dimanche 2 mars 2014

Echange sans parole



Échange sans paroles.

Ils l’avaient décidé en commun, un peu en forme d’un défit qu’ils se lançaient réciproquement : aujourd’hui  ils ne se toucheraient pas.  Pourtant l’un et l’autre savait qu’ils ne renonceraient pas pour autant au plaisir de la chair. Ils n’eurent pas besoin de rappeler la règle du jeu. A peine fut-il entré dans la pièce qu’elle se leva et lui indiqua d’un geste de la main qu’il convenait qu’il s’arrête quelques mètres d’elle. Elle mit un doigt sur la bouche et il comprit qu’elle avait décidé d’ajouter une contrainte : celle du silence. Sans le quitter des yeux elle passa les mains derrière son dos et il entendit le chuintement de la fermeture à glissière qu’elle ouvrait. Elle dégagea ses épaules, et la robe tomba à ses pieds. Elle fit un pas en avant et l’écarta du pied. Elle portait une large culotte couvrante  mauve dont le devant était une sorte de voile fin et transparent au travers duquel il pouvait deviner les poils drus et noirs de sa touffe. Elle avait mis les mains sur les hanches, faisant ainsi un peu plus pointer ses seins qui débordaient d’un soutien gorge assorti à la culotte. Il se régalait de la vue de ce corps puissant, de ces épaules rondes, de ce ventre large, de ces cuisses puissantes qui le mettait à chaque fois en émoi. Il sentait déjà sa queue durcir dans son pantalon. D’un geste du menton elle l’invita à la suivre dans le jeu. Sans barguigner il retira sa veste, puis se mit en demeure de déboutonner sa chemise lentement. Au fur et à mesure que le vêtement s’ouvrait et découvrait son torse, il voyait la langue de sa maîtresse sortir et littéralement se lécher les babines. Quand il se fut débarrassé de sa chemise il l’interrogeât du regard, bien qu’il ait bien compris qu’elle avait prit trop d’avance dans le déshabillage pour que ce ne soit pas à lui de poursuivre. Quand elle lu eut confirmé d’un simple mouvement de tête affirmatif, il se mit à dégrafer sa ceinture. Il la fit glisser hors des passants du pantalon et joua un moment avec la lanière de cuir brun, la faisant passer au creux de sa main, mimant le geste d’en éprouver la solidité et pour finir la faisant claquer sur sa paume. Elle qui avait déjà eu l’occasion d’offrir sa croupe à cet instrument compris ce qu’il voulait lui faire entendre. Mais elle le laissa d’abord retirer son pantalon et ses chaussettes, et ce ne fut que quand il fut en slip qu’elle consenti à se retourner, certaine qu’il voulait voir le verso après s’être empli les yeux du recto. Auparavant, elle s’était, elle aussi, rempli les yeux de l’image de son homme presque nu, avec le slip déformé par une bosse pleine de promesses. Une fois retournée, elle se mit à dandiner lentement des fesses, sachant d’expérience que ce mouvement de son large postérieur ne le laisserait pas de marbre. Et pour faire bon poids, elle passa les pouces sous l’élastique de la culotte et la baissa de quelques centimètres, juste asse pour faire apparaître le haut de la raie culière. Elle lui lança une œillade par-dessus l’épaule, puis toujours dos tourné, se mit à se masser les seins à pleines mains. Elle poursuivit un moment son manège, avant de se retourner lentement pour qu’il bénéficie mieux de l’image de ses deux globes pressés, triturés, malaxés, qui débordaient plus encore de leur prison de satin mauve. Elle finit par les en libérer, laissant s’échapper deux seins laiteux et volumineux ornés de larges auréoles rosées au centre desquelles se dressaient les tétons érigés. Devant cette image, c’est son sexe à lui qui ne tint plus dans son emballage. Il l’en libéra sans le baisser vraiment, laissant juste sa queue sortir comme une sorte de périscope. Il comprit au regard de sa maîtresse qu’il ne convenait pas encore qu’il en fasse plus.  Pourtant, pour le confort, il s’assit dans un petit fauteuil crapaud, bien à l’aise pour se délecter du spectacle que lui offrait cette femme qui le quittait pas des yeux tandis qu’elle soutenait ses seins de ses deux mains ouvertes, puis saisissait les tétons entre les index et les majeurs.  Elle jouait ainsi avec ces petits bouts de chair durcis et tendus, les pinçant avec assez de vigueur pour qu’elle laisse échapper un petit râle de plaisir et de douleur. Ce furent alors ses pouces qui rejoignirent les index pour accentuer encore la pression. Il savait par expérience qu’elle aimait qu’on lui pince ainsi les seins jusqu’à la limite de la souffrance, voire au-delà, et ne fut donc pas étonné qu’elle continue à ronronner et à haleter tandis qu’elle fermait les yeux et laissait sa tête dodeliner. A un moment la sensation devint si forte qu’elle eut de mal à rester debout. Son corps se plia soudain comme si elle avait reçu un coup de poing dans l’estomac. Elle était à la limite d’entrer en jouissance. Elle arrêtât sa caresse, et recula jusqu’à ce que ses fesses touchant le dossier d’un fauteuil sur lequel elle s’appuyât. Alors ses mains descendirent entement de ses seins à ses hanches,  glissèrent sur son ventre, puis vinrent se placer en écran devant son sexe. La main gauche se retira tandis que la droite se mit à glisser de haut en bas sur la culotte transparente. Elle écartait les doigts pour que l’un d’entre eux puisse mieux suivre la ligne de sa fente au travers du tissu qui se teintait d’une fine trace d’humidité. Le doigt s’inséra alors un peu plus au travers du sous vêtement et un brusque mouvement de tête vers l’arrière, comme un cheval qui se cambre, indiqua à son amant qu’elle venait de frôler son petit bouton. Le doigt inquisiteur continua un moment son manège tandis que l’autre main  avait repris un lent massage des seins qui ballotaient en liberté. Quand son doigt quitté son antre encore protégée, ce fut pour qu’elle le porte à ses lèvres et le suce langoureusement. Et quand il reprit le chemin de son intimité, ce fut pour disparaitre derrière son dos. Sans le voir il savait pourtant qu’elle avait glissé la main dans son slip, qu’elle écartait les fesses de deux doigts pour en introduire un troisième sans son petit trou. Son halètement plus marqué lui fit comprendre que son plaisir reprenant son ascension. Sa bite devenait presque douloureuse à force de bander, mais il s’interdisait de la toucher. Sa maîtresse comprit cependant qu’il aurait du mal à tenir encore longtemps. Elle se retourna alors d’un seul coup, baissa son slip d’un geste jusqu’à ses genoux, et se laissa tomber à genoux sur la moquette. Elle fit alors glisser le slip jusqu’à s’en débarrasser. Mais avant de le laisser tomber au sol, elle le porta à son visage, en y frottant voluptueusement le nez. Elle savait qu’il mourrait d’envie de sentir, lui aussi, cette fragrance épicée et chaude. Elle se régalait aussi de sa frustration. Elle passa les mains dans son dos pour dégrafer le soutien-gorge qu’elle joua à faire tournoyer comme une fronde avant de le lancer pour qu’il rejoigne la culotte sur le tapis. Maintenant, il s’emplissait les yeux  de son corps entièrement nu. Mille fois, il lui avait dit combien il adorait la voir à poil. Elle lui présenta ses seins, soulevés à pleines paumes comme de gros fruits lourds et pleins. Il se régalait de la courbe e ses hanches. De la rondeur de son ventre blanc. Du délicat dessin de son nombril. Et plus encore du buisson touffu de son pubis. Ses mains descendirent sur ses hanches. Elle écarté un peu plus les jambes, redressa fièrement la tête, et planta son regard dans le sien. Provocante, impudique, exposée. Il se leva, lui aussi, mais ne s’approcha pas. Il fit descendre son slip jusqu’à ses pieds, et le poussa de manière à ce qu’il rejoigne ses sous-vêtements à elle.  Elle constata avec plaisir que son sexe était dressé à la verticale, comme un mat. Des deux mains, elle écarta les fesses pour mieux lui offrir la vue sur sa rondelle où elle enfonça un doigt après l’avoir une nouvelle fois mouillée de sa salive. L’autre main passa devant et se crispa sur son sexe, où elle introduisit aussi un doigt, puis deux. Elle était ainsi emplie, et sentait en elle ses doigts s’agiter l’un dans sa chatte l’autre dans son cul et ainsi se répondre de part et d’autre de la mince séparation. La liqueur coulait à flot et le doigt qui l’enculait vint en chercher un peu pour mieux s’enfoncer en elle, plus loin et plus profond, provoquant un nouveau râle de plaisir. Un troisième doigt rejoignit les deux autres devant, tant elle avait besoin d’être comblée, comme quand la bite puissante de son amant la forçait. Il lui suffit alors d’un imperceptible effleurement du pouce sur le bouton d’amour pour qu’elle sente la vague du plaisir sourdre d’au fond de son ventre. Ses deux mains se mirent à aller et venir frénétiquement, entrant et sortant de ses orifices avec des bruits de succion.  Elle-même s’était mise à geindre de plus en plus fort, puis à crier franchement au rythme des pénétrations brutales. Elle sentit ses cuisses durcir, ses fesses se contracter, son ventre devenir pierre. Elle était maintenant dressée sur ses genoux, les yeux écarquillés, la bouche largement ouverte comme pour chercher de l’air. La boule de feu du plaisir l’irradia soudainement. Son sexe et son cul se mirent à palpiter comme des cœurs devenus fous. Elle lança un cri suraigu, bestial. Son corps se dressa, tendu comme un arc, elle sembla un moment perdre le souffle, puis se replia en fœtus en étouffant un cri rauque. Elle continua quelques secondes encore à tressauter, comme si elle sanglotait. Elle ouvrit les yeux, se redressa à demi, glissa jusqu’au fauteuil pour asseoir et le regarda dans les yeux. Il s’avait que c’était à lui de prendre le relais. Il se leva donc, et vint se positionner juste devant elle, le sexe à hauteur du visage de la femme qui venait de jouir pour lui. Respectant la consigne qu’ils s’étaient imposés il resta ainsi, à quelques centimètres d’elle. Ses eux plantés dans les siens, il se mit à se branler doucement. L’anneau formé par son pouce et son index coulissait de la racine de la queue à la limite du gland. A chaque descente, la main tirait sur le prépuce, dégageant peu à peu un gland violacé. Puis la main descendait le long de la tige, jusqu’aux couilles qu’il tenait dans le creux de la main.  Insensiblement, le mouvement s’accéléra, jusqu’à ce qu’il sente la jouissance sourdre au fond de son ventre. Il dirigea alors son membre vers ses seins qui, bientôt furent inondés de cette liqueur épaisse et odorante. Elle l’étala sur ses seins, comme une crème bienfaisante. De son coté, il s’était assis, épuisé. Il la vit se lever, puis quitter la pièce en emmenant sa robe. Il pensait qu’elle était passée à la salle de bain, mais il entendit soudain la porte d’entrée claquer. Ce n’est donc qu’après son départ qu’il comprit, en ramassant la petite culotte et le soutien gorge, qu’elle était maintenant probablement dans le métro, nue sous sa robe, et la peau encore marquée de son plaisir.

