujours d’une voix où
ne perce pas la moindre colère, comme s’il fallait seulement
qu’elle comprenne, qu’elle sache,, qu’elle anticipe, il
expose :
« Oh oui,
je vais te coller une fessée. Une fessée comme tu n’en as encore
jamais reçu. Une fessée magistrale. Tu sais que c’est nécessaire
n’est-ce-pas ? «
Oui, elle le sait.
Nécessaire est bien le mot. Nécessaire pour lui, sûrement.
N’a-t-il pas en effet toutes les raisons de la punir comme jamais
encore elle ne l’a été ? Mais surtout nécessaire pour elle.
Bien s^pur qu’elle sait, depuis la seconde où elle a découvert
son Monsieur derrière elle, qu’elle sera fessée plus sévèrement
que jamais. Mais, paradoxalement, la pire chose que pourrait décider
con Monsieur, serait de ne pas la fesser. Cette fessée magistrale,
elle en a besoin. Physiquement comme psychiquement. Elle le
reconnaît :
« Oui,
Monsieur, je le sais »
« Il n’est
pas nécessaire que je t’explique les raisons de ta punition ? »
« Oh …
non, Monsieur »
Là, il lui fait un
cadeau magnifique. Autant, quand les précédentes fessées étaient
motivées par des prétextes, des broutilles, leur exposé faisait
partie de leur jeu, autant, ici qu’elle sait être punie pour un
motif oh combien légitime, elle est reconnaissante à Monsieur de ne
pas lui imposer de l’entendre. Elle mérite cette trempe, elle va
la prendre, tout est dans l’ordre.
En tenue !
Pourtant, Monsieur
ne fait pas ce geste si habituel chez lui de montrer ses cuisses pour
qu’elle vienne s’y allonger. Il la laisse mariner, il laisse le
silence s’installer. Puis les ordres se succèdent,
impérieux.:
« Tu te
tournes ! »
« Tu
trousses »
« Tu
baisses ta culotte »
Retournée
Se retourner, pour
qu’il voit son cul. Elle est presque rassurée. Il a envie de voir
son derrière. Bien sûr qu’elle va le lui montrer ! Sans
espoir que cela ne le convainque de renoncer à la fesser, bien au
contraire. Mais ce besoin qu’il exprime de voir son cul la
rassure.
Elle s’exécute. Se retourne, lui tourne le dos, et surtout le cul ! En plus, maintenant, comme tout à l’heure dans la boutique, elle ne verra plus son Monsieur, et, comme une autruche qui se cache la tête dans le sable, elle osera plus …
Elle s’exécute. Se retourne, lui tourne le dos, et surtout le cul ! En plus, maintenant, comme tout à l’heure dans la boutique, elle ne verra plus son Monsieur, et, comme une autruche qui se cache la tête dans le sable, elle osera plus …
Troussée
Se trousser.. Oh, ce
verbe qu’il a employé ! Se « trousser » Pas
« relever », ou « remonter », ou même
« retrousser » sa jupe. Mais bel et bien se « trousser »
Comme une fille des rues, comme une grue, comme une bonniche qu’on
va punir. Quand on se trousse, ce ne peut que pour être fessée, ou
pour être prise, sauvagement, à la hussarde. Être prise par
derrière, sans partage, sans échange, par un homme presque anonyme
qui va prendre son plaisir. Devenir femme, femelle, objet de plaisir
égoïste.
Elle relève sa jupe au-dessus de ses reins. Elle la coince de manière à l’empêcher de retomber, et, à la fois pour qu’elle reste mieux en place et aussi pour mieux exposer son postérieur, elle se penche légèrement en avant, faisant mieux saillir son cul rond. Voilà, elle est exhibée. Il ne reste qu’à déculotter.
Elle relève sa jupe au-dessus de ses reins. Elle la coince de manière à l’empêcher de retomber, et, à la fois pour qu’elle reste mieux en place et aussi pour mieux exposer son postérieur, elle se penche légèrement en avant, faisant mieux saillir son cul rond. Voilà, elle est exhibée. Il ne reste qu’à déculotter.
