samedi 15 mai 2010

Orient Express N°6

ORIENT EXPRESS
N°6
Un train, un repas et une lune.

De nouveau l’enfilade du couloir, les wagons, la traversée du bar où quelques couples prennent le café ou des alcools, confortablement installés dans ces fauteuils où était assis tout à l’heure mon inconnu. Sur les tabourets où je m’étais juchée trois hommes d’âge mur et deux filles plus jeunes, court vêtues, ce qui laisse voir haut leurs cuisses. Je suis mon guide jusqu’aux premières tables du restaurant. Bruit des couverts, brouhaha des conversations, et, en fond sonore, les notes d’un piano – bar. Mon guide se tourne vers moi et m’indique : « votre table est au fond, à droite » et il s’efface. Il me faut donc traverser tout le long wagon, dans cette allée entre les deux rangées de tables. L’a-t-« Il » fait exprès pour que je sente les regards sur moi, sur mes fesses gainées dans ma robe moulante ? Bien sur, je sais qu’elle n’est pas assez fine pour que l’absence de culotte puisse se deviner. Mais je ressens quand même, comme à chaque fois qu’il m’est arrivé de sortir ainsi nue sous une robe ou une jupe, cette petite tension, à mi chemin entre l’angoisse et le plaisir, entre la peur et la fierté. Je découvre les convives, presque tous des couples. Les hommes sont habillés avec élégance, voire avec classe. Costumes, cravates, quelques nœuds papillons, quelques écharpes blanches un peu rétro mais tellement stylées. Certaines femmes portent des robes longues. D’autres des modèles moins « couture » mais presque toutes élégantes. Je remarque quelques décolletés plongeants. Je souris intérieurement en pensant que le serveur, stylé et compassé, ne doit pas en manquer une miette quand il se penche vers ces dames pour les servir. La robe que j’ai passée ne dévoile pas autant ma poitrine, mais je sais qu’elle la moule et en révèle la rondeur et la générosité. Du reste quelques regards égrillards de messieurs et quelques grimaces proches de la haine des dames qui les accompagnent me le confirment. Au bout de wagon, une sorte de grille en fer forgé, un peu du style des stations de métro parisien, sur laquelle grimpe une plante verte isole un espace qui fait en quelque sorte pendant au bar de l’autre coté. Je comprends qu’il me faut la dépasser, et je découvre une table ronde où sont déjà assis deux messieurs. D’une certaine manière, je suis à peine étonnée. Les choses m’apparaissent presque naturelles. Je vais dîner avec un amant que j’ai quitté depuis plus de cinq ans et un homme que je n’avais jamais vu avant aujourd’hui et qui, tout les deux, m’ont fait jouir comme je n’avais pas joui depuis longtemps. Comment pourrai-je m’en plaindre ? Et pourquoi feindrai-je l’étonnement ? Après tout depuis que j’ai mis les pieds dans ce train j’ai accepté d’être dans une sorte de monde parallèle, que je savais an fond de moi être voué aux plaisirs et au sexe. Et j’ai bien l’intention d’y demeurer.
A mon arrivée, ils se lèvent tout les deux galamment, et, jouant parfaitement leur rôle de messieurs distingués dans un train qui respire les bonnes manières d’antan, ils me font tour à tour un baisemain quelque peu suranné mais tellement distingué. Et jusqu’à la fin du repas – par ailleurs de qualité – ils ne se dépareront jamais ni l’un ni l’autre de leur distinction presque exagérée, de leur politesse exquise, et de leur galanterie affectée. Mais en même temps, profitant de notre relatif isolement et du bruit de fond qui l’accroit, leurs mots vont jouer la contradiction et le paradoxe. Plus les locuteurs seront corrects, plus leurs mots seront crus :
« Notre ami m’avait souvent parlé de votre cul, chère madame, mais il était en deçà de la vérité. Il est peut-être des postérieurs qui peuvent disputer la palme de la beauté et de la générosité avec le votre. Mais j’en connais peu qui aime autant la bite. Il ne m’avait pas dit à quel point votre petit trou était accueillant et gourmand. Si c’était pour m’en faire la surprise, je vous en remercie, mon cher, cela a été vraiment fort agréable d’enculer cette belle dame. »