jeudi 2 janvier 2014

Histoires du XXème et du XXIème siècle



C’est une histoire qui commence au siècle dernier. La France vivait encore dans ceux  que les livres d’histoire des collèges appellent déjà « les années Mitterrand », et, là-bas, si loin, un conquérant moustachu lançait ses armées contre un pays aux allures de station service auquel un premier Président Bush allait faire la guerre. C’était ce temps où les français moyens découvraient cette drôle de boite à écran minuscule qu’on appelait le « Minitel ». Fin du fin de la technologie de l’époque la machine avait été distribuée gracieusement dans les foyers abonnés au téléphone, qui était alors un service public. En appelant un « serveur » par un numéro à quatre chiffres sur son téléphone (personne ne songeait alors à préciser « fixe » puisqu’on ne connaissait que celui là, installé sur sa tablette dans l’entrée de la maison ou dans la salle de séjour) on pouvait obtenir les horaires de la SNCF, l’annuaire téléphonique, et quelques autres services de ce genre, dont les résultats s’affichaient en lettres grises sur l’écran lui aussi gris, après qu’un sifflement aigu ait attesté de la mise en relation avec le service demandé. Une débauche d’affiches « quatre sur trois » aux looks les plus affriolants les uns que les autres avaient très vite invité le bon peuple à détourner cet objet de la technologie avancée française vers la débauche ou les illusions. Si composer le « 3611 » mettait en relation avec des services forts administratifs, composer le « 3615 » permettait ‘entrer en relation avec des services moins politiquement corrects. Les uns proposaient de la voyance télématique, c'est-à-dire en gros les mêmes fadaises que peuvent débiter les professionnelles dans leurs caravanes ou leurs loges de concierges, mais sous forme de messages s’incrustant sur écran. Les autres s’adressaient sans ambages au cochon qui, parait-il sommeille au fond de chaque homme. Leurs affiches n’en faisaient pas mystères, utilisant des noms féminins sensés fleurer bon l’aventure (on se souvient du célébrissime « 3615 ULLA ») et des graphismes sans équivoques. Combien de parents ont découvert avec effroi des factures de téléphones astronomiques (en ces temps lointains le coût du service était proportionnel au temps passé en communication, et la mise en relation avec ses services équivalait à une communication téléphonique) dues aux pérégrinations de leurs adolescents sur ces services dont les pubs constituaient une tentation permanente et qui furent pour certains l’ouverture vers les mystères de la sensualité. Il parait qu’au XIXème siècle les jeunes bourgeois étaient parfois emmenés au bordel par leurs pères, le début du XXème siècle avait été le temps béni des « livres cochons » qu’on s’échangeait sous le manteau, le milieu du siècle celui des cinémas classés « X » et diffusant à longueurs de séances des navets pornographiques (qui sembleraient souvent bien prudes aux amateurs d’images fortes de nos jours)° et aux revues de petits formats vendus en kiosques. La fin du siècle serait celle de la découverte des émotions érotiques via des mots et des pictogrammes pour le moins stylisés sur le verre froid d’un écran d’une vingtaine de centimètres. 

Pour elle comme pour lui, cette machine fut très vite investie comme machine à fantasmes. Lui le plus souvent depuis son bureau, pour éviter de faire exploser les factures du domicile et parce qu’il y était seul, elle depuis la maison où elle devait rester après la naissance de son premier bébé.  Elle garda d’ailleurs l’habitude de communiquer devant l’écran quand elle eut repris le travail. Et son compagnon fut au moins une fois plus qu’interpellé par le montant d’une facture proprement astronomique. Quant à lui son épouse ne fut pas tout à fait dupe, et la découverte de sa quasi addiction à ce qu’elle pensait être d’abord des sites de textes érotiques fut l’occasion de quelques tensions dans le couple.  Elle avait choisi comme pseudo « B*** », sans savoir peut-être elle-même si le mot faisait allusion à son état d’esprit,  ou au style de musique ethnique qu’elle affectionne. A moins qu’il s’agisse de la couleur, celle de ses yeux, ou celle du ciel ? Pour lui, l’indicatif était moins poétique mais plus direct : « FESSEE ».  Le mot, dans sa brutale simplicité, indiquait ainsi sans barguigner l’objet de ses fantasmes. Quelques échanges de messages suffirent pour vérifier que le mot ne la laissait pas non plus indifférente. Pourtant elle n’avait de la chose qu’une connaissance toute fantasmatique et toute théorique. Comme elle lui confia sans tergiverser, c’est peut-être justement parce qu’elle n’avait jamais été fessée, même enfant, que la chose l’intriguait et l’attirait Elle su du reste très vite que, lui non plus, n’avait pas connu cette punition infantile. Mais que pourtant, sans qu’il soit en capacité d’en expliquer l’origine, tout ce qui tournait autour d’elle le troublait depuis avant l’adolescence. Des jeux ambigus avec des copains d’école, au cours desquels les perdants recevaient quelques coups de badines sur les fesses, sans pourtant qu’elle soient en rien dénudées. Et aussi des expériences de claques auto administrées accompagnant ses premières expériences de masturbation.  Il n’était  pourtant passé à l’acte que bien plus tard, une fois marié avec celle qui était aussi sa première amante. Jusque là, il s’était pourtant largement gavé de récits trouvés au hasard des articles de ces petite revues qui, à l’époque, présentaient le sexe sous une forme quelque peu scientifique. La plus courante d’entre elles, « UNION » portait d’ailleurs curieusement le sous titre quelque peu ambitieux de « revue internationale des relations humaines » Après quelques séances d’échanges télématiques, il lui confia sans beaucoup de prudence son numéro de téléphone. Et comme son bureau était derrière un standard, il eut l’émotion d’entendre s le standardiste lui annoncer qu’une « Madame B** » demandait à lui parler. Leurs conversations devinrent régulières. Il lui proposait des scénarios dans lesquels, bien sur, elle recevait des sévères fessées. Parfois même il lui fit entendre le bruit du cuir de sa ceinture, pour rendre le récit plus réaliste. Ils s’échangèrent aussi des confidences fortes impudiques sur leurs vies sensuelles respectives. Elle lui racontait comment l’homme avec lequel elle partageait sa vie lui faisait l’amour. Il lui détaillait les fessées qu’il administrait à son épouse. Ces fessées moins mises en scènes que celles qu’il imaginait pour elle, mais oh combien plus réalistes. Chaque fois qu’ils le pouvaient, quand ils étaient seuls dans l’appartement et qu’aucune oreille enfantine ne pouvait entendre les bruits caractéristiques de la tannée des fesses de maman, leurs câlins conjugaux commençaient ainsi par une solide fessée.  Agenouillé sur le lit, il installait l’Epouse allongée au travers de ses cuisses, l’invitant souvent à « mieux présenter ses fesses », ce qu’elle faisait sans se faire prier, arquant les reins et tendant le derrière vers la main qui allait, elle le savait, les fustiger. Il n’hésitait pas à raconter à son interlocutrice combien il se régalait de la vue de ce derrière confortable virant peu à peu au rouge cramoisie. Des mouvements des globes ballotant au rythme des claques. De la raie parfois réduite à une mince ligne, les fesses serrées étant alors comme une pierre dure, un granit. Puis au contraire de ce même cul relâché, abandonnant le combat, devenant lune soumise, la raie s’élargissant assez pour laisser voir le divin petit trou. Il lui fit aussi partager le plaisir qu’il avait à agir de la même manière lors de leurs nuits à l’hôtel. Le trouble naissant de l’idée que les voisins de chambres eurent pu les entendre. Cette fessée reçue par elle dans un hôtel de Brugges, fenêtre ouverte sur le canal, par laquelle ils entendaient les commentaires des guides touristiques. Ou de cette autre, flanquée en plein après-midi dans un hôtel parisien aux couloirs déserts, lors de laquelle c’est elle qui avait demandé à ce qu’il fasse moins de bruit. L’amenant ainsi, pour lui être agréable, à remplacer la main par sa ceinture, qui lui avait flagellé les fesses à les marquer. Mais les fesses de l’Epouse étaient plus souvent concernées par les lanières du martinet dont il avait fait l’acquisition dans une supérette, au rayon animalerie. L’instrument était depuis rangé dans le tiroir de la table de nuit, où il avait été rejoint par une sorte de petite balayette de paille dure. De son coté, « Blues » en vint à lui faire aussi confidences de se expériences hors de son couple. La première rencontre avec un homme qui devint son amant, la rudesse de l’arbre sur lequel elle était appuyée pour recevoir ses assauts. Les initiatives perverses d’un autre amant, médecin de son état, au sein même de son cabinet. Et surtout la première rencontre avec un « maître fesseur » La Découverte. Une chambre d’hôtel, une main d’artiste, un martinet, un monde qui se révèle.  