jeudi 13 mai 2010

Orient Express N° 1

ORIENT EXPRESS

N° 1

Un soir, un train,

« Une place est retenue pour vous dans le train spécial « Orient Express » à destination de Venise, départ le 12 avril à 17 h gare de Lyon. Nous nous retrouverons au cours du voyage. Retour à Paris le 14 au soir. Pour le reste, vous découvrirez en chemin…. »

Bien sur, à la lecture de ce SMS, j’ai immédiatement pensé à « lui ». Cet homme avec qui j’ai partagé quelques moments intenses il y a quelques années, avant que les aléas de la vie ne nous éloignent l’un de l’autre sans véritable crise, mais aussi sans véritable déchirement. Il m’en restait juste le souvenir d’un compagnon charmant, distingué et cultivé. Et aussi d’un amant fougueux et inventif. Nous avions traversé la France en TGV pour nous rendre à Nice, et il m’avait longuement expliqué qu’il trouvait que le train était un lieu d’aventures à ses yeux. Il développait avec conviction une théorie sur l’intemporalité du moment passé dans cet espace clos et mobile, et sur l’improbabilité des rencontres et des échanges entre ces personnes amenées à passer un certains temps ensemble par le hasard des réservations de leurs voyages. Et je me suis souvenu qu’il avait aussi longuement disserté sur le mythe des grands tains historiques, comme le Transsibérien ou l’Orient Express. J’avais bien sur lu le roman dans lequel Agatha Christie y situe un de ces crimes les plus énigmatiques, et nous étions tombé d’accord sur l’ambiance particulière qui devait régner lors de ces voyages qui prenaient plusieurs jours pour rallier Paris – voire Londres – à Istanbul, via Venise. C’est du reste lui qui m’avait appris que la vénérable « Compagnie des Wagons-lits » organisait encore une ou deux fois par ans des trajets de ce tain mythique. Il rêvait d’un jour participer à un de ces voyages de luxe et il m’avait murmuré à l’oreille qu’il était sur que le balancement des wagons et l’ambiance surannée seraient d’excellents aphrodisiaques. Coquette, je me souviens lui avoir répondu qu’en vertu de ce qu’il m’avait montré les jours précédents, il n’en avait pas vraiment besoin. Comme nous voyagions dans un TGV, où l’intimité est plus que précaire, il avait du refréner ses ardeurs, mais il m’avait susurré à l’oreille, en détails, ce qu’il comptait que nous fassions dés notre arrivée à destination. Et j’avoue que son discours n’avait pas été sans effet sur ma propre libido. D’autant que, en amateur éclairé de jeux risqués, il m’avait mis au défi de « la » retirer sans quitter ma place. « Ainsi ce sera chose faite à l’arrivée » avait-il ajouté avec ce sourire carnassier qui me faisait craquer. Au prix de quelques contorsions pour le moins acrobatiques, j’avais rempli mon contrat, et il avait bien entendu tenu à la vérifier en glissant sa main sous ma jupe. Ce n’étais pas la première fois que je me trouvais en jupe et sans culotte, particulièrement avec « lui » qui appréciait ces situations. Mais alors que nous attendions dans le couloir pour sortir du train, j’ai eu le sentiment que l’home qui me suivait me collait étroitement. C’était assez net pour être évident, et cependant assez discret pour ne pas justifier un esclandre. Au total cette situation m’a plutôt émoustillée, et « lui » a beaucoup plu quand je lui ai raconté dans le taxi qui nous amenait à l’hôtel. Où j’ai pu, à peine étions nous entrés dans la chambre, constater que le récit l’avait tout à fiat mis en forme. Il avait d’ailleurs profité de cette péripétie pour « exiger » que je me passe de cette pièce de vêtement pendant tout le reste du week-end.
Ces souvenirs m’étaient remontés à la mémoire à l’instant même où je lisais ce SMS sans signature. Des souvenirs souriants, certes, mais des souvenirs. Depuis que la vie nous avait séparés, je n’avais jamais envisagé de reprendre cette aventure de quelques semaines. J’ai aujourd’hui un autre homme dans ma vie, et si je n’ai pas fait vœux de fidélité, je ne suis pas à la recherche d’aventures. Pourtant la nostalgie, l’élégance du procédé, l’idée de découvrir Venise au petit matin depuis un train accédant à la gare Centrale, moi qui ne connait la ville qu’en y arrivant par ce triste et lointain aéroport, et aussi il est vrai l’absence de mon compagnon pour quelques jours aux dates proposées ont fait que, le jour dit, je me présentais en effet à la gare de Lyon. Renseignements pris le train spécial partait d’un quai lointain et isolé, sur lequel régnait déjà un climat d’une époque révolue. Une fois vérifié mon billet, je fus prise en main par un agent en uniforme gris bleu qui m’accompagna jusqu’au wagon « 12 » tandis qu’un jeune garçon affublé d’un costume tout à fait identique à celui de Spirou dans la bande dessinée se chargeait de ma valise. Mon accompagnateur m’aida galamment à monter dans le wagon, et me remis aux bons soins d’un de ses collègues qui me souhaita la bienvenue et m’accompagna jusqu’à ma cabine. Un petit bijou de bois acajou, de décorations en laiton brillant et de velours gris perle. Des banquettes confortables, une petite table repliable sur laquelle m’attendait une carafe d’eau et quelques biscuits, et surtout une petite porte donnant accés à une minuscule salle d’eau en faïences bleues.