« Ho, mon cher, je ne vous avais jamais promis de tout vous révéler avant votre rencontre. Du reste, les talents et les aptitudes de la belle sont si divers que j’aurais toujours été en dessous de la vérité. Et puis je ne pouvais deviner que vous choisiriez spontanément de l’enfiler par là. Vous eussiez pu préférer la baiser de manière plus conventionnelle, et je gage que vous n’auriez pas été déçu non plus. Elle est tout aussi bonne par devant que par derrière, je vous l’assure. »
Et ils poursuivent leur conversation, dont je reste le seul sujet, multipliant les louanges à mon égard, mais sans jamais renoncé à appeler un chat un chat, et pour l’heure une chatte une chatte.
Bien sur son petit trou est délicieux, mais vous découvrirez que sa chatte l’est au moins autant. J’ai encore sur les lèvres le souvenir de son gout, un mélange d’épices et de miel de grand cru. Il est vrai qu’elle aime qu’on la lèche et qu’on boive son suc, qui est un vrai nectar.
Ils ne s’arrêtent pas de parler ainsi de moi et de mes charmes, même quand le serveur apporte les plats. Il reste impassible, mais il ne peut pas ne pas entendre et ne pas comprendre. Ils continuent ainsi à parler de moi comme d’une bête à plaisirs, comme d’un objet sexuel, peut-être comme d’une putain. Je devrais être outrée, choquée, humiliée, honteuse. Et non. Encore une fois il me semble que tout se déroule dans la normalité. J’ai montré mon cul à celui-ci, il en exprime son contentement, et j’en suis heureuse et fière. Celui-là vante les qualités que l’autre n’a pas encore découvertes, et je sais déjà qu’il ne tardera pas à le faire. Pourtant je ne me sens pas dominée et soumise. Si l’un et l’autre ont joué de cette corde plus tôt, rien dans leur attitude ne reprend celles de dominateurs en présence d’une soumise. Du reste « Il » veille à ce que je ne reste pas coite et à ce que je participe à la conversation, et je ne m’en prive pas :
« Mais peut-être mon ami a-t-il eu le bonheur de gouter ton petit trou avant de l’investir ma chérie ? Il me semble que tu aimes que la langue prépare ainsi le terrain pour la bite. »
« Hélas non, monsieur n’a pas eu cette prévenance, mais je l’en excuse volontiers, l’investissement de ses doigts dans mon fondement a suffit à préparer la route à un sexe pourtant de belle taille à ce que j’en ai senti »
« C’est aussi que votre rondelle si joliment présentée entre vos fesses puissante m’a trop donnée envie de vous la défoncer pour que je prenne le temps d’y mettre la langue. Espérons que ce n’est que partie remise. »
« Au moins, avez-vous prit le temps d’apprécier les lolos de la belle, mon ami ? Ces deux globes s’entendent à merveille quand il s’agit d’abriter une bite bien dressée. Nuls n’ont leur pareil dans la pratique de la cravate de notaire, je vous en réponds. »
« J’en ai apprécié la ferme douceur, et mes doigts on été ravis d’en triturer les tétons, mais j’avoue ne pas avoir pris non plus le temps ni de les admirer des yeux, ni de leur rendre hommage de la bouche. »
« Il est dommage que tu ai choisis une robe qui ne te permette pas de nous les faire admirer tout de suite. Mais au moins pourrais-tu laisser tes nénés un peu plus libres, que nous profitions de leurs balancements ? »
Il n’a pas besoin d’en dire plus. Sans cesser de sourire, je passe la main par le col de ma robe, dans le dos, j’atteins l’agrafe du soutif et je l’ouvre. Je n’ai jamais compris pourquoi les hommes avaient autant de mal à ouvrir un soutien gorge, j’y arrive très bien avec seulement deux doigts et dans le dos ! Puis, fort tranquillement, je passe l’objet par ma manche et je le pose sur la table. D’un commun accord ils semblent décidés à le laisser là. Je me permets cependant de suggérer :
« Si vous pouviez ne pas l’abandonner, puisque j’ai retrouvé le slip coordonné, autant garder aussi celui-ci. »
Ils ont le bon gout d’en rire, et l’inconnu de faire disparaitre la sous vêtement dans sa poche. Mais, visiblement, cela ne suffit pas à son bonheur :
« Bien sur, votre effort permet de mieux apprécier les formes de vos seins, et je m’en félicite. Mais il reste que je n’ai toujours profité que de votre revers, or si j’en crois ce que m’en dit notre ami ici présent, l’endroit veut bien l’envers »