De part et d’autre, des aveux sans restriction, sans faux fuyant, sans retenues. Et pourtant paradoxalement presque pudiques. Sans affectation, sans une once de grossièreté et sans jamais rien de graveleux. Du reste, plus ils échangeaient ces propos intimes et ouvertement sexuels, plus ils abordaient aussi d’autres sujets de conversation. Par petites touches,  presque délicatement, ils s’exposaient l’un à l’autre. Et presque plus spirituellement que physiquement. En tout cas, pour elle, l’aveu de son plus intime secret d’enfance, sa blessure originelle, si longtemps enfouie, fut à l’évidence plus difficile à faire mais en quelque sorte aussi plus indispensable que les récits de ses frasques sensuelles. Du reste, elle eut besoin, pour ce faire, de passer par la voie de l’écrit. En effet elle continuait à se sentir plus libre par l’écriture sur le papier que par la parole ou les échanges télématiques, avec leur immédiateté. Multipliant les prudences pour éviter qu’elles ne tombent devant d’autres yeux que les leurs, ils échangèrent donc des courriers. Elle lui fit même le cadeau d’une lettre dont l’encre violette était quelque peu délayée pour avoir été mise au secret dans l’intimité de sa culotte. Manière pour elle de lui offrir symboliquement le parfum secret de son corps. Elle su pourtant écrire l’indicible. Ce qu’elle n’avait alors pu révéler à personne. La faille secrète. Elle en fut à la fois soulagée et éperdue de peur. Peut-être su-t-il lire ces mots, les absorber, sans que rien ne se casse dans cette relation qui, dés lors, changeait de portée. Peut-être aussi eut-il raison de ne pas répondre à ce qui n’était pas une question. Peut-être enfin ce courrier qui allait infiniment plus loin dans le secret et dans l’intime que quelque récit de partie fine contribua-t-il à transformer ce qui aurait pu n’être qu’une histoire de cul en une histoire tellement personnelle, tellement intime, tellement forte qu’elle ne pouvait que s’étioler faute de pouvoir aller plus loin. Par ailleurs, la rencontre de l’Amour, de son Amour, de l’Homme qui allait faire naître en elle ce volcan de sensualité et d’amour bien au-delà du physique, l’amenait aussi à ne pouvoir mener de front deux relations, l’une virtuelle et l’autre dans le réel. Même si, peut-être, la première était nécessaire pour que la seconde puisse d’épanouir. Il n’y eut cependant pas de rupture entre eux. Ni l’un ni l’autre ne rit explicitement la décision de cesser leurs confidences mutuelles. Elles se firent seulement moins assidues. Comme un ruisseau qui se perd peu à peu dans les sables, et dont on ne sait jamais vraiment s’il était mort ou seulement momentanément tari.



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C’est une histoire du XXIème siècle. Pour les fondus de politique, un autre président socialiste a succédé, après tant d’épreuves et de déconvenues pour ce camp, au premier président socialiste de la France. Le monde n’est plus divisé entre deux blocs, l’un d’entre eux s’étant dissout presque  de lui-même. Ce monde n’est plus tétanisé par l’angoisse d’une conflagration entre ces deux géants qui possédaient chacun plusieurs fois la capacité à rayer toute vie de la terre. Celle-ci n’est pourtant pas devenue l’espace de paix dont avaient rêvés certains. D’autres guerres le ravagent. Là-bas, loin, dans des pays parfois inconnus jusqu’à ce qu’ils s’embrasent. Et les boites à images montrent toujours autant d’enfants qui souffrent, autant de combattants qui s’entretuent, et autant de leaders bien vivants qui les y invitent. C’est aussi et c’est surtout une histoire rendue possible par la révolution technologique de ce qu’il est convenu d’appeler « la toile ». Ce qui était dans les dernières années du siècle précédent un outil réservé aux élites militaires et scientifiques est devenu en à peine une décennie l’apanage de tous ou presque. Internet, puisque c’est de cela qu’il s’agit, a révolutionné toutes les méthodes de recherche, d’apprentissage, d’échanges.  En sciences, en  matière culturelle, en propagande politique, en économie, bien sur, mais aussi pour le prosélytisme du meilleur comme du pire, Internet a modifié de fond en comble les méthodes, les modes d’échanges, les manières de chercher et de découvrir. Langue d’Esope de notre temps, il est  bien sur le pire et le meilleur. Comme l’écriture avait permis la diffusion du savoir, mais aussi celle de l’innommable et de l’abominable,   le « réseau » porte indifféremment le beau, l’amour, la compassion, la connaissance, ou la haine, la diffamation, la mise à mort. Au début des années 2000, l’une et l’autre ont découvert ce monde virtuel. Ils l’ont utilisé pour leurs passions avouables. La poésie et l’art pour elle, la politique et l’histoire pour lui. Ils ont bien vite aussi tapé leurs mots secrets, l’expression de leurs fantasmes, sur les « moteurs de recherche » Et ils ont découvert qu’après tout ils n’étaient peut-être pas aussi marginaux qu’ils auraient pu le croire ou le craindre. Au mot « FESSEE » dans sa brutale simplicité, répondaient des dizaines d’occurrences. Des sites entièrement consacrés à leur passion commune et secrète. Des monceaux de textes, de récits réels ou imaginaires, de photos  troublantes ou effrayantes, de confessions, de conseils. Et aussi, et peut-être surtout, des lieux d’échanges, de dialogues. Un véritable réseau ou des centaines de francophones – ni l’une ni l’autre ne sont assez polyglottes pour se lancer dans le monde des sites de « SPANKING » anglo-saxons si ce n’est que pour y voir les images – dissimulés sous des pseudos, partagent leur passion. L’une et l’autre ont ainsi fréquenté « FESSES ROUGES », site mythique, emblématique, des amateurs de fessées. Ils ont sautillés de « liens » en « liens » vers d’autres sites. Reculant parfois devant certains, entrés de plain pied dans le monde su « S.M. » S’attendrissant d’autre fois de la fraicheur et de l’amour qui ruisselait de tel site ou un homme détaillait, image et son à la fois, les fessée qu’il donnait – et en l’occurrence il s’agissait bien d’un véritable cadeau – à son épouse avant que celle-ci ne disparaisse. Ils ont partagé les errances des uns, les hésitations des autres, les lassitudes de certains. Même si ni lui ni elle ne sont vraiment rentrés dans cette communauté virtuelle, ils en ont été les témoins, amusés parfois, émus souvent, émoustillés surtout. Ils ont aussi découvert qu’en dehors de leur permettre de trouver un nouvel espace pour leur fantasme, Internet proposait des services qui les ont stupéfiés.  Après bien des hésitations et des réticences, il s’était ainsi inscrit dans un « réseau social » La platitude des échanges qu’il y lisait l’avait du reste assez vite détourné de le visiter quotidiennement.  Pourtant il avait un jour tapé, comme on lance une bouteille à la mer, le nom – le vrai nom – de sa correspondante de naguère. Et en une fraction de seconde il avait été orienté vers la page de celle-ci sur ce même réseau. Il apprendrait, plus tard, qu’elle avait fait de même à son égard. Il hésita pourtant longtemps avant de s’adresser à elle via ce nouveau média. Pouvait-il savoir si elle avait le souvenir de ces échanges vieux de plus de vingt ans ? Voudrait-elle s’en souvenir, ou revendiquerait-elle, légitimement, le droit à l’oubli, à l’effacement ?  