Culotte baissée
Baisser sa culotte. Bien sûr. Mettre son cul à l’air. Se mettre
cul nu. La lune exposée. Aucune hésitation, aucune illusion, aucune
alternative. Pour recevoir la fessée, il faut évidemment un cul nu.
D’habitude, elle est déculottée. Par Monsieur. C’est même,
elle le sait, le moment le plus émouvant pour lui, comme pour elle.
Sentir les doigts qui se glissent sous l’élastique de la petite
culotte. La sentir descendre lentement pour dévoiler le Graal peu à
peu, comme un soleil qui se lève sur l’océan, ou au contraire se
la faire baisser d’un seul coup, comme on arrache un voile. Selon
son humeur, Monsieur descend la culotte juste sous les fesses, comme
pour encadre le derrière qu’il va frapper, ou il la fait glisser
jusqu’aux genoux, ou jusqu’aux chevilles. Parfois, il la retire
complètement, ou il lui impose de faire un pas pour « enjamber
la culotte » qui restera au sol, comme la marque de sa
décision. Mais le plus souvent, il exige que la culotte reste là où
il l’a placée, avec interdiction, sous peine d’une nouvelle
raclée, de la laisser tomber au sol. Ainsi, si elle doit se
déplacer, pour le rejoindre là o il s’est installé, pour aller
au coin, ou même pour aller faire pipi si une nouvelle envie la
prend, elle devra le faire à petit pas, les jambes entravées par le
slip. Et quand la fessée aura commencée, elle devra veiller à ce
que ses mouvements ne la fassent pas tomber, fut de quoi ses fesses
en paieront le prix.
En tous cas, elle est alors déculottée. Elle se fait déculotter. Elle se fait mettre la cul à l’air, à vu, à portée de main. C’est comme l’annonce symbolique de la décision de Monsieur, que pourtant elle connaissait à l’avance. « Je baisse ta culotte, je vais te fesser »
Mais, aujourd’hui, Monsieur innove. Il lui intime l’ordre de la baisser elle-même. De SE déculotter. Comme s’il voulait que, par ce geste indécent, elle exprime son acceptation, mieux sa demande, d’être fessée. « Je mets mon cul à l’air, Monsieur, pour que vous le frappiez à votre convenance »
Elle passe les mains dans son dos, saisit l’élastique de la taille, et fait descendre le slip sous ses fesses, à la jonctin avec les cuisses. Mais un ordre claque :
En tous cas, elle est alors déculottée. Elle se fait déculotter. Elle se fait mettre la cul à l’air, à vu, à portée de main. C’est comme l’annonce symbolique de la décision de Monsieur, que pourtant elle connaissait à l’avance. « Je baisse ta culotte, je vais te fesser »
Mais, aujourd’hui, Monsieur innove. Il lui intime l’ordre de la baisser elle-même. De SE déculotter. Comme s’il voulait que, par ce geste indécent, elle exprime son acceptation, mieux sa demande, d’être fessée. « Je mets mon cul à l’air, Monsieur, pour que vous le frappiez à votre convenance »
Elle passe les mains dans son dos, saisit l’élastique de la taille, et fait descendre le slip sous ses fesses, à la jonctin avec les cuisses. Mais un ordre claque :
« Plus bas ! Aux genoux ! »
Il n’a besoin ni d’expliquer cet ordre, ni de le répéter. Elle
s’exécute et elle a compris. Quand le slip glisse le long de ses
cuisses, celles-ci se couvrent de chair de poule. Elle sait qu’elles
vont prendre leur part de la raclée. Que Monsieur va s’acharner
non seulement sur son cul, lieu évident de la fessée, mais aussi
sur ses cuisses, derrière et surtout peut-être à l’intérieur,
là où la peau est plus fine, plus sensible. Pour que le slip tienne
en place, il lui faut écarter les jambes, pour le tendre entre les
genoux. Ainsi, elle le sait, elle « montre tout » Elle
montre son abricot charnu, ses lèvres moites, et même son petit
trou. Impudique, exhibée, montrée, exposée.