«Mais je vous le présenterais avec plaisir dés que nous aurons rejoint un lieu un peu plus discret »
«Ne craignez vous pas que dans ce cas nous devions bâcler la fin de ce repas qui s’annonce délicieux ? Je suis certain que vous pouvez me faire profiter, ne serait-ce que subrepticement, d’une vue charmante entre deux plats. »
Je dois avouer qu’il sait aussi bien « demander » par la voix qu’il ne sait le faire par le geste. Comment refuser une demande aussi délicate ? J’acquiesce donc d’un mouvement de tête ? Je laisse le serveur débarrasser la table, le gratifiant d’un sourire carnassier, puis je me lève, comme si je devais me rendre aux toilettes. J’avance vers le fond du wagon, mais arrivée à la porte je me retourne, j’attrape le bas de ma robe et je la retrousse au dessus de ma taille. Je plante mon regard dans les yeux de l’inconnu, et je m’avance lentement vers la table, jusqu’à mettre littéralement ma chatte sous son nez. Il a l’élégance de s’en rendre compte, de l’approcher plus encore de ma touffe, de la humer avec un sourire radieux, puis de se tourner vers « lui » en disant :
« Vous aviez raison, mon cher, elle a une chatte tout à fait agréable, et d’un parfum subtil. Bien qu’à l’évidence elle soit passée par la salle de bain, son sexe sent l’amour et presque le foutre. »
Je m’autorise à remarquer, tout en laissant retomber ma robe sachant que le serveur va revenir bientôt :
« Et pourtant, messieurs, ni l’un ni l’autre d’entre vous ne ma fait le cadeau d’une belle aspersion de vos jus. Mais je gage que vous aurez à cœur de réparer cet oubli sans trop tarder, ma peau réclame sa crème de beauté »
Ni l’un ni l’autre je juge utile de répondre ou de promettre, mais le brillant de leurs regards me laisse croire que la perspective de m’asperger leur sied. Et c’est « lui » qui reprend :
« Mais je constate que tu te coiffe la chatte maintenant ? Naguère il me semble que tu avais pour habitude de la laisser en jachère. »
« Et il me semble que ma pilosité ne te rebutait pas, tu m’avais même conseillé de ne pas épiler mes aisselles il me semble. Mais un autre ami ne partageait pas tes gouts en matière de poils, et il ma amené à une chatte toute lisse »
L’inconnu tient à apporter son avis sur la question :
« Je ne suis pas fan des sexes ressemblant à ceux des gamines. Mais parfois, un petit abricot tout lisse peut avoir du charme. Le cunnilingus en a un autre gout. »
« C’était l’avis de cet ami, en effet. Et je dois dire qu’il avait une science de la langue assez remarquable. Mais comme je ne tenais pas trop à user du rasoir aussi régulièrement que les messieurs pour leur menton, il s’est vite plaint qu’à la repousse l’effet papier de verre irritait sa zigounette. »
Nous partons tout les trois d’un rire franc. Avant que je ne précise :
« C’est pourquoi, maintenant, j’en suis venu à une sorte de mi chemin »
« La taille qu’on appelle, je crois, « en ticket de métro »
Complète mon inconnu qui, décidément, semble fort intéressé. Et le repas se poursuit, entre allusions coquines et plaisanteries par toutes sexuelles. Nous en venons même à échanger quelques considérations culturelles sur les richesses de Venise. Après tout, cela reste quand même la destination de ce train. Et cela « lui » permet de nous ramener à « nos moutons » alors que le serveur a amené les desserts :
« Si vous le voulez bien, nous nous consacrerons aux beautés de la Cité lacustre demain matin. Pour l’instant il me semble que nous avons mieux à faire. »
« Il est vrai que tu n’as pas encore trempé ton biscuit mon chou ! Dépêchons nous de rejoindre nos appartements, je ne voudrais pas que tu t’touffe !»
Et nous voilà repartis, moi devant, eux derrière, dans le couloir. Avant d’arriver à ma cabine, l’idée me vient de leur offrir un cadeau en remerciement de l’agréable dîner que nous venons de partager. Et, sans cesser de marcher, en relevant une nouvelle fois ma robe, je découvre ce qu’à vrai dire l’un et l’autre ont déjà vu cet après-midi, mais dans l’intimité. Et l’inconnu de commenter :
« La lune sur la lagune, quel joli tableau ».

1 commentaire:

  1. Délicieux!
    Mon royaume pour un dîner en aussi charmante compagnie...

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