Il fit le choix d’un message fort banal, feignant de se demander si elle était bien  celle qu’il pensait. Il su aussi par la suite qu’elle avait pensé à faire de même, sans  passer à l’acte. Internet ne passe pas pour un outil particulièrement délicat, loin s’en faut. Pourtant ils se redécouvrir avec une infini délicatesse. Par petites touches. A la manière des impressionnistes. Jamais le mot de ce fantasme ne fut directement écrit lors de leurs premiers échanges. Il leur fallait s’apprivoiser. Vérifier ce qu’ils étaient devenus, ce que le temps avait fait, ce dont ils se souvenaient ou voulaient se souvenir. Entre le temps du Minitel et celui des Smartphones connectés sur Internet, le temps avait en effet passé. Leurs enfants étaient devenus adultes. La vie, comme le chante Jacques Brel « ne fait pas de cadeau ». L’une et l’autre auraient pu dire comme Marcel Pagnol « Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins » Auraient-ils ajouté comme l’écrivain « il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants » ? Ils avaient vécus, avec le lot de souffrances,  de déceptions, de regrets, de défaites qui fait la vie. La maladie, ce putain de « crabe », avait touché leurs conjoints réciproques. Leurs vies en avaient été bien sur plus qu’affectées.  Pour elle plus encore que pour lui, il y avait désormais un « avant » et un « après » puisque la salope à la faux avait frappée son compagnon alors que la maladie avait mordu dans les chairs de son épouse. Ils ne s’étalèrent pas sur ces moments, mais ils sont en filigrane de leurs échanges, puisqu’imprimés dans leurs vies. Ils n’étaient plus, bien sur, ce qu’ils étaient naguère. Qu’importe les évolutions de leurs vies professionnelles, ou publiques, ce ne sont que les clapotis de la mer. Il est parvenu au seuil de la soixantaine, elle en est un peu moins proche. Leurs corps ont subis des épreuves. Ils ont su se le dire sans s’y étendre, avec pudeur, mais sans rien cacher de l’inexorable travail de sape du temps. Elle a pu lui dire que les douleurs physiques n’étaient pas pour rien dans le fait que sa vie sensuelle soit si calme. Encore que les circonstances, les hasards de la vie, la disparition du compagnon,  et peut-être un reste de la peur initiale n’y soient peut-être pas totalement étrangers. Il a pu lui écrire qu’une intervention que les chirurgiens des hommes vieillissants présentent comme de routine avait radicalement modifié le fonctionnement de son système sexuel. Elle était la première personne, en dehors bien sur de celles qui ne pouvaient pas ne pas s’en rendre compte, à qui il parle de cette blessure. Elle avait été une « poly amoureuse », elle avait longtemps eu « deux amours », elle lui révéla – ou lui rappela ? – des expériences fortes, osées, risquées, en matière de sexualité. Elle était aujourd’hui abstinente de relations réelles. Il avait été un époux fidèle, limitant ses frasques à la sphère virtuelle. Il vivait depuis des années une double vie, avec une maîtresse régulière, rencontrée elle aussi sur Internet, mais qui lui avait permis de découvrir une autre face de la sensualité. Si la fessée était restée l’apanage de l’Epouse légitime, la « Seconde » n’ayant aucune attirance pour la chose, celle-ci lui avait fait découvrir d’autres manières, d’autres pratiques, d’autres plaisirs. Il avait aussi noué d’autres relations virtuelles, toujours via cette « toile » mondiale. Echangé des confidences. Echangé des photos, parfois très osées. Il constatait, en renouant avec cette correspondante de naguère qu’elle ressemblait finalement beaucoup aux femmes de sa vie, réelles ou virtuelles. Des femmes rondes, aux formes opulentes. Tellement différentes des canons des magazines. Mais aurait-il du s’expliquer sur ce gout des rondeurs ? Aurait-il du s’excuser de rester fou des fesses de l’Epouse, aussi fou de celles de la Seconde, d’avoir demandé, obtenu et enregistré une photo de celles d’une amie virtuelle et de rêver parfois qu’une autre retrouvée ….. ?

samedi 2 novembre 2013

Monique et Jeane 6




MONIQUE ET JEANNE
6 – Où les deux couples se rencontrent une nouvelle fois.
Le récit de la soirée par Jeanne
                                    Une invitation
Après cet échange épistolaire, il ne fut plus question du « sujet » que par allusions entre Monique et moi. Jusqu’à ce jour où, à l’occasion d’un thé entre nous, elle me dit incidemment :
« Julien a beaucoup apprécié ton mari, je pense, il m’a demandé de vous proposer de venir prendre un verre un de ces soirs. »
Dans l’instant, je répondis spontanément que cela nous ferait plaisir, sans aller plus loin dans l’acceptation. Et quelques jours plus tard c’est par un mail reçu sur ma boite que Monique réitérait l’invitation, cette fois en la précisant :
« Bonsoir,
« Monique et Julien seraient heureux que vous acceptiez leur invitation à passer un moment chez eux mardi prochain à partir de 19 heures, en toute simplicité. Les tenues seront adaptées aux circonstances
 »
Mais je ne pris moi-même connaissance de ce message qu’après que Paul, qui avait reçu le même, m’ait indiqué en rentrant :
« Julien et Monique nous ont invités à prendre un verre chez eux, mardi prochain. »
Visiblement, il ne savait pas que j’avais reçu le même message, et  il ne me fit pas mention de la deuxième phrase. Sur le moment, je n’apportais pas de réponse, en me contentant de dire que je regarderais si nous étions libres. Bien sur, dés que j’ouvris ma boite mail, j’ai découvert le message, dans son intégralité.  Bien sur, elle m’intrigua, nos relations n’étaient pas si mondaines qu’il faille préciser le style de tenues pour une soirée entre amis. Pourtant, il me smeble que, d’une certaine manière, je me suis aveuglée moi-même en ne comprenant pas immédiatement à qui elle faisait allusion. Du reste, ne sachant pas si elle figurait sur l’invitation reçue par mon mari, je ne lui en  parlais pas non plus. Quand je lui demandais à s’il souhaitait que  nous répondions à cette invitation, il me répondit simplement :
« Pourquoi pas, Monique est ton amie, non ?  A toi de décider»
Mais il ajouta aussi :
« Et tu sais que j’ai trouvé que Julien était un homme de gout »
Ainsi, dés avant d’avoir même accepté ou non cette soirée, nous nagions dans l’ambiguïté et le non dit. Je n’avais aucune raison de refuser une invitation d’une amie, à ce qui n’était qu’une soirée entre amis. Et rien ne permettait de savoir si nous en étions les seuls destinataires ou s’i y avait d’autres invités. . Quant à la mention des tenues des épouses, elle aurait eu toute sa place dans le bristol d’une soirée dans le grand monde, mais elle posait évidemment question dans une invitation entre gens tout simples.  Bien sur j’ai retourné mille fois la phrase dans ma tête. Le mot « tenues » ne pouvait que faire allusion aux vêtements portés. Mais il détonnait pour une simple soirée entre amis. Et surtout il posait plus de questions qu’il ne donnait de réponses, puisqu’il ne précisait ni si les tenues devaient être décontractées, ni au contraire s’il convenait qu’elles soient « habillées » Il était seulement proposé qu’elles soient adaptées aux « circonstances » sans que celles-ci soient plus explicitées. Mais il me faut être franche, dés la première lecture de cette étrange invitation, je ne pouvais ignorer que ses auteurs faisaient allusion aux pratiques que nous savions maintenant partager.  A vrai dire, je n’ai pas vraiment hésité à accepter l’invitation. Et pas seulement parce que je n’avais pas de raison « avouable » pour refuser une proposition d’amis. Je savais fort bien qu’il ne s’agirait pas d’une soirée ordinaire, même si je ne parvenais pas – ou si je ne voulais pas – imaginer à quoi je devais m’attendre. De son coté, Paul faisait aussi « comme si » il s’agissait juste d’une soirée amicale. Quand je lui ai fit part de mon intention d’y répondre favorablement il a seulement acquiescé en disant : « Je suis sur que cela sera une soirée très agréable ». Ni avec lui, ni quand je confirmais de vive voix notre acceptation à Monique, il n’y eu la moindre allusion au fait que cette soirée puisse être autre chose qu’une banale rencontre entre amis.