Ça y est, elle est « en tenue » En tenue de fessée. En
tenue de punition. Il ne lui reste qu’à se mettre « en
position »
Action !
En position !
Ce sont les mots
qu’utilise presque systématiquement Monsieur pour lui indiquer que
la fessée va commencer. Et qu’elle doit, tout simplement, prendre
la position qu’il attend d’elle. Le plus souvent, s’allonger
sur ses genoux, ou plus exactement sur ses cuisses, dans la position
que les amateurs qualifient de « OTK », et qui est aussi
la position traditionnelle des gamines fessées.
Mais aujourd’hui,
alors qu’elle s’approche de lui, il se lève et l’arrête d’un
geste impératif de la main. Il pose le pied droit sur la table
basse, lui fait signe d’approcher plus près, et, quand elle le
fait, il la saisit brutalement par la nuque et la courbe par dessus
sa jambe.
Ainsi elle n’aura
même pas le contact finalement rassurant de son ventre avec les
genoux de Monsieur. Elle ne sera pas allongée, mais debout, penchée,
le corps cassé. Elle sent que ses jambes flageolent, mais elle
s’efforce de ne pas trembler. Pour assurer son équilibre, elle
agrippe le bord de la table basse.
La fessée va
commencer, rien ne pourrait plus l’empêcher maintenant, elle le
sait. Du reste, pas un instant elle ne l’a pensé, ni même espéré.
Cette fessée qui va tomber, elle la mérite, elle l’attend, elle
l’espère presque. Non qu’elle ait envie d’avoir mal, et elle
sait qu’elle va avoir mal, très mal. Monsieur n’a jamais « fait
semblant » de donner la fessée. Le « panpan cucu »
n’est pas son genre. Pour lui, elle le sait, une fessée ça
claque, ça rougit les fesses, ça fait mal. Mais peut-être
l’attente, l’incertitude, est-elle encore plus insupportable que
la douleur de la fessée elle-même. Alors, oui, aussi paradoxal que
cela puisse paraître, elle a hâte qu’elle commence.
Progression mathématique
Le temps s’est
arrêté. Le silence est presque palpable. Elle a le sentiment qu’on
peut entendre son cœur battre. Et soudain, l’explosion ! La
main de Monsieur vient de s’abattre à toute volée sur sa fesse
gauche. Elle a l’impression d’avoir entendu le bruit mat et clair
avant de ressentir vraiment l’impact de la main sur sa fesse. Il a
frappé comme il le fait d’habitude, fort. La douleur est
immédiate. Elle se propage comme une vague, elle s’étale comme
une goutte de pluie d’orage sur un sol chaud. Visiblement, il a
fait le choix de laisser le temps à la douleur d’ainsi s’étendre.
Lors des fessées précédentes, il a ainsi alterné les séries de
claques bien espacées les unes des autres et les séries en rafale.
Mais ici, la main ne retombe pas. Elle en est presque frustrée. Une
fessée d’une claque unique, ça ne ressemble à rien ! Et
puis, c’est comme une fourmi de vingt-cinq mètres, ça n’existe
pas ! Pourtant, les secondes s’égrènent, sans nouvel assaut.
Moitié inconsciemment, moitié provocatrice, elle gigote un peu, et
c’est seulement la pression de l’autre main de Monsieur au creux
de ses reins qui lui rappelle qu’elle ne doit pas bouger. Tout
juste Monsieur consent-il
à murmurer, très bas :
« Ne sois pas impatiente … la suite de la
progression va venir »
Elle n’a pas le
temps – ni l’audace – de demander ce qu’il entend par là. La
main droite frole ses fesses, comme pour évaluer le terrain, et
« vlan - vlan » une claque, toujours aussi vigoureuse sur
chaque fesse. Sursaut, gémissement à peine ébauché, mouvement de
ruade incontrôlée, mais elle reprend d’elle-même la position.