« Je suis Christian, votre agent accompagnateur, madame, je suis à votre disposition, il vous suffit de sonner » dit mon mentor en désignant un petit interrupteur doré prés de la porte.
« Nous allons partir dans quelques minutes. Le dîner est servi au wagon-restaurant ou dans votre cabine à partir de 19h30, quand vous voulez que nous installions votre cabine pour la nuit il vous suffit de le demander ». Puis il sorti, me laissant seule devant la collation préparée. Ce n’est qu’alors que j’ai vu que, sous la carafe d’eau, il y avait une feuille de papier pliée en quatre. Je l’ai dépliée et y ait lu :

« Bienvenue dans ce train des mystères, belle dame. N’allez pas dîner seule. Quand vous entendrez le steward annoncer le premier service, allez à la fenêtre, regardez le paysage et attendez… »

Le petit mot ne portait pas de signature, et il était dactylographié.
Soudain le long coup de sifflet du chef de gare a retentit sur le quai. Celui-ci a commencé à bouger vers l’arrière, le bruit caractéristique des roues sur les rails a commencé, déjà nous étions sortis de la gare. J’ai grignoté les biscuits puis j’ai décidé de me rafraichir. J’ai constaté que la portière ne pouvait pas être fermée de l’intérieur. Mais la salle d’eau était si minuscule qu’il était difficile de s’y mouvoir vraiment. Et puis, je l’avoue, l’idée de me déshabiller alors qu’on pouvait entrer n’était pas pour me déplaire. J’ai donc retiré mon chemisier et ma jupe et je suis restée un moment en slip et soutien gorge. Je n’ai pas jugé utile de baisser le store de la fenêtre, je m’y suis même accoudé un instant, répétant en quelque sorte la position que la missive me demandait d’adopter plus tard dans la soirée. En attendant je suis entrée dans la minuscule salle d’eau. J’ai retiré mes sous-vêtements et je me suis longuement aspergé le visage d’eau froide, sachant que ce traitement raviverait mes traits. J’ai pris le temps de regarder min image dans la glace qui couvrait la porte. J’ai passé un gant de toilette imbibé d’eau glacée sur mes seins, ce qui en a fait immédiatement durcir les pointes. J’ai pris plaisir à voir ainsi ces deux mamelons roses émerger de leur auréole plus claire. Les mains largement ouvertes, j’ai caressé ces tétons des paumes, en accentuant encore la raideur. Puis c’est mon ventre, mes cuisses, mes fesses et mon mont de vénus qui subirent la morsure de cette eau froide jusqu’à en être douloureuse. En même temps ce traitement tonique avait réveillé mes sens et je n’ai pu m’empêcher – à vrai dire je n’ai guère essayé – de laisser ma main masser ma touffe brune, et mon majeur se glisser dans cette fente rendue encore plus tiède par l’opposition avec l’eau froide. Le plaisir fut si fulgurant que j’ai du me retenir au lavabo pour ne pas perdre l’équilibre. Il m’a ensuite fallu aller ouvrir ma valise qui avait été placée dans le filet à bagages. Je me suis donc retrouvée toute nue, montée sur la banquette, sur la pointe des pieds, pour tirer presque au hasard des vêtements propres. J’ai un instant souri à l’idée qu’un contrôleur ou un voyageur ai pu entrer et se retrouver ainsi face à une lune épanouie en plein jour. Puis, quand même, j’ai enfilé ma tenue pour la soirée. Un petit slip échancré en voile noir bordé de broderies, le soutien-gorge assorti, un chemisier de soie rouge et une jupe qui descend jusqu’au dessus des mes genoux. Je me suis souvenu des goûts vestimentaires de celui que j’imaginais à l’origine de ce voyage, et j’ai repris mon ascension pour trouer la porte jarretelles que j’avais glissé dans ma valise avant de partir et une paire de bas gris fumée. Il était dix-huit heure, rien dans la missive ne m’indiquais que faire jusqu’à l’heure du dîner, je décidais de partir visiter ce train si extraordinaire.

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