                                    Une soirée entre amis
Une nouvelle fois, dans la journée qui précédait cette soirée, je me suis en quelque sorte dédoublée. D’un coté je m’y préparais comme pour  n’importe quelle invitation, allant jusqu’à commander un bouquet de fleurs pour l’hôtesse. D’un autre coté, au moment de m’habiller, je pris soin de choisir un pull en mohair assez décolleté, avec une jupe qui me tombait un peu au dessus du genou. Comme dessous, un coordonné couleur jaune paille, une culotte plutôt couvrante et un soutif qui met en valeur ma poitrine. Après un instant d’hésitation, je renonçais aux porte jarretelles que mon mari apprécie quand nous sortons en amoureux, mais qui me semblait un peu excessif pour une soirée sensée être juste entre amis, préférant m’en tenir à des bas auto-fixant gris perle. Ainsi mes vêtements réunissaient les deux femmes en moi. La première femme choisissais une tenue élégante pour une soirée entre amis, la deuxième savait inconsciemment que ce qui reste d’ordinaire caché serait visible de tous ce soir là.  De même, la première est arrivée, fleurs en main, avec son mari, pour passer une soirée, partager un verre, bavarder,  l’autre savait qu’elle allait vivre un moment qu’elle n’avait encore jamais vécu.  Durant le trajet, la première avait  bavardé avec son mari, conversation banale, normale, la seconde sentait son cœur battre plus vite, et avait le sentiment une fois encore d’aller flirter avec les bords d’un ravin.  Un sentiment difficile à exprimer. Une peur, oui, une vraie peur. L’impression d’aller vers un risque, un vrai danger. Mais en même temps une crispation, une émotion, une montée d’adrénaline. Comme celui que doit ressentir celui qui va sauter pour la première fois en parachute quand l’avion l’emmène vers ce premier saut.
La première partie de la soirée fut en tout point conforme à ce que pouvait imaginer la première. Echange de bisous, de nouvelles de la famille, conversation à bâtons rompus. Monique, parfaite maîtresse de maison, sert les apéritifs et les amuse-gueules. Avant, son mari avait fait les honneurs du jardin, montrant ses dernières plantations, discutant des plus belles espèces de fleurs avec Paul qui aime aussi jardiner. Pourtant, la seconde restait aux aguets. Ne cessait de se demander à quel moment il serait fait appel à elle. Elle scrutait les attitudes de Monique, celles de Julien, cherchant des sens cachés à des phrases banales qui n’en n’avaient pourtant aucun. Et pourtant, malgré mon attention, j’ai été complètement prise au dépourvu quand, au détour d’un échange que je n’avais pas vraiment suivi, Julien s’est adressé directement à moi :
-          Ainsi, vous faite donc maintenant partie de notre petite communauté, Jeanne ?
. Pour la première fois, il utilisait le vouvoiement, alors que depuis toujours, comme il est de mise entre amis, il me tutoyait. Je ne remarquais pas immédiatement ce changement, mais à l’évidence il marquait le passage dans l’autre monde, de l’autre coté du miroir, dans son monde, qui pouvait devenir le mien.
Etait-ce une question ou une affirmation ? Le ton de la voix ne me permettait pas vraiment de le savoir. De plus la phrase était assez vague pour que la première femme en moi puisse répondre par une banalité, faire comme si elle avait compris que Julien parlait à nouveau de leur passion commune pour le jardinage, ou même tenter une pirouette pour relancer la conversation sur un autre sujet sans répondre directement. Mais la seconde savait que tout cela ne serait que des reculades temporaires. Elle avait déjà compris, à la seconde où le mari de Monique prononçait ces mots, qu’il venait d’annoncer que la soirée changeait d’objet.  La réponse ne  fut donc ni celle de la première qui n’aurait pas saisi l’allusion, ni vraiment celle de la seconde qui savait très bien à quoi faisait allusion cet homme charmeur qui le regardait avec un sourire engageant. J’ai juste été capable de retarder l’échéance par une manœuvre de retardement :
            Quelle communauté ?
Julien ne voulait pas jouer au chat et à la souris, il m’avait laissé une chance de comprendre à demi mots, il ne m’en donna pas une deuxième et mis les points sur les i sans ménagement :
            Mais celles des épouses fessées, ma chère. Je me trompe ?
Cette fois le sourire restait présent, mais le ton de la voix avait changé. Sans être devenu autoritaire, il avait pris une nuance un peu métallique. La première femme rendit aussitôt les armes, et elle entendit la seconde répondre, d’une voix un peu étranglée :
            Non .. enfin .. oui, en effet,
            Eh bien je vous en félicite, tous les deux. Et si Monique et moi y sommes pour quelque chose, eh bien tant mieux. N’est-il pas normal de vouloir le meilleur pour ses amis ?
Paul ne pipait mot. Monique non plus. J’aurais du rougir, mais non. Un homme venait de me dire qu’il savait que je recevais la fessée de mon mari, mais cela était tellement attendu que je n’en ressentais pas une véritable gêne. Presque un soulagement de ne plus devoir faire cohabiter les deux femmes en moi. Sans avoir directement confirmé quoi que se soit, le seul fait de ne pas nier équivalait à le faire. Et à accepter la place que Julien avait prise de fait. Il confirma cette place immédiatement en reprenant la parole :
            Le hasard a fait que vous soyez témoins de ce qui, d’habitude, reste, comment dire, dans l’intimité. Ne pensez vous pas que Monique serait en droit d’attendre la pareille ?
            La pareille ?
            Vous m’avez très bien compris, chère amie. Monique méritait une fessée, selon nos conventions, elle l’a reçue.  Il me semble que vous en avez aussi reçue une, ce qui n’est que justice. Mais ne serait-elle pas en droit d’attendre que vous la receviez dans les mêmes conditions ?
                                    La fessée de Jeanne
Voilà, il l’avait dit, il proposait que je reçoive la fessée, là, maintenant, devant eux. Il présentait la chose sous forme d’une question, faisant mine de faire appel à mon sentiment de l’égalité, de la justice envers ma copine. Mais personne ne pouvait s’y tromper, il ne posait pas vraiment une question, il ne me demandait pas vraiment mon avis, il émettait un souhait, une décision. En vérité, si la Jeanne d’avant pouvait être offusquée d’une telle proposition, la Jeanne d’aujourd’hui n’était pas vraiment étonnée. Après tout, si elle était venue, n’était-ce pas parce qu’elle savait au fond d’elle-même qu’elle serait confrontée à ce défi ?  D’une certaine manière, dés le jour où j’avais vu Monique recevoir sa fessée, je m’étais engagée dans la voie qui m’amenait à la recevoir aujourd’hui dans les mêmes conditions. A quoi bon faire durer une pseudo négociation alors que je savais déjà que j’acquiescerait à sa demande ?  Comment imaginer qu’après avoir écrit à Monique ce que je lui avais écrit, après avoir accepté de répondre à l’invitation de ce soir, je puisse faire la mijaurée ou singer l’indignation ? Ce n’était plus l’heure, ni le lieu. Quand le vin est tiré, il faut le boire, je savais déjà que je le boirais. Une nouvelle fois, je pris ma respiration et je sautais du plongeoir :
            En effet, monsieur, si mon mari le veut bien, cela serait juste.
            Ma chère Jeanne, vous m’obligeriez en n’utilisant pas d’euphémismes ou de détours. Qu’est ce qui à vos yeux serait juste, Jeanne ?
S’était-il concerté avec mon mari ? Ou celui-ci avait-il spontanément utilisé la même méthode que lui aujourd’hui, en m’imposant non seulement d’accepter, mais de prononcer explicitement les mots tabous ? Là non plus, je ne jugeais pas nécessaire de finasser, et je m’exécutais :
            Il serait juste que moi aussi je sois fessée, monsieur. Dans les mêmes conditions que Monique l’a été.
            Parfait, je vois que vous apprenez vite, ma chère. Il en sera donc fait ainsi. Et, pour cette fois, c’est donc votre mari qui se chargera de la chose, s’il le veut bien.
« Pour cette fois », il laissait donc entendre avant même que la chose ne soit avérée qu’il y en aurait d’autres. Et, habilement, il amenait mon homme à se positionner. Après tout, il avait été lui aussi spectateur, et spectateur attentif et intéressé, il avait lui aussi accepté l’invitation de ce soir, il ne pouvait rester extérieur à ce qui allait se passer. Du reste, il s’adapta fort bien aux circonstances, puisqu’il répondit, avec cet humour distancié qui le caractérise :
            J’aurais mauvaise grâce à ne pas répondre à une telle demande.