Nouvelle pause. Étonnamment longue à ses yeux, si différente en
tous cas de ce qu’elle a connu auparavant. Puis nouvel
effleurement, et quatre claques qui se succèdent. La
« progression » ! Bien sûr ! Elle comprend.
Lors d’une séance antérieure, il avait décidé d’un jeu, d’un
test de sa résistance. Il frappait une fois, elle annonçait le
chiffre « 2 », deux fois, elle annonçait le chiffre
« 4 », doublant chaque fois le nombre de claque que son
cul recevrait. Elle avait tenue jusqu’à « 64 », puis
avait renoncé à doubler. Il lui avait alors fallu refaire le
parcours à rebours. Par la suite, par jeu, elle s’était amusée à
compter qu’elle avait reçu ainsi cent quatre vingt dix claques.
Elle comprend … qu’elle a compris, quand elle compte les huit
claques suivantes. Mais elle comprend aussi qu’aujourd’hui, ce ne
sera pas elle qui sera maître du jeu. Celui-ci continue. Seize, puis
trente-deux, puis soixante-quatre, puis cent-vingt-huit, puis ...mais
elle a depuis longtemps cessé de compter. La succession implacable
des séries a déjà porté son derrière à ébullition. A chaque
« pause », et il les respecte entre chaque nouvelle
série, elle cherche à reprendre son souffle, à reprendre pied.
Elle essaie d’évaluer si la série a vraiment été plus longue
que la précédente, ou si c’est seulement l’addition des volées
successives qui les rend plus douloureuses. Elle ne sait plus.
Fessées plurielles
Elle ne reçoit pas
une fessée carabinée. Elle reçoit « des » fessées,
une succession de fessées, une avalanche de fessées. Et si, bien
sûr, plus elles se prolongent, plus elles sont douloureuses, en même
temps, chaque pause fait naître une sorte d’espoir. Ou au moins de
questions. La main va-t-elle s’abattre à nouveau ? Ou bien
Monsieur estimera-t-il qu’elle a été assez fessée pour
aujourd’hui ? Il n’a pas annoncé, comme cela lui est
parfois arrivé pour les coups de brosse ou de martinet, le nombre de
claque qu’elle subirait. Chaque reprise est donc d’autant plus
cruelle. Et aussi plus mordante, comme si la succession des coups
aboutissait à une sorte d’anesthésie de la peau, alors que la
reprise de l’averse de claques après la pause ravive au contraire
la brûlure.
Elle ne cherche pas
consciemment à échapper à ce qu’elle sait inéluctable. Ni à
attendrir Monsieur, ce qu’elle sait inutile. Mais le niveau de
douleur l’amène, à son corps défendant, à gigoter de plus en
plus. A agiter frénétiquement les jambes, dévoilant ainsi, mais
elle n’en a cure, son entrejambe, sa raie fessière, son abricot et
son petit trou. Le bras ferme de Monsieur la maintient, la relève
quand ses jambes fléchissent. Jusqu’à ce qu’elles ne soient
plus capables de la soutenir, et qu’elle tombe à genoux, prostrée,
presque en position fœtale. Alors, sans même un mot de reproche,
constatant simplement l’impossibilité pour elle de rester debout,
il s’agenouille prés d’elle, la reprend par la nuque, fermement,
et l’amène à se repositionner au travers de ses cuisses. Et une
nouvelle fessée reprend. Elle est dans l’incapacité de mesurer si
c’est la suite mathématique qui se poursuit, ou si sa faiblesse a
été sanctionnée par une fessée supplémentaire. Elle est au-delà
de la raison. Cassée. Brisée. Le corps secoué de hoquets. Elle a
crié quand les claques son devenues insupportables. Maintenant, elle
pousse une sorte de mélopée continue, de plainte qui se poursuit
même quand les rafales interrompent.