Il était si bien entré dans le jeu de Julien qu’il ajouta, perfidement :
            Viens te mettre en place, ma chérie. Je pense qu’il serait bien, pour nos amis, que tu te mettes toi-même dans la tenue nécessaire, cela me semblerait un cadeau de ta part à leur intention.
J’avais déjà admis qu’il ma faudrait leur montrer ma lune, après tout, que je sois déculottée comme l’avait été Monique ou que je m’acquitte moi-même de la faire, quelle différence ?  J’entrais moi aussi pleinement dans le jeu en m’adressant  humblement à Julien, reconnaissant ainsi son rôle et sa place dans ce qui était en train de se jouer :
            Je ferais comme vous le souhaitez, monsieur.
Et celui-ci, visiblement ravi, répondit :
            Il me semble en effet, que c’est là une excellente initiative, faites donc, Jeanne.  Faites comme votre mari le souhaite.
J’avais maintenant dépassé la limite du plongeoir, plus rien ne pouvait m’arrêter, je ne pouvais plus remonter ou renoncer.  
J’avais pris place sur un fauteuil, alors que Julien occupait l’autre. Monique et Paul partageaient le canapé en face, séparé des fauteuils par la table basse. Sans rien ajouter, je me levais et j’entrepris de contourner la table de salon pour m’approcher du canapé. . Au moment où je passais devant le fauteuil de Julien, et que je savais qu’il pourrait alors déjà imaginer mes fesses sous ma jupe, celui-ci interpella sa femme en ces termes :
            Monique, je pense que tu devrais laisser de la place à nos amis, viens donc t’asseoir à mes cotés.
Il aurait en effet été difficile pour moi de prendre place sur les genoux de mon mari si elle était restée à la place qu’elle occupait. Elle se leva donc, pour changer de siège et prendre le mien. Il nous fallait donc nous croiser dans l’étroit espace entre les sièges et la table de salon. Monique s’effaça pour me laisser passer. Elle me prit alors par l’épaule et m’embrassa sur les deux joues en murmurant à mon oreille : « merci ». Et quand elle arriva devant le fauteuil de son mari, celui-ci l’arrêta de la main et lui fit signe de s’asseoir sur l’accoudoir de  son siège et non sur celui que j’avais quitté.
Mon mari s’était déplacé pour prendre place vers le milieu du canapé. Arrivé devant lui, je tournais donc le dos à Monique et Julien. Je compris en un éclair pourquoi ce dernier avait voulu que sa femme reste près de lui. Ainsi il savait – et je savais – qu’ils seraient le mieux placé pour voir mon derrière quand je retirerais ma culotte. Je regardais droit devant moi, fixant mon regard sur un tableau accroché au mur d’en face. C’était une reproduction du célèbre tableau de Salvador Dali, « Femme à la fenêtre » A l’ instant où me concentrais mon regard sur ce tableau, il me paru évident que cette femme appuyée au rebord d’une fenêtre ouverte ne portais pas de culotte sous sa robe. Signe du destin ? En tout cas, il m’aida dune certaine manière à « passer à l’acte ». Je passais les mains sous ma jupe, saisi ma culotte et je la fis glisser jusqu’à mes pieds. Improvisant, je décidais de la retirer complètement, et, anticipant sur ce que j’avais vu faire à Monique à l’issue de sa fessée, je la déposais sur la table basse, en prenant garde à ne croiser aucun  regard. . Je me relevais et entrepris de retrousser ma jupe, et de la faire remonter jusqu’au dessus de ma taille. Ca y était, j’avais franchi le pas. J’avais sauté de l’avion, la chute libre commençait ; Je le savais, si Paul avait ma touffe à quelques centimètre de son visage, nos hôtes avaient mon cul devant leurs yeux. Rien n’aurait servi de tenter quoi que se soit pour le cacher. Je pris même le temps d’attendre que mon mari me tende la main pour m’inviter à prendre place comme il convenait. Il s’était un peu avancé sur l’assise du canapé, et je pus sans effort m’allonger, le bassin sur ses cuisses, le haut du corps reposant sur le siège. Je pliais les bras et y enfoui mon visage. Dans le mouvement, j’avais lâché le rebord de ma jupe, et celle-ci était retombée en partie sur mes fesses. Je sentis qu’il la faisait remonter posément pour bien dégager mon cul. La première claque fut presque un soulagement. Comme si un parachute qui s’ouvre. Plus de risque d’être une « femme qui montre son cul », j’étais maintenant « une femme qui reçoit une fessée » Et je n’étais que cela. Paul était trop dans son rôle pour ne me donner qu’un simulacre de fessée. Ce fut une vraie fessée. Claquante. Bruyante. Douloureuse, même si, en ayant déjà reçu plusieurs depuis celle qui m’avait fait entrer dans ce monde nouveau pour moi, je pouvais maintenant beaucoup mieux gérer mon ressenti. Il me semble que la première fois, la surprise de l’intensité de la douleur avait été telle que j’avais éclaté en sanglots immédiatement. Mais depuis, mon corps et mon cerveau avaient appris à mieux mesurer la progression de la douleur. De plus, mon mari avait, de son coté, acquis aussi une certaine expérience, et affiné sa méthode.  Et en la circonstance, je dirais qu’il a particulièrement soigné sa prestation. Il a donc commencé par des claques pas très fortes mais bien espacées, de manière à ce que je ressente bien l’impact de chacune d’entre elles. Il s’appliquait à frapper de manière très régulière, très rythmée, alternant une fesse puis l’autre, mécaniquement. Puis, quand je commençais à intérioriser  son tempo, il a brusquement changé de rythme, pour me décontenancer. Les claques se sont mises à tomber de manière semblait-il aléatoire. Il me devenait impossible de prévoir où aller tomber la prochaine. Parfois, il laissait s’écouler quelques secondes après que sa main se soit écrasée sur une fesse. Inévitablement, mon cul se détendait alors, cessait d’anticiper, espérait presque une vraie accalmie. Et alors qu’il se laissait aller, vlan ! un nouvel assaut l’atteignait là où je ne pouvais le prévoir. Très vite, j’ai perdu le contrôle. J’ai abandonné la tentation de maîtriser les choses, et même de me maîtriser. Très vite, finalement, je suis devenu ce qu’il voulait que je sois, et quelque part ce que je voulais profondément être : une femme fessée. Une femme qui reçoit la fessée. Une femme qui se fait tanner la peau du cul. Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai très vite complètement zappé la présence de Julien et de Monique. Qu’ils soient là ou pas n’avait strictement aucune importance. J’étais déjà très au-delà de la pudeur ou des conventions. La succession des impacts sur mon derrière m’avait ramenée à n’être plus que cela : un cul frappé d’une main. Finalement, je n’ai pas non plus vraiment retenu mes cris de douleur, même si, bien sur, elle n’était pas telle qu’elle me fasse hurler. . Ni mes larmes. Je n’étais plus qu’une femme qui à chaque nouveau coup porté sur son derrière, sur ses fesses, en haut des cuisses, poussait un « aie », un « ouille » ou modulait un « haaaa ». Qu’une femme qui laisse couler ses larmes, qui renifle, qui sanglote. Une femme aussi incroyablement libre. Avant même que la fessée s’arrête, j’avais déjà compris que j’avais franchi une étape, que j’avais atteint un autre état.  Que je prenais pied dans un monde où les conventions seraient différentes. Une fois encore, la fessée a été douloureuse pour mes fesses. Mes larmes n’étaient pas feintes. Pourtant, en même temps, je me sentais étonnamment sereine. J’ai, bien sur, ressenti cette bouffée d’un sentiment que je ne sais appeler autrement que la honte quand je me suis déculottée. Mais le mot n’est pas juste. Je n’étais pas honteuse au sens propre du mot. Troublée, oui. Mais pas honteuse au sens où je n’avais pas la moindre trace de mépris pour moi-même. Et je n’ai pas imaginé un seul instant que qui que se soit parmi ceux qui assistaient à la scène l’ait eu à mon encontre. Je vivais un moment fort, bien sur. Une épreuve, certainement. Mais, même si c’est difficilement explicable, les choses me semblaient presque « normales ». Je prenais ma fessée. Une fessée se prend cul nu. J’avais donc les fesses à l’air. Quoi de plus évident ? En même temps, je ne suis ni naïve ni une oie blanche. Je ne pouvais méconnaître le coté transgressif de ma tenue et de ma position. Je ne pouvais ignorer la sensualité et même l’érotisme latent qu’elles impliquaient. Mais cette exhibition était en quelque sorte la conséquence de la fessée. Et comme celle-ci m’apparaissait comme justifiée, presque inévitable, en tout cas admise comme telle par tous, la nudité de mon derrière me semblait aussi complètement justifiée. Je prenais ma fessée cul nu. Un couple dont la femme avait été dans la même situation y assistait. Comment aurai-je pu m’offusquer ou  m’indigner qu’ils voient mon cul ? Ainsi, quand la succession des claques cessa et que je me relevais, après avoir doucement frotté mes fesses par-dessous la jupe pour tenter, sans véritable succès, d’en atténuer la chaleur, je ne fus pas vraiment étonnée d’entendre la voix tranquille de Julien disant, à l’intention de Paul :
            Mon cher Paul, vous comprendrez que Monique et moi aimerions pouvoir mieux apprécier la coloration des fesses de Jeanne.  Vous pensez qu’elle pourrait nous les montrer un peu mieux ? Vous savez qu’elles le méritent.
            Mais bien entendu, Julien. Ma chérie, veux tu montrer tes fesses à nos amis, qu’ils constatent de visu comme elles sont embellies par la fessée ?
                                    Jeanne au coin
Je n’étais pas en situation de chercher à biaiser, ou à tenter d’échapper à cette nouvelle épreuve. Mon cul, il l’avaient vu avant la fessée, ils l’avaient vu pendant la fessée, pourquoi m’offusquer qu’ils veuillent le voir après. D’autant que je savais que l’appréciation de mon mari était sincère. Après chaque fessée il me disait – et me prouvait – combien il trouvait beau mon cul ainsi rougit. Je me mis donc en mesure de me retourner vers nos hôtes, puis de faire remonter ma jupe. Mais mon homme était décidemment entré dans son rôle.
            Tu devrais la retirer, chérie, tu seras plus à l’aise, et nous pourrons mieux apprécier. Surtout si tu va te mettre face au mur.
Julien manifesta immédiatement son accord avec Paul en le congratulant :
            Mais c’est une excellente idée, mon cher Paul. Jeanne peut aller au coin, pendant ce temps vous pourrez vous désaltérer, je suis sur que vos efforts vous ont donné soif. Mais, si je peux me permettre, si vous mettez notre chère Jeanne au coin, il convient qu’elle mette aussi les mains sur la tête, ainsi elle vraiment dans la position de la punie, c’est charmant !
Je ne laissais pas le temps à Paul de répéter l’ordre, je pris de moi-même la position demandée, après avoir retirée ma jupe et l’avoir posée sur le canapé. Et je suis ainsi restée là, les fesses à l’air, nez au mur et mains sur la tête, pendant que je les entendais trinquer. Ils ont échangé ainsi des propos décousus, sans la moindre allusion à ce qui venait de se passer sous leurs yeux. Les hommes étaient revenus sur le sujet du jardinage, échangeaient des conseils et plaisantaient comme de vieux copains pourraient le faire, mais sans la moindre allusion grivoise. Monique parlait peu, n’intervenant que quand elle était sollicitée. Du reste, je ne suivais pas très attentivement la conversation. La position debout et les mains sur la tête commençaient à m’engourdir les muscles, et j’avais quelque peine à rester immobile et surtout à réprimer l’envie de me frotter les fesses. J’étais donc dans une sorte de veille à demi consciente dont je sortis seulement en entendant brusquement la voix de Monique :
            Julien, je peux faire une suggestion à notre ami ?
            Mais bien sur, à quel propos ?
            Eh bien, il me semble que Jeanne a été très courageuse et qu’elle s’est fort bien tenue, pour une novice en quelque sorte, ne pourrait-on pas l’inviter à nous rejoindre maintenant ?
La question, ou la suggestion, s’adressait en fait plus à mon mari, puisque c’était lui qui avait pris l’initiative de m’envoyer au coin comme une gamine après la punition. Pourtant, ce fut Julien qui répondit :
            Bien sur, si Paul considère que la mise au coin a assez duré, il lui appartient de la lever. Toutefois, il me semble qu’en l’occurrence, Jeanne n’a rien demandé, mais que c’est bien toi, ma chérie, qui sollicite une faveur.
            En effet, c’est moi qui sollicite l’indulgence de Paul, après tout, Jeanne a d’une certaine manière été entraînée dans cette affaire à cause de moi, je m’en sens un peu responsable.
            Dans ce cas, il me semble, mon cher Paul, que Monique doit en quelque sorte nous payer la grâce qu’elle sollicite. 
Je ne voyais vraiment pas où il voulait en venir. Mais Julien expliqua à l’intention de Paul les règles du jeu qu’il proposait :
            Voilà, si vous l’acceptez, mon cher ami, Jeanne va venir nous rejoindre. Mais il convient que Monique nous donne quelque chose en échange. Et puisqu’elle a reconnu elle-même n’être pas pour rien dans ce qui vient d’arriver à votre charmante épouse, il me semblerait naturel qu’elle paye son du en la même monnaie.
Puis s’adressant directement à son épouse, il l’interrogeât en gardant ce vousoiement  qui marquait bien le monde dans lequel nous nous situions :
            Cette solution vous agrée-t-elle ?
Il me semble qu’en fait, Monique n’a absolument pas été étonnée de la proposition de son mari. Peut-être même avait-elle anticipée en proposant que je quitte ma position. En tout cas, elle permettait de mettre fin de manière élégante à cette « mise au coin » que je venais de découvrir. En effet, Jeanne ne m’avait jamais parlé de cette habitude de Julien, et, à ce moment, je ne savais pas si, elle aussi, avait parfois à subir cette posture enfantine. Pourtant, quand Julien l’avait suggéré, cela ne m’avait pas vraiment étonnée. Je dirais presque que la proposition m’avait parue aller de soi. Une femme est fessée, elle a été punie, n’est-il pas conforme aux représentations mentales de la fessée qu’elle soit « mise au coin » pendant un moment ?  Bien sur, lorsque Monique avait subie la même épreuve devant nous, elle s’était relevée et, immédiatement avait repris « le cours normal des choses ». Mais peut-être Julien avait-il compris que pour moi, il fallait un moment de transition entre ce qui venait de m’arriver et le retour dans cette vie « normale ». Encore qu’il ne serait pas immédiat, puisque de « femme fessée » j’allais passer au statut de « femme qui assiste à la fessée ». En effet, alors que j’entendais cet échange derrière mon dos, restant soigneusement le visage tourné vers le mur et les mains sur la tête, je ne doutais pas un instant de la réponse de mon amie. Et en effet elle acquiesça immédiatement :
            Mais bien sur, monsieur, il en sera fait selon votre souhait, et celui de notre ami.
Aussitôt Julien repris la parole :
            Eh bien, allons – y. Mais avant, il me semble indispensable d’avoir aussi l’accord complet de notre chère Jeanne.
J’avais tellement intériorisé les règles tacites de notre jeu que je ne répondis pas avant qu’il m’ait invité à le faire. Bien m’en prit, puisqu’il ajouta :
            Monique ayant déjà reçu la fessée de ma main hier, vous comprendrez que je ne souhaite pas récidiver ce soir. Mais, avec votre accord, et celui de Monique bien sur, Paul pourra s’en charger, j’ai pu constater qu’il s’acquitte parfaitement de sa tâche.
Voilà, une étape nouvelle s’ouvrait encore devant moi, et devant Monique. Une fois encore, Julien reprenait les choses en main, redevenait l’ordinateur de la soirée. Si je suis sure que Monique avait bien devinée qu’il lui faudrait « passer à la casserole » après moi. Mais, elle me le confirma d’ailleurs plus tard, elle n’avait pas imaginé que son mari la prenne à son propre jeu. Elle avait franchie une étape lors de notre première rencontre. Elle savait que j’en passerais une lors de cette deuxième soirée. Elle était prête à récidiver, et à payer de sa personne, et n’ignorais évidemment pas qu’en proposant que l’on écourte ma « mise au coin » elle prenait le risque de se voir proposer – ou imposer ? – de revivre ce qu’elle avait déjà vécu. Mais , elle me le confirma aussi par la suite, et bien qu’elle connaisse bien son mari, elle n’avait pas prévu qu’il la mette devant une nouvelle épreuve. Jusque là, Monique n’avait été fessée que par son homme. Si elle avait eu, plus jeune, des aventures avec des jeunes gens de son âge avant son mariage avec Julien, c’est lui qui l’avait fait entrer dans l’univers des femmes fessées.  Je peux donc mesurer le défi qui lui était proposé de relever. Il y eu un silence. Je ne voyais toujours que mon mur mais je pouvais imaginer les regards des deux hommes sur mon amie. Puis la voix de Julien repris :
            Cette solution vous agrée-t-elle, Monique ?
            Oui, Monsieur.
            Et vous, Paul ?
            Comment ne serai-je pas honoré de cette proposition, mon cher Julien ? Le choix de Jeanne serait à mes yeux un cadeau pour nous tous.
Paul sait pourtant combien je puis être jalouse. C’est même un des sujet de tensions entre nous les plus courants. En toutes autres circonstances, le fait qu’il ait le culot de se réjouir de voir les fesses d’une autre m’aurait amenée à lui arracher les yeux. Pourtant, ici, sa réponse m’apparue comme évidente. Un refus aurait été une injure à l’égard de mon amie. Je n’ai donc pas hésité un instant. Et surtout, mon acceptation n’a pas été une épreuve pour moi. Elle m’est finalement apparue comme la suite presque logique, j’allais dire évidente, de ce qui avait précédé. Julien ne m’a d’ailleurs pas vraiment posée la question. Il a juste dit :
            Jeanne ?