Pleurs
Ce n’est qu’après
qu’elle se rendra compte que, pour la première fois, elle est en
pleurs. Que son visage est couvert de larmes. Qu’elle est secouée
de sanglot. Et qu’elle se souviendra d’une conversation avec
Monsieur, avant qu’ils ne se rencontrent, lors de laquelle il lui
avait expliqué que pleurer, vraiment, sous la fessée était une
étape, presque une victoire, pour celle qui est fessée bien plus
que pour celui qui la fesse. C’est, lui avait-il expliqué, la
marque que la fessée est véritablement acceptée. Que les défenses
de la vie normale on cédées. Que la « chipie » est
vraiment devenue « une femme fessée ». Du reste, elle ne
cherche pas à retenir ses pleurs. Elle est bien au-delà de la
fierté, de la compétition. Elle est même d’une certaine manière
au-delà de la douleur. Elle a mal, bien sûr. Très mal aux fesses.
Mais la douleur connaît aussi une sorte d’acmé. Et elle flotte
dans un état quasi comateux. Elle souffre, oui, vraiment. Mais, en
même temps, elle sent plus qu’elle ne sait, qu’elle a atteint un
degré nouveau, état différent.
Coin
Quand Monsieur
décide de cesser cette diabolique progression mathématique, il lui
faudra, à elle, un long moment pour comprendre que la fessée est
vraiment finie. Et Monsieur, aussi attentif et bienveillant qu’il
est sévère et intraitable, lui laisse le temps de reprendre ses
esprits. Quand elle parvient à se relever, toujours agenouillée,
elle s’accroche à son cou comme à une bouée, pose sa tête au
creux de son épaule, et sanglote librement. Il la serre contre lui,
la berce doucement. La main de fer qui la prenait par la nuque est
devenue caressante, apaisante. Il lui laisse le temps. Il laisse du
temps au temps. Quand il la sent calmée, plus sereine, il murmure à
son oreille :
« Tu
sais que c’était nécessaire, hein ? »
Et,
la voix encore un peu cassée par ses pleurs, elle réponds,
docilement mais sincèrement :
« Oui,
Monsieur, je le sais »
Beau
joueur, et au fond assez admiratif de la manière dont elle a reçue
cette volée magistrale, il ajoute :
« Je
suis fier de toi, tu as été courageuse. »
Elle
ressent une bouffée de fierté. Son Monsieur la félicite, son
Monsieur est content d’elle. Elle en frémit de bonheur. Mais elle
n’a pas le temps de répondre avant qu’il ne poursuive :
« Et
je sais que tu vas l’être encore »
L’affirmation
ne la surprend pas vraiment. Quelle que soit la longueur et la
sévérité de la raclée qu’elle vient de prendre, elle comprend
bien que sa punition n’est pas terminée. Que Monsieur a d’autres
idées derrière la tête. Elle s’y attend, sans pourtant pouvoir
anticiper ce que sera la suite. Encore que la première étape était,
elle, assez prévisible. Mais son Monsieur a l’élégance de ne pas
la lui annoncer sous forme d’un ordre, comme quand il l’a fait se
trousser et baisser son slip, mais sous la forme d’une
affirmation :
« Tu
sais aussi où tu vas aller maintenant .. »
Pourquoi
faire semblant de ne pas comprendre ? Elle acquiesce :
« Oui,
Monsieur … »
Comprenant
à son silence qu’il tient à ce qu’elle le dise explicitement
elle-même, elle poursuit, dans un souffle :
« Je
vais aller au coin ... »
Il
n’a pas besoin de le lui confirmer. D’elle-même, en grimaçant
un peu, elle se lève, remonte la slip qui est descendu à ses
chevilles à hauteur de ses genoux, vérifie que sa jupe tient bien
et ne risque pas de retomber, puis elle se dirige vers le mur qu’il
lui indique d’un mouvement du doigt. Elle se tient droite, et, là
encore sans qu’il ait eu besoin de le lui ordonner, elle mets ses
mains sur, ou plus exactement derrière sa tête. Et Monsieur peut se
régaler de l’image de cette fille, encore un peu tremblante, nez
au mur, les fesses rouge carmin. Malgré ses efforts, elle ne
parvient cependant pas à s’empêcher de gigoter, de bouger les
mains, d’agiter les coudes, de piétiner sur place.