Et aussitôt j’ai répondu, toujours le nez tourné vers le mur :
            Il en sera fait selon votre souhait, monsieur.
Reprenant ainsi mot pour mot ceux que Monique avait employés.
            Dans ce cas, je vous invite à nos rejoindre, Jeanne.
Je me retournais donc, et m’approchais, en mettant les mains devant mon pubis pour cacher mon buisson. Julien m’invita alors avec élégance :
            Je pense que personne ne verra d’inconvénient à ce que vous remettiez votre jupe, ma chère Jeanne, la seule tradition qu’il convient de respecter, c’est de ne pas remettre la culotte.
                                    La fessée de Monique
Une fois que j’ai eu enfilé ma jupe, je pris place sur le canapé à coté de Paul.  Nos regards se croisèrent, et j’y lus tout son amour. Julien me proposa une coupe de champagne que je bus avec délice. Je croisais le regard de Monique, qui s’était assise dans le fauteuil que j’occupais au début de la soirée, et elle me sourit. Julien s’adressa alors à elle en disant :
            Je pense qu’il est temps, Monique.
            Oui, je suis prête.
Elle se leva, et se dirigeât vers nous. Comprenant qu’il lui faudrait, elle aussi, prendre place au travers des genoux de mon homme, je me levais comme elle l’avait fait pour moi auparavant, et une nouvelle fois nous nous sommes embrassés. Mais cette fois c’est moi qui l’es remerciée. Tandis que je m’asseyais en réprimant une grimace de douleur, elle resta debout devant mon mari et dit à mi-voix :
            Je suis à vous, monsieur.
Mais comme Paul, peut-être quand même plus déstabilisé que je ne le croyais par la situation, restait muet et ne bougeait pas, elle se tourna vers le canapé, et se pencha en avant, prenant appui des deux mains sur le dossier. Avant que paul ne réagisse, c’est une fois encore Julien qui prit la parole :
            Excellente initiative, Monique. Je suis persuadé que Paul se fera un plaisir de nous dévoiler ce qui doit l’être, n’est-ce pas, cher ami ?
Cette fois Paul indiqua d’un signe de tête qu’il avait compris. Il se leva, se baissa pour saisir le bord de la robe de Jeanne, et, lentement, la releva. Il découvrit ainsi une culotte de type « brésilien » noire, mais aussi un adorable porte -jarretelles assorti.  Julien commenta à mi-voix :
            La culotte toujours au dessus du porte-jarretelles, c’est parfait !
En constatant cet accoutrement qui mettait parfaitement en valeur le fessier rebondi de mon amie, je me suis un instant demandé si elle avait prévu qu’elle serait amenée à nous le révéler. Et je me suis alors souvenu de l’expression de l’invitation « les tenues seront adaptées aux circonstances ». Pourtant, plus tard, Monique me confia qu’elle savait, bien sur, que j’aurais à être fessée, son mari l’ayant associée à la décision de nous inviter dans cette optique, mais que la suite n’avait en rien été préparée. Même si elle me précisa que, quand elle avait prit l’initiative de proposer qu’on mette fin à ma station face au mur, elle n’avait pas été vraiment étonnée de ce que son mari avait exigé en échange. 
Paul glissa deux doigts sous l’élastique de la culotte, et la fit descendre doucement. L’opulent fessier de Jeanne apparu alors, je dirais en majesté. Elle a vraiment un derrière somptueux. Le slip ayant été roulé juste au pli entre les cuisses et les fesses, il était en quelque sorte comme encadré. Et il est vrai qu’il m’apparu comme une sorte d’œuvre d’art. A en être jalouse. Sans fausse modestie, je pense avoir un joli cul. Ferme, rond, fendue d’une raie mince comme un coup de couteau. Mais, sans discussion possible, celui de Monique est plus remarquable. Plus gros, bien sur. Mais d’une amplitude magnifique. Deux fesses imposantes, puissantes, épanouies. Donnant l’image d’une guitare. Des fesses qu’on devine tendres et moelleuses. Comme deux gouttes d’huile. Séparées par une vallée large et profonde. Une raie très différente de la mienne. Naturellement entrouverte, comme souriante. Accueillante. Dans la position qu’elle avait adoptée spontanément, penchée en avant et les pieds légèrement écartés, Monique offrait aussi à nos regards une vue plongeante sur son intimité la plus secrète. Son abricot moelleux, rose comme un coquillage. Mais aussi son petit trou, sa rondelle bien visible. Elle était d’une indécence totale. D’une sensualité torride. A en couper le souffle. Même de là où j’étais, je pouvais apprécier le grain de peau de ses fesses. Une peau plus blanche que la mienne, visiblement douce, soyeuse, d’un grain de peau bien visible. Les fesses puissantes elles aussi ne se touchaient cependant pas, laissant ainsi apparaître, au sommet de leur compas, les poils de sa touffe, tandis que d’autres poils follets garnissaient aussi la large raie. Je ne pouvais pas ignorer que Paul, qui avait cette splendeur sous les yeux devait en être plus que troublé. Il eut fallu être un sain ou un impuissant pour ne pas bander comme un cerf devant un tel tableau.
Et quand « mon » Paul se mit à fesse de derrière somptueux, le spectacle devint encore plus fabuleux à mes yeux. Et j’en suis sure aux siens !. Avec la position qu’elle avait prise spontanément, les fesses de Monique se mirent à bouger, à tressauter, à palpiter. Les claques qu’il leur appliquait les faisaient vivre, bouger, gigoter. Ce cul vivait. Exultait. Irradiait. Rayonnait. Les deux belles grosses fesses valsaient, de droite à gauche, de haut en bas. La raie s’ouvrait largement, laissant découvrir sa profondeur. Le petit trou semblait lui aussi s’ouvrir, chercher de l’air, bailler. Vivre sa vie. La masse blanche et diaphane se colorait, rosissait, rougissait, s’incarnait.  Embellissait à vue d’œil. Sous les rafales de coups, Jeanne s’était mise à piétiner, à trépigner, à sautiller. Elle avait entamée une sorte de danse sur place. Elle se soulevait sur la pointe des pieds comme pour éloigner ses fesses de la main qui les fustigeait. Elle fléchissait les jambes, puis les redressait, amplifiant encore les mouvements désordonnées des fesses.  La main de mon homme, imperturbable, frappait, claquait, battait cette masse devenue luminescente, carminée. La main frappait à gauche, à droite, de bas en haut, s’égarait parfois sur le haut des cuisses. Le roulement continu du bruit des claques sur ce tambour fabuleux emplissait la pièce. Couvrant les jappements brefs que laissait échapper la victime. Puis Monique cessa sa danse inutile. Je compris qu’elle avait atteint ce sommet de la fessée qu’inconsciemment recherchent celles qui la reçoive. Son derrière se mit à balloter plus encore sous les assauts frénétiques de cette main diabolique. Jeanne ne lançait plus ces petits cris aigus qui ponctuaient les claques au début de la séance. Elle exhalait maintenant une plainte continue. Une sorte de longue mélopée constante, à la fois tragique et mélodieuse. Qui fut enfin elle-même couverte par le déferlement des sanglots. Tout le corps de Monique en était secoué. Et ce hoquet se poursuivit alors même que la main avait cessé sa valse folle. Jeanne mit un moment à reprendre son souffle et ses esprits. Puis elle se releva, lentement. Elle porta ses mains ouvertes sur ses fesses qu’elle frotta avec précaution.  Elle renifla une fois ou deux, s’essuya les yeux du revers de la main. Puis, posément, elle fit descendre la culotte qui était déjà arrivée à hauteur des genoux, la retira et vint la poser à coté de la mienne. Nos deux slips étaient ainsi réunis, comme deux trophées, sur la table basse. Jeanne fit alors retomber sa robe qui cacha son derrière cramoisi. Elle se retourna vers Paul et dit, la voix encore un peu étranglée :
            Merci, monsieur.
Puis elle l’embrassa sur les deux joues, vint vers moi pour faire de même, avant d’aller embrasser de la même manière son mari, puis de dire, dans un sourire rayonnant, même si ses yeux étaient encore brillants et humides :
            Maintenant, je pense que nous avons tous bien mérités de boire un  verre à nos santés !
Et la soirée se poursuivit sans que personne ne fasse plus allusion ni à ma fessée, ni à celle de Monique. Julien avait en effet expliqué :
            La fessée, cela se donne, se reçoit, se voit. Cela ne se commente pas.
Il avait seulement rappelé une « dernière règle » avant que nous partions : mon mari pouvait emmener ma culotte, mais en aucun cas je ne devais la remettre avant demain…… J’ai bien sur respecté la consigne.