La
sanction est, bien sûr, immédiate. Ses cuisses sont aussitôt
cinglées par les lanières d’un martinet. Elle sursaute, sautille,
criaille, mais ne proteste pas, et reprend docilement la position.
Par trois fois, le martinet viendra ainsi la rappeler à l’ordre.
Par trois fois elle reprendra la posture exigée. Et, encore une
fois, elle en est presque à attendre qu’il décide de reprendre la
séance, tant cette immobilité lui pèse.
Reprise
Combien
de temps est-elle restée ainsi à attendre la décision de
monsieur ? Elle serait bien incapable de le dire. Elle est, ils
sont, hors du temps. Sauf qu’elle commence une nouvelle fois à
piétiner, et finit par demander, d’une toute petite voix :
« J’ai … je peux ...aller...faire pipi, Monsieur, s’il
vous plaît ? »
Prévoyante,
elle a pourtant pris garde à ne pas boire beaucoup depuis le matin,
et elle a bien fait pipi avant la raclée. Mais il faut croire que
l’expression « une fessée à faire pipi par terre »
n’est pas sans fondement. La réponse de Monsieur est laconique :
« Bien
sûr, tu peux. En respectant les règles »
Il
n’a pas besoin d’en dire plus. Les jambes toujours entravées par
le slip tendu, elle se dirige à petits pas vers la salle de bain.
Bien sûr elle ne ferme pas la porte, et bien sûr Monsieur se poste
face à elle. Il n’a même pas besoin de réitérer son mouvement
des doigts pour qu’elle écarte délibérément les cuisses, lui
laissant ainsi découvrir le ruissellement cristallin.
Quand
elle revient dans la chambre et se dirige une nouvelle fois vers le
mur, prête à reprendre sa place. Il l’arrête d’un geste. Une
nouvelle fois, il la prend dans ses bras, la serre contre son torse.
Elle fond de bonheur, et de fierté en sentant, contre son ventre, la
bosse qui s’est formée sous la pantalon de Monsieur. Celui-ci
passe ses mains dans son dos, et il caresse précautionneusement, du
bout des doigts, le derrière chaud. Le seul contact, même doux, des
doigts avec ses fesses la fait tressaillir de douleur. C’est comme
si son cul était un champs labouré. Il constate à voix basse :
« Ton
cul en a pris assez pour aujourd’hui »
Il
l’a fait alors pivoter sur elle-même et lance :
« Maintenant,
je te veux à poil. Tout de suite. »
L’ordre
est clair, le ton indique sans équivoque que la punition va
reprendre. Elle s’exécute sans barguigner. En un tour de main,
elle retire son slip, passe les mains dans son dos pour descendre la
fermeture de sa jupe qui tombe à ses pieds, puis ôte son chemisier.
Elle ramasse ses vêtements, va les déposer sur le canapé, puis
revient à sa place, le dos tourné. Monsieur s’est déplacé, lui
aussi. Il a été farfouiller dans la mallette qu’il a déposée
sur la petite table de la chambre.
Elle
n’a pas tournée la tête. Pas cherché à voir ce qu’il y
prenait. Mais la réponse arrive tout de suite. Un bandeau noir lui
obscurci la vue. Et l’ordre tombe, irrémédiable :
« En
position de soumise ! »
Délicieux ... est-ce une fiction ou une impression de déjà vécu ...? Merci pour cette balade coquine dans Paris